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Resident Evil -
Facing up to Death - Chapitres 5 à 7 Chapitre 5 Chris rampait dans le faux-plafond vers la lumière provenant
de dessous une des bouches d'aération. Arrivé au bon endroit, il regarda à
travers la grille et vit un laboratoire complètement mis en pièces. Des
documents étaient éparpillés sur le sol ainsi que des débris de meubles et d'appareils
électroniques. Il s'arrêta net en remarquant un
écran allumé. Il regarda plus attentivement à travers la grille et aperçut,
quelques mètres plus loin, un homme assis face à un ordinateur, en train de
taper quelque chose sur le clavier. La veste noire de l'homme était tachée de
sang de part en part, et ses cheveux blond platine étaient ébouriffés.
L'homme ne réagit pas. Il n'avait apparemment pas entendu Chris. Le blond arrêta de taper et se retourna lentement. Il regarda autour de lui avant de sortir un pistolet. Chris préféra oublier l'idée de le mettre au courant de sa présence. L'homme refit face à son PC puis appuya sur un bouton. Une disquette fut éjectée et il la fit glisser dans une des poches de sa veste noire. Chris arma son fusil au cas où, puis se prépara à continuer son chemin lorsqu'il entendit un bruit provenant d'en bas. Les portes du laboratoire s'ouvrirent violemment, laissant le passage à l'équipe Alpha qui s'éparpilla dans la salle. L'homme leur jeta un regard vague puis se leva lentement. "Un survivant !" s'écria Carlos.
Wesker fixa le concerné un moment puis lui demanda : "Dr Edward Kirk
?", sans obtenir de réponse.
Wesker s'avança d'un pas décidé vers le présumé Docteur, sans remarquer un
zombie au visage pourri qui rampait sur le plancher, se dirigeant droit sur Oliveira. Alerté, Chris
hurla : Il abattit la crosse de son arme sur la grille qui s'ouvrit et appuya sur la détente, faisant un trou dans la tête du zombie. Tous levèrent la tête, mais Brad
Vickers, ses nerfs commençant à lâcher, crut que le groupe était attaqué.
Il arrosa le plafond avec son automatique. L'homme à la veste noire en profita
pour déguerpir, empruntant une porte située à droite de son ordinateur.
Wesker courut pour le rattraper, tandis que Chris plongeait avant de faire une
roulade, échappant de peu au premier barrage. *** Wesker poursuivait celui qu'il pensait être
le Dr Kirk à travers un dédale de couloirs. Bien sûr, Albert était bien plus
rapide que lui, et, au bout d'un court moment, fut sur le point de le saisir par
un pan de sa veste lorsque le fugitif ouvrit brusquement une porte à sa gauche
et s'y engouffra, la porte se refermant électroniquement derrière lui. Wesker
frappa des deux poings contre le métal : Un rire cynique fut tout ce qu'il obtint en guise de réponse. Toutefois, une lumière verte apparut à sa droite, désignant l'emplacement d'un lecteur de carte magnétique de même couleur. Wesker s'en approcha et voulut y insérer sa carte, mais une dizaine de zombies surgit à quelques mètres de lui. Il les fixa un instant et, après avoir analysé la situation, courut dans la direction opposée aux créatures. *** Chris donna un coup de pied pour remonter à la surface, pagayant avec son fusil et tentant de conserver son oxygène dans ses poumons. Il réalisa qu'il était dans un immense aquarium encastré dans un des murs du laboratoire, mais le problème majeur résidait dans le fait qu'il n'y était pas seul. En effet, il y avait six requins dans le container. Des requins zombies, dont la chair pourrissante laissait échapper des traînées de pus. Le plus grand d'entre eux tenta de mordre Chris, mais ses mâchoires n'attrapèrent que quelques uns de ses cheveux flottants dans l'eau. Chris le frappa de ses pieds, et, se mettant en bonne position, tira malgré sa poudre humide. La balle fut évidemment freinée par l'eau. Elle pénétra le requin, mais en partie seulement. La cartouche se logea dans la chair de l'animal. Chris se rendit compte que de cette
façon, c'était peine perdue. Il s'élança d'un coup de pied et pointa le
canon de son fusil directement contre le verre du réservoir, pour se retrouver
en train de braquer Jill, qui le tenait en joue avec son M16. Ils s'observèrent
un instant, chacun stupéfait par la présence de l'autre, jusqu'au moment où
un autre requin se prépara à attaquer Chris. A ce moment précis, une porte s'ouvrit
brutalement et Wesker apparut. Il referma la porte avant de fixer le container
d'un air un tant soit peu étonné. Ils se relevèrent frénétiquement, pour se retrouver dans une piscine avec de l'eau jusqu'à mi-cuisses, avec des dorsales de requins fendant la surface. Tout le monde sans exception ouvrit le feu. Mais les poissons morts continuèrent à attaquer. "Où se
trouve le cerveau d'un putain de requin ??" demanda Richard, éperdu. Pris d'une folie homicide, les requins se servirent de leurs queues pour faire de brusques demi-tours, claquant des mâchoires à chaque fois qu'ils sentaient l'odeur de la chair chaude. Les soldats, gênés par l'eau, loupaient la plupart de leurs tirs et manquèrent plusieurs fois d'êtres mordus. L'air ambiant fut alourdi par la fumée des détonations des armes à feu. Des nuages de sang commencèrent toutefois à assombrir l'eau, qui se vidait petit à petit par des conduites d'évacuation. Les requins devinrent donc plus visibles et plus lents, avec leurs ventres raclant le sol. Les soldats les éliminèrent un par un. Bientôt, l'eau disparut complètement, mais un bruit rappelant un klaxon retentit : il s'agissait d'une autre alarme. La porte d'entrée se ferma violemment, enfermant l'équipe à l'intérieur du laboratoire. "T'as merdé sur ce coup,
Jill," remarqua Carlos. "Tu as déclenché une mise en quarantaine de
la zone... Elle ouvrit tout à coup de grand yeux : Elle se retourna vers Chris : La brune se rendit compte que Kenneth
la dévisageait, intrigué. Wesker sortit l'appareil électronique
qu'il avait utilisé précédemment pour afficher une carte du Manoir, mais il se
rendit rapidement compte qu'il était désormais hors service. Carlos suivit des yeux les doigts d'Albert qui pianotaient vainement sur
les touches, avant de lui arracher l'appareil des mains. Oliveira jeta rageusement l'appareil
contre le mur. Celui-ci se brisa instantanément en plusieurs morceaux. Carlos le regarda en sourcillant
légèrement. Wesker remit ses lunettes de soleil
avant de sourire à Jill. Il désignait un badge d'identification
posé sur un bureau ravagé. "Une carte !" s'exclama le barbu. "Wesker, une carte du même genre que celle sur ton bidule... Les sorties sont indiquées, en vert et en bleu." Albert s'avança vers eux
afin de pouvoir regarder également. Chris fixait Jill d'un air de défi tout en essuyant ses cartouches humides. La jeune femme préféra faire comme si de rien n'était, et se dirigea vers Wesker pour jeter un coup d'œil sur le PC. "On est au niveau 'A',"
annonça Brad. Wesker quitta l'écran des yeux pour
faire face à Barry. Tout le monde dressa l'oreille. "Au cas où Kirk se ferait tuer, et c'est fort probable," continua-t-il, "nous pourrions au moins récupérer le sérum. Comme ça, nous aurons une chance de vaincre ce virus." Jill observa Chris et chuchota : Wesker dévisagea Chris avec un sourire
sûr de lui. Brad pianota sur le clavier,
commençant à paniquer. Wesker suivit du regard la direction
qu'il indiquait avant de se tourner vers lui : Vickers fit voler ses doigts sur le
clavier : il fouillait
dans les menus. Le jeune homme appuya sur une touche. Jill se saisit du premier listing qui sortit de l'imprimante et l'examina en compagnie de Wesker. Rebecca se rapprocha de Vickers et,
désignant la jambe du jeune homme : Chris surveillait Wesker qui analysait
toujours les graphiques imprimés. Il releva finalement la tête pour
fixer son équipe. Les soldats se regardèrent d'un air
indécis. Jill fut la première à parler : Chris parut désappointé mais ne dit
rien. Wesker remarqua son mécontentement : Un par un, les membres de l'équipe se
glissèrent dans l'espace étroit, au-dessus du plafond. Chris grimpa derrière
Jill. Les autres soldats étaient déjà loin devant, suivant Wesker, qui les
guidait à l'aide des plans. Jill se lança à leur poursuite mais Chris la
retint par le bras. Barry, ayant tout entendu, était à
moitié sorti de la grille. Chris et Jill aidèrent Burton à pénétrer dans la conduite et partirent à la suite du reste de l'équipe. En tête, Wesker atteignit une échelle
de service. Il y fit passer ses hommes qui commencèrent à descendre. Tout à coup, un rugissement éloigné, et pourtant distinct, retentit en faisant tressaillir Rebecca. "Qu'est-ce que c'est que ce putain de truc ?" questionna Carlos en s'accrochant plus fermement à l'échelle. Le rugissement retentit à nouveau. "Qu... Quoi que ce soit, ça ne
peut pas nous atteindre. Nous sommes dans le plafond," rappela Brad. Les soldats en tête atteignirent une nouvelle section du plafond. Un amoncellement de grilles d'aération les séparaient du laboratoire du niveau "B", qui était plus high-tech que celui qu'ils venaient de quitter. Il y avait de gros ordinateurs, reliés par des câbles protégés par des gaines métalliques qui étaient branchées dans les murs. "C'est le système central," annonça Wesker. "Il doit y avoir des informations qui nous seront utiles." Il réfléchit un instant, puis
ordonna : Wesker retira la grille d'aération et
plongea le premier, à l'intérieur du labo. Chris le suivit des yeux, depuis le
fond. Wesker, une fois descendu, poussa un bureau sous l'ouverture. Enrico Marini atterrit dessus, suivi par Carlos. Le chef de l'équipe Alpha regarda
autour de lui. Il y avait trois entrées dans la salle, grandes ouvertes, donnant
uniquement sur des ténèbres. Il se dépêcha de les fermer toutes les trois. Carlos et Enrico prirent position. Brad
se déplaçait avec soin. Il sauta et retomba à pieds joints sur le bureau, se
réceptionnant sur sa jambe blessée. Il bascula, tomba sur le sol, mais se
releva aussitôt. Brad claudiqua jusqu'à
un ordinateur et commença à taper des combinaisons de touches, au même moment
où un autre hurlement lointain se faisait entendre. Brad tapa rapidement. CRASH ! La porte derrière Marini
s'ouvrit à la volée. Avant qu'il n'eût pu réagir, un zombie lui sauta dessus,
le mordant à la joue, au cou et à l'épaule. Les deux hommes tombèrent au
sol, dans un fouillis de membres. Wesker brandit son revolver, mais ne put
obtenir une cible nette. Oliveira fut le premier à atteindre le bureau mais il aida d'abord Brad à passer devant lui. Deux zombies de plus titubèrent par l'entrée. Wesker les abattit sans mal mais il en vit d'autres s'avancer dans les profondeurs de l'obscurité. Il fixa ensuite Marini, qui était toujours en train d'être mordu et griffé. Enrico hurlait, mais Wesker n'avait toujours pas de cible nette. Brad fut tiré dans le plafond par
Richard et Kenneth. Chris se pencha dans l'ouverture, tendant le bras vers
Carlos qui fixait Wesker d'un air perplexe. Wesker frappa le zombie affamé à la tête. Il fallut trois violents coups de pieds pour attirer l'attention de la chose. Quand le zombie releva finalement la tête pour le regarder, Wesker lui éclata le crâne d'une balle. Enrico était replié sur lui-même, saignant d'une douzaine de blessures. Albert essaya de le relever mais Enrico résista ; il semblait être devenu fou. Chris se pencha un peu plus pour
inciter Carlos à saisir son bras : Trois nouveaux zombies se dirigeaient
vers Wesker. Carlos arma rapidement son revolver et tira sur celui qui était en
tête, mais le rata. Son second tir atteignit la créature à la tête. Wesker essaya à nouveau de relever
Marini. Celui-ci se déplia cette fois de lui-même ; il avait sorti son
revolver. Avant que Wesker ne pût l'arrêter, il avala le canon et se brûla la
cervelle. Il se remit debout, prit appui sur le bureau et sauta en l'air. Mais le troisième zombie lui attrapa une jambe et le fit retomber, sa mâchoire inférieure se cognant violemment contre un des bords du bureau. Wesker s'abattit sur le sol, tandis que Carlos tirait une dernière balle sur le zombie qui fut atteint à la tête et s'effondra. Le jeune homme, voyant d'autres morts-vivants surgir de l'ombre, accourut vers Wesker qui se relevait en se tenant le menton. Les deux hommes montèrent, aidés par Barry. "Ça va ?" demanda Rebecca en
voyant un filet de sang glisser du coin de la bouche de Wesker. Carlos, le dos appuyé contre la paroi
de la conduite, reprenait son souffle. Un horrible gémissement provint d'en
dessous, dans le labo. Trois zombies de plus s'amoncelaient autour du bureau,
essayant maladroitement de grimper dessus en sentant "la nourriture"
au-dessus de leurs têtes. Wesker les fixa un moment : Il se remit en route, suivi de
près par Rosie, Kenneth, Richard et Carlos. Les autres traînaient derrière
lorsque Chris déclara : Carlos tenta de l'arrêter en attrapant
son bras, mais
Chris avait déjà sauté à pieds joints à travers l'ouverture, droit sur le
bureau. Il donna un coup de pied à un des zombies, puis descendit du bureau
avant d'armer son fusil. Les zombies l'encerclèrent et Chris visa le plus
proche d'entre eux, qui était jadis un jeune homme, un simple laborantin, portant une salopette
et dont le nom affiché sur sa poitrine avait été... Le zombie continua à avancer en
trébuchant, l'air affamé. Chris avait mis du temps à réaliser que ces choses avaient été des êtres humains. Il comprenait maintenant qu'il n'y avait plus aucune humanité en eux. Le zombie attrapa le canon du fusil et le poussa de côté. Chris ne put repositionner son arme en face de la tête du monstre. Il tira une balle dans l'estomac de la créature mais elle n'eut aucun effet. Le zombie essaya d'attraper la gorge de Chris. Il commença à se pencher en avant pour pouvoir le mordre... BLAM ! Le crâne de la chose explosa.
Jill venait de sauter
sur le bureau à son tour. Elle tira une seconde balle. Le deuxième zombie
s'écroula. "Merci," dit Chris. Jill fit un signe de tête vers la
porte ouverte. De plus en plus de formes émergeaient de l'ombre. Soudain, avec un cri effrayant, une forme sombre surgit du plafond et se saisit de la jeune femme. Chris brandit son fusil mais se rendit compte qu'il ne s'agissait que de Barry, qui souleva Jill de ses bras puissants. Elle fut réceptionnée par Kenneth et Oliveira. Burton se saisit de Chris de la même façon, ne laissant même pas le temps au jeune homme de réagir. Chris attrapa l'angle de l'ouverture et se
hissa à l'intérieur.
Il se retourna et regarda par l'ouverture. En bas, Barry s'accroupit puis sauta
d'une détente prodigieuse de ses puissantes jambes. Chris attrapa son bras et
manqua de retomber dans le labo. Jill le retint, puis fut rejointe par
Carlos. Mais un des zombies attrapa Barry par une de ses jambes. Les dents du
mort-vivant claquèrent et se refermèrent. Les soldats réussirent à tirer
Barry à l'abri mais le zombie avait quand même quelque chose entre les
mâchoires. Barry vérifia sa jambe. Son pantalon
de treillis était déchiré. Les soldats se retournèrent pour faire
face à Wesker, qui continua en rechargeant son arme : Ils acquiescèrent rapidement
puis s'éloignèrent en rampant.
Les soldats descendirent une échelle donnant sur une réserve remplie de boîtes et de cartons. Une seule porte occupait le mur du fond. L'endroit ne semblait pas vraiment dangereux, comparé aux autres pièces du Manoir. Wesker jeta un coup d'œil circulaire
autour de lui avant de déclarer : Il s'assit ensuite sur une caisse et
sortit la liasse de plans imprimés pour se situer. Peu à peu, le groupe prit possession de la
pièce : ils se détendaient.
Certains allumèrent même des cigarettes. Mais pas Richard, qui foudroyait
Wesker du regard. Richard serrait les poings, excédé. Wesker leva la tête et le fixa droit
dans les yeux. Il soupira, un peu agacé. Il se dirigea vers l'échelle mais
Wesker l'interpella : Richard se retourna et sourit, mais d'un sourire
nerveux. Le jeune homme sortit son revolver et
l'arma, avant de le pointer vers Wesker. Wesker n'eut pas l'air affecté outre mesure. Albert ne prêta plus aucune attention
à Richard et se replongea dans l'analyse des plans. Celui-ci ne comprit pas la
réaction de son chef. Au bout d'un moment, Richard, intimidé, rangea son revolver dans sa poche et alla s'asseoir à l'autre bout de la pièce. "Bien," fit Wesker. "Débarrassez-vous de vos chargeurs vides, et comptez ceux qui sont pleins." Les soldats obéirent en silence, pendant
que le chef de l'équipe examinait les plans. Chris haussa les épaules et saisit les
papiers, puis les rangea dans son sac. Il ouvrit la porte. L'extérieur était
un couloir de service dont les murs n'étaient pas encore entièrement
construits, et les espaces entre les
barres métalliques étaient remplies de produits isolants. Puis il s'avança de quelques pas dans le couloir, suivi par
les soldats, mais s'arrêta bientôt en face d'une impasse,
sur laquelle donnaient deux portes métalliques. Il fixa Chris et lui demanda : Chris soupira puis sortit les plans de
son sac à dos, parut hésiter un moment puis désigna la porte de droite. Albert utilisa alors sa carte sur le
lecteur correspondant. La serrure s'ouvrit avec un bruit sourd, et les soldats
entrèrent dans une vaste pièce remplie de chaudières, de climatiseurs et de
pompes à eau. Des ordinateurs pour le réseau interne étaient alignés contre
un mur, des boîtes de fusibles et des interrupteurs de petite taille contre un
autre. Celle-ci se refermait silencieusement,
les soldats étant trop occupés à regarder autour d'eux pour la bloquer. Tout à coup, un rugissement provenant
de quelque part, au loin, retentit en faisant revenir Kenneth à la réalité. Carlos fronça les sourcils mais ne dit rien. Il fixait les épaisses colonnes qui allaient du plancher au plafond, chacune située à dix pas de la suivante. L'espace entre chaque colonne était très sombre, réduisant la visibilité. Il alluma sa lampe-torche ainsi que la plupart des soldats. Les rayons de lumière tranchèrent la poussière. Wesker fut le premier à s'avancer malgré l'atmosphère inquiétante qui émanait de la pièce. Il était le seul à ne pas avoir l'air mal à l'aise à cause des bourdonnements électroniques, des cliquetis et des claquements émis par les interrupteurs. Jill se mit en route avec un peu d'hésitation, suivie par Chris et les autres. Wesker s'arrêta subitement en
remarquant la présence de capteurs électroniques sur toutes les colonnes. Il
comprit en un clin d'œil de quoi il s'agissait, mais au même moment, un zombie surgit de
l'ombre et mordit Forest au visage, qui, trébuchant, déclencha le premier
capteur. Rebecca hurla et recula d'un pas, heurtant
Chris qui se laissa volontairement tomber sur le sol. Des rayons lasers apparurent
brusquement en créant une toile impénétrable. Chris, Jill et Wesker se
trouvaient juste en
dessous, mais nombreux furent les membres de l'équipe à avoir été
touchés, ce qui n'occasionna aucune douleur immédiate, mais déclencha
l'apparition de petits cylindres qui commencèrent à s'ouvrir. Forest fut le seul à être touché. Il
hurla de toutes ses forces. Ses
vêtements s'enflammèrent. Sa peau bouillonna. C'était une vision horrible mais
les jets sous pressions s'arrêtèrent. Forest était mort debout. En tombant,
il déclencha un nouveau laser et les jets d'acide reprirent. Les soldats
étaient en dessous mais
ils furent nombreux à être blessés par des éclaboussures. Wesker lâcha Jill puis s'éloigna de
la jeune femme en rampant sur le sol, tandis que le zombie
touchait un des lasers, provoquant l'apparition de nouveaux jets. Le zombie fut littéralement
fondu sur place. Chris remarqua une série de panneaux
dans le sol. "Ça doit être bloqué
électroniquement !" supposa Brad. Les soldats entendirent tout à coup un
bruit pareil à celui d'une serrure qui s'ouvrait. Aussitôt, ils se pressèrent tous de
dévisser les panneaux et commencèrent à se glisser dans les ouvertures. Chris la poussa dans l'ouverture en lui
répondant : Ils plongèrent tous les deux mais la
jambe de Chris fut attrapée par derrière, par une des créatures qui avait été
touchée par l'acide. Chris serra les dents de douleur :
l'acide provenant de la main du zombie était en train de lui brûler la jambe. Les lèvres
du zombie avaient
disparues, lui faisant une mâchoire de squelette alors qu'il se rapprochait pour
pouvoir mordre. Chris projeta la crosse de son fusil dans la figure de la
chose. Il arriva à bloquer la tête du zombie en arrière mais il était coincé
dans cette position qu'il ne pouvait abandonner. Chris enleva son fusil. Au même instant, Jill fit feu. Le zombie fut projeté en l'air, l'un de ses bras déclenchant un nouveau rayon laser. Chris et Jill se jetèrent dans l'ouverture alors que de l'acide se répandait autour d'eux. Ils se retrouvèrent dans une conduite
d'aération où il y avait juste assez de place pour se tenir debout. Chris
regarda la crosse de son arme : elle avait été corrodée
par l'acide provenant de la gueule du zombie. Le rugissement assourdi se fit entendre
à nouveau, faisant frissonner Jill. L'équipe était éparpillée le long de la canalisation.
Rebecca passait parmi eux, faisant preuve d'un zèle incroyable, traitant
aussi bien les plus sérieuses brûlures que les plus superficielles avec une volonté
déconcertante. Richard la suivit vaguement des yeux, avant de demander : Il n'obtint aucune réponse. Jill secoua lentement la tête. Sa révélation fut suivie par un silence pesant, qui était coupé à intervalles réguliers par les respirations courtes et rapides des soldats. Un bruit de pas brisa ce silence au bout d'une dizaine de secondes. Carlos saisit aussitôt son revolver et le braqua dans la direction du bruit. Il fut bientôt imité par les autres membres de l'équipe. Chris alluma sa lampe-torche et dirigea le faisceau vers le fond de la conduite. Une silhouette se détacha de
l'obscurité et Carlos serra les dents, prêt à appuyer sur la détente. L'individu marchait d'un pas assuré et
ne s'arrêta qu'à deux ou trois mètres de l'équipe. Albert fixa ses soldats à tour de
rôle avant de demander : Ils hochèrent tous la tête, sauf
Rebecca qui soignait la blessure de Kenneth. Wesker soupira. Wesker parut agacé. Le cri de Richard retentit dans la
conduite. Wesker ne broncha pas et rétorqua calmement : Richard se tut, se rappelant que les
panneaux étaient effectivement verrouillés et que, comme par magie, les vis
pouvaient être à nouveau retirées. La lumière était chiche, au mieux. Il
y avait même de grands passages qui étaient plongés
dans l'obscurité complète. Un courant d'air soufflait en gémissant
continuellement. Brad marchait, tout en faisant mentalement le point. Il
trouvait que cette mission était une véritable descente aux Enfers, chaque
niveau étant plus sombre et effrayant que le précédent. Elle l'aperçut au fond de la conduite,
traînant avec trois ou quatre autres S.T.A.R.S. Elle se dirigea vers lui, mais
elle s'immobilisa. Tout le monde s'arrêta en constatant que la canalisation
s'était mise à vibrer. BOUM ! La canalisation fut brusquement
soulevée. Puis toute la structure fut secouée. Une plaque en tôle
fut enfoncée. D'autres suivirent. Tout le long de la canalisation, des plaques
furent enfoncées vers l'intérieur. Quelque chose à l'extérieur était en
train d'écraser la canalisation, comme s'il s'agissait d'un tube de dentifrice.
Et les soldats étaient toujours à l'intérieur. Chris, Rebecca, Richard et Kenneth se
retrouvèrent dans une partie de la conduite. Les autres, dont Jill, étaient
dans la seconde partie. La jeune femme hurla : La section du groupe de Chris se détacha brusquement avec un bruit de déchirement monstrueux. Le groupe s'échappa de la carcasse métallique et esquiva des câbles qui pendaient du plafond d'où jaillissaient des étincelles. Les soldats quittèrent l'enfer pour atterrir dans une sorte de... Paradis. En effet, il s'agissait d'une énorme serre, une jungle intérieure remplie d'herbes, de lianes et de plantes. Cela ressemblait à une forêt tropicale, agrémentée d'un brouillard épais, qui gênait la visibilité. La végétation ne semblait pas être terrestre : des feuilles de la taille d'oreillers, des tiges de fleurs comme des accoudoirs. Et, au milieu, se trouvait la mère des vignes tueuses, la Plante-42, un arbre-ombrelle monstrueux qui était vingt fois plus grand que la taille normale. La plupart de ses racines plongeaient vers le haut, dans les murs et le plafond où elles avaient ouvert des fissures, afin d'atteindre le complexe situé au-dessus. Il y avait également une douzaine de "bras", tous s'agitant indépendamment, comme les tentacules d'une pieuvre, et ils avaient tous une large gousse à leur extrémité. Chris et ses compagnons regardèrent désespérément
autour d'eux, cherchant une sortie, alors que les "bras" de la
Plante-42 se mettaient à bouger vaguement. Rebecca resta clouée sur place,
médusée. Chris leva la tête et continua : La plante semblait agir avec intelligence et précaution. Les gousses, au bout de ses "bras", se tendaient comme si elles reniflaient, puis se retiraient, comme les vignes dans la cuisine, pareilles à des animaux timides. Chris repéra une porte. Comme les autres s'apprêtaient à le
rejoindre, une gousse s'abattit devant Rebecca en lui bloquant le passage. Elle se
balançait au-dessus d'elle. Ses pétales s'ouvrirent comme des mâchoires et découvrirent
des cartilages en formes de poignards qui ressemblaient à des dents. Au fond,
un calice pulsant émettait du spore, qui se répandait de façon aléatoire. "Ma mère me forçait à manger
des légumes verts," raconta Richard. "Je les connais tous. Ca, ça
n'en fait pas partie. Une autre gousse s'abattit sur le dos
de celui-ci. Son "bec" mordit dans la chair entre les omoplates. Son
pistil sortit comme une seringue hypodermique, plongea dans son corps et, en un
clin d'œil, aspira jusqu'à sa moindre goutte de sang. Sa peau devint de la
couleur d'un parchemin et pendouilla autour de lui alors qu'il mourait. Il fonça au chevet de son pote. Rebecca
poussa un cri tellement aigu que la gousse plantée devant elle se retira. D'autres
tentacules se dirigeaient pourtant vers eux. Chris leur hurla : Aucun des deux ne réagit. Les
tentacules étaient à deux mètres d'eux quand, tout à coup, une rafale de M16
les arrêta dans leur progression. Chris tourna la tête pour voir Wesker sauter
de la conduite en s'accrochant à un des câbles crachant de l'électricité, le
tirant avec lui jusqu'au sol. Chris poussa Richard et Rebecca, tandis
que Wesker plongeait le câble dans une flaque d'eau croupie, dans laquelle
baignaient les racines de la Plante. Richard n'avait pas l'air d'avoir
remarqué quoi que ce soit. Il tremblait de rage. Hors de lui, il sortit un long couteau
de combat et attaqua violemment les restes de la Plante-42. Chris voulut aller
le consoler, mais Wesker le dissuada d'un simple signe de tête. Albert leva la
tête vers le plafond, plus précisément vers la conduite, d'où
dépassait la tête de Jill et des autres soldats. Barry acquiesça puis tira Jill à l'intérieur de la conduite. Richard
s'arrêta de frapper avec son couteau lorsqu'il remarqua que quelque chose, qui
ressemblait pourtant à une vigne, saignait rouge. Il suivit la chose des yeux, jusqu'à
son origine, camouflée dans les branches hautes d'un arbre. Il s'agissait du
corps démesuré d'un serpent, dont le diamètre était de trois mètres. Alors
que Aiken s'étranglait, hypnotisé, il fut attaqué par derrière. Wesker visa le serpent puis lâcha une
longue rafale, tout en maintenant son doigt sur la détente de son M16 jusqu'à
ce que le chargeur fût vide. Cela n'eut pour effet que de faire remarquer sa
présence au reptile géant. Chris, quant à lui, trouva un rouleau de corde. Il
en jeta le bout le plus long par dessus un tube de néon accroché au plafond,
et fit instantanément une boucle de nœud coulant à l'autre extrémité, qu'il
jeta autour du cou du serpent. Rebecca n'avait même pas la force de
répondre. Sachant que chaque seconde leur était compté, il lui ordonna : La jeune fille sursauta, puis se
dépêcha de se suspendre à la corde. Chris fonça et plongea le couteau dans
le corps de la bête, tailladant plusieurs couches de
graisse avant d'atteindre une cavité sanglante. Le serpent utilisa toute sa force
pour décoller sa tête du plafond. Rebecca se retint bravement à la corde,
mais elle fut tractée, entièrement, au dessus du sol. Le serpent géant attaqua Chris par
derrière, le manquant d'un cheveu. Le jeune homme plongea, percutant Wesker et
Rebecca. Son élan les jeta au sol. Ils roulèrent ensemble derrière un autre
muret en pierre qui abritait des tonnes de terre, ce qui les protégea de l'explosion
des grenades, qui pulvérisèrent Richard ainsi que des dizaines de mètres du
serpent. Chapitre 7 L'équipe Alpha sauta de la conduite,
directement dans un couloir très particulier. Il semblait s'étendre à
l'infini, dans les deux directions. Il n'y avait ni portes, ni entrée ni sortie
visibles. Les murs étaient faits de tuiles de plusieurs couleurs, dont les
tailles différentes faisaient penser à un gigantesque puzzle. "Qu'est-ce qu'on fait ?" demanda
Brad. "Je sens pas cet endroit... La plupart des soldats acquiescèrent, sauf Jill qui, bien qu'en proie au doute, finit par s'avancer dans le couloir. Tandis que l'équipe se déplaçait, un son rappelant le bruit du métal frottant contre le métal se fit entendre, mais pas assez distinctement pour que quiconque le remarquât. *** Chris tentait d'ouvrir la
porte qu'il avait vue précédemment, juste avant l'attaque de la Plante, mais
elle semblait bloquée. Chris demeura un instant
immobile, ne comprenant pas pourquoi Wesker lui demandait cela, puis hocha mollement la tête avant de suivre
la jeune fille, qui courait
vers le fond de la serre. *** Barry examinait les murs
étranges du couloir, lorsqu'il entendit des bruits de pas. C'était Jill. En effet, d'autres bruits de
pas résonnèrent bientôt derrière elle. Il s'agissait de Rosie et de Brad. Un
instant plus tard, Carlos apparut de la direction opposée. Un bruit qui ressemblait à
celui émis par un pistolet à rivets résonna dans le couloir de façon
répétitive mais aléatoire, sans rythme. Brad se redressa complètement et
regarda autour de lui, inquiet. Le bruit s'arrêta
brusquement. Les soldats, peu rassurés, dégainèrent leur arme tout en
scrutant la pénombre. Le bruit recommença quelques
secondes plus tard, devenant de plus en plus fort. Ils distinguèrent bientôt,
dans la poussière en suspension, des zones d'ombres... des formes agiles en
mouvement. Non pas le long du plancher, mais le long du plafond. Elles ressemblaient
à des singes. Leurs mains monstrueuses, couvertes pour moitié de poils et pour
moitié d'écailles, étaient pourvues de longues griffes souillées de sang,
qu'elles utilisaient pour frapper le plafond en acier, y pénétrer et s'y
suspendre. Ils étaient six, s'avançant, d'autres pouvant très bien être cachés par la distance et la pénombre. Leurs pieds disposaient également de trois ergots qui étaient également capables de percer le blindage du plafond et qui leur permettaient d'avancer en utilisant leurs quatre membres. L'un d'entre eux laissa échapper un puissant rugissement, qui correspondait au son que les soldats avaient entendu auparavant à travers les murs. Le son rebondit directement dans le couloir. Brad, retenant un hurlement de terreur, ne put toutefois s'empêcher de reculer précipitamment, donnant en quelque sorte le coup de signal à ses co-équipiers qui ouvrirent le feu, sans même attendre que les monstres ne fussent à portée de tir. Ils canardaient les créatures avec tout ce qu'ils avaient. Les balles s'écrasaient dans les corps, faisant couler le sang à flots, mais les monstres ne semblaient ressentir aucune douleur. Les Hunters s'approchaient
dangereusement des soldats. Jill eut la présence d'esprit de crier : Ils firent tous un bond en
arrière, faisant manquer son coup à un des Hunters qui avait fait un bond
impensable, tentant de lacérer Barry de ses griffes. Ils se relevèrent
péniblement. Brad fut pris d'une quinte de toux à cause de toute la poussière
qui s'éleva. Des silhouettes apparurent peu
après. L'une d'elles accourut vers eux : c'était Rebecca. Chris et Wesker
s'avancèrent à leur tour. "Contente que vous alliez
bien," fit-elle en souriant, se forçant à effacer toutes ses pensées
funestes. Interpellé, Wesker fixa
Carlos qui essaya de se calmer. Oliveira ne trouva rien à
ajouter et haussa les épaules. Il tourna la tête juste à temps pour voir une
porte camouflée coulisser dans le mur. Un homme blond habillé d'une veste
noire jaillit du cube de sécurité qui se trouvait derrière, brandissant un
pistolet. Carlos jugea plus prudent de fuir, ne voulant pas blesser le Docteur. Cependant, celui-ci n'hésita pas à ouvrir le feu et rata Barry de quelques centimètres. Wesker sortit son revolver, mais il entendit un bruit étrange juste derrière lui. Il se baissa aussitôt, évitant l'assaut d'un Hunter, qui avait survécu à l'explosion. Le Hunter retomba bien droit juste devant lui, malgré ses quelques blessures qui ne semblaient pas le déranger. Carlos, bloqué par la créature, la mit en joue et vida le chargeur de son M16 sur elle. Le Hunter eut toutefois le temps de se jeter sur Wesker qui évita à nouveau son attaque, les griffes de la créature s'enfonçant dans le mur. Carlos en profita pour déguerpir. Le monstre retira ses griffes, arrachant toute une partie du mur. Les soldats se précipitèrent vers le fond du couloir, sauf Wesker qui tira sur la créature au niveau des articulations, pour la rendre inoffensive. Avec une méthode et un sang froid hors du commun, il la toucha aux poignets, qui furent arrachés par les balles. Puis il visa sa tête et l'explosa d'une balle entre les deux yeux. Une fois le Hunter mort,
Wesker pénétra dans le cube de sécurité, où Kirk l'attendait, son pistolet
à la main, un sourire presque névrotique aux lèvres. Wesker s'avança
calmement, tout en visant le Docteur avec son revolver. Kirk fronça les sourcils,
étonné par la réaction d'Albert. Celui-ci commença à baisser son arme, mais
pour viser le pistolet de Kirk. Il tira une balle qui désarma le Docteur. Il s'interrompit en voyant
entrer l'équipe Alpha. Carlos semblait ravi : Wesker demeura perplexe. Il se
demandait s'ils avaient entendu sa conversation avec Kirk, mais ses doutes se
révélèrent injustifiés quand Carlos s'avança vers Edward pour le saisir par
le bras. En effet, Vickers était
appuyé contre un mur, suant, frissonnant. La jeune infirmière regarda sa jambe
blessée. Rebecca sentit son cœur se
serrer. Brad allait irrémédiablement se transformer en zombie, dans les
minutes qui allaient suivre. Tout le monde se retourna pour
faire face à Wesker, qui se tenait à côté d'un panneau portant un lecteur de
carte verte. Wesker le fixa intensément
pendant quelques secondes qui semblèrent durer une éternité : Après ces dernières
recommandations, il inséra sa carte verte dans le lecteur. Le panneau s'ouvrit.
A l'extérieur apparut une nouvelle porte, également commandée par un lecteur
vert. Il utilisa de nouveau son passe. Une serrure cliqueta. Wesker ouvrit la
porte, puis jeta un dernier regard à ses soldats. Il disparut ensuite avec Barry
par l'ouverture. La porte en acier commença à se refermer et Rosie se dépêcha
de la bloquer en position ouverte. Pendant ce temps, Kirk essayait de sortir du
cube de sécurité en douce. Il passa une menotte à sa
propre main gauche puis, empoignant fermement le bras du Docteur, lui passa
l'autre à la main droite. Kirk serra les dents de
dépit, mais ne réagit pas. Chris jeta un coup d'œil sur Brad, qui luttait
pour tenir debout. |