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Resident Evil - Facing up to Death - Chapitres 5 à 7
Auteur : Golden Selphie
Genre : Épouvante/Action/Aventure - 8 chapitres - Complet
Date de parution : 2002


Chapitre 5

    Chris rampait dans le faux-plafond vers la lumière provenant de dessous une des bouches d'aération. Arrivé au bon endroit, il regarda à travers la grille et vit un laboratoire complètement mis en pièces. Des documents étaient éparpillés sur le sol ainsi que des débris de meubles et d'appareils électroniques.
    "Aucun intérêt," se dit Chris en se remettant en route.

    Il s'arrêta net en remarquant un écran allumé. Il regarda plus attentivement à travers la grille et aperçut, quelques mètres plus loin, un homme assis face à un ordinateur, en train de taper quelque chose sur le clavier. La veste noire de l'homme était tachée de sang de part en part, et ses cheveux blond platine étaient ébouriffés.
    "HÉ !" appela Chris.

    L'homme ne réagit pas. Il n'avait apparemment pas entendu Chris.
    "HÉ !" répéta celui-ci, plus fort.

    Le blond arrêta de taper et se retourna lentement. Il regarda autour de lui avant de sortir un pistolet. Chris préféra oublier l'idée de le mettre au courant de sa présence.

    L'homme refit face à son PC puis appuya sur un bouton. Une disquette fut éjectée et il la fit glisser dans une des poches de sa veste noire.

    Chris arma son fusil au cas où, puis se prépara à continuer son chemin lorsqu'il entendit un bruit provenant d'en bas. Les portes du laboratoire s'ouvrirent violemment, laissant le passage à l'équipe Alpha qui s'éparpilla dans la salle. L'homme leur jeta un regard vague puis se leva lentement.

    "Un survivant !" s'écria Carlos.

    Wesker fixa le concerné un moment puis lui demanda : "Dr Edward Kirk ?", sans obtenir de réponse.
    "Il est peut-être en train de se transformer en zombie ?..." suggéra Richard.

    Wesker s'avança d'un pas décidé vers le présumé Docteur, sans remarquer un zombie au visage pourri qui rampait sur le plancher, se dirigeant droit sur Oliveira. Alerté, Chris hurla :
    "Derrière toi !!"

    Il abattit la crosse de son arme sur la grille qui s'ouvrit et appuya sur la détente, faisant un trou dans la tête du zombie.

    Tous levèrent la tête, mais Brad Vickers, ses nerfs commençant à lâcher, crut que le groupe était attaqué. Il arrosa le plafond avec son automatique. L'homme à la veste noire en profita pour déguerpir, empruntant une porte située à droite de son ordinateur. Wesker courut pour le rattraper, tandis que Chris plongeait avant de faire une roulade, échappant de peu au premier barrage.
    Mais les balles continuèrent à venir, creusant une ligne en pointillés dans les panneaux du plafond. Chris s'enfuit aussi vite qu'il put, ses pieds échappant de justesse aux balles tirées par Vickers. Il se retrouva au-dessus d'un gigantesque damier de panneaux de plexiglas, mais les balles fragilisèrent l'ensemble. Le damier ploya, puis se brisa, plongeant Chris dans... de l'eau.

***

    Wesker poursuivait celui qu'il pensait être le Dr Kirk à travers un dédale de couloirs. Bien sûr, Albert était bien plus rapide que lui, et, au bout d'un court moment, fut sur le point de le saisir par un pan de sa veste lorsque le fugitif ouvrit brusquement une porte à sa gauche et s'y engouffra, la porte se refermant électroniquement derrière lui. Wesker frappa des deux poings contre le métal :
    "Edward, ouvre cette porte," ordonna-t-il calmement.

    Un rire cynique fut tout ce qu'il obtint en guise de réponse. Toutefois, une lumière verte apparut à sa droite, désignant l'emplacement d'un lecteur de carte magnétique de même couleur. Wesker s'en approcha et voulut y insérer sa carte, mais une dizaine de zombies surgit à quelques mètres de lui. Il les fixa un instant et, après avoir analysé la situation, courut dans la direction opposée aux créatures.

***

    Chris donna un coup de pied pour remonter à la surface, pagayant avec son fusil et tentant de conserver son oxygène dans ses poumons. Il réalisa qu'il était dans un immense aquarium encastré dans un des murs du laboratoire, mais le problème majeur résidait dans le fait qu'il n'y était pas seul. En effet, il y avait six requins dans le container. Des requins zombies, dont la chair pourrissante laissait échapper des traînées de pus.

    Le plus grand d'entre eux tenta de mordre Chris, mais ses mâchoires n'attrapèrent que quelques uns de ses cheveux flottants dans l'eau. Chris le frappa de ses pieds, et, se mettant en bonne position, tira malgré sa poudre humide.

    La balle fut évidemment freinée par l'eau. Elle pénétra le requin, mais en partie seulement. La cartouche se logea dans la chair de l'animal.

    Chris se rendit compte que de cette façon, c'était peine perdue. Il s'élança d'un coup de pied et pointa le canon de son fusil directement contre le verre du réservoir, pour se retrouver en train de braquer Jill, qui le tenait en joue avec son M16. Ils s'observèrent un instant, chacun stupéfait par la présence de l'autre, jusqu'au moment où un autre requin se prépara à attaquer Chris.
    Celui-ci tira sur le verre qui se fendilla... mais résista.
    "Tenez bon !" s'écria Jill à l'intention de ses co-équipiers. "Nous allons être trempés !"

    A ce moment précis, une porte s'ouvrit brutalement et Wesker apparut. Il referma la porte avant de fixer le container d'un air un tant soit peu étonné.
    Jill, voyant le requin se rapprocher de plus en plus de son amant, appuya sur la détente. Cela créa plus de lézardes mais le verre résista encore. Chris tira de nouveau : le verre se brisa enfin et l'eau que contenait l'aquarium se rua dans le laboratoire, renversant Carlos, Wesker et d'autres membres de l'équipe.

    Ils se relevèrent frénétiquement, pour se retrouver dans une piscine avec de l'eau jusqu'à mi-cuisses, avec des dorsales de requins fendant la surface. Tout le monde sans exception ouvrit le feu. Mais les poissons morts continuèrent à attaquer.

    "Où se trouve le cerveau d'un putain de requin ??" demanda Richard, éperdu.
    "Dans son crâne, abruti !" s'exclama Kenneth. "Aiken, je te jure que tu serais plus heureux mort."

    Pris d'une folie homicide, les requins se servirent de leurs queues pour faire de brusques demi-tours, claquant des mâchoires à chaque fois qu'ils sentaient l'odeur de la chair chaude. Les soldats, gênés par l'eau, loupaient la plupart de leurs tirs et manquèrent plusieurs fois d'êtres mordus. L'air ambiant fut alourdi par la fumée des détonations des armes à feu.

    Des nuages de sang commencèrent toutefois à assombrir l'eau, qui se vidait petit à petit par des conduites d'évacuation. Les requins devinrent donc plus visibles et plus lents, avec leurs ventres raclant le sol.

    Les soldats les éliminèrent un par un. Bientôt, l'eau disparut complètement, mais un bruit rappelant un klaxon retentit : il s'agissait d'une autre alarme. La porte d'entrée se ferma violemment, enfermant l'équipe à l'intérieur du laboratoire.

    "T'as merdé sur ce coup, Jill," remarqua Carlos. "Tu as déclenché une mise en quarantaine de la zone...
    - Ça doit être à cause de l'eau..." constata la jeune femme.

    Elle ouvrit tout à coup de grand yeux :
    "Mon Dieu, l'eau !"

    Elle se retourna vers Chris :
    "Tu en as avalé ??
    - Moi, j'en ai avalé, et ça a un sale goût," répondit Oliveira.
    "On en a tous bu, mec," remarqua Kenneth.
    "Ne vous en faites pas," leur conseilla Wesker. "C'est de l'eau salée, elle ne contient pas de germes... Mais avec notre intrusion... Je crois qu'on ne pourra pas sortir. Pas avec mon passe, en tout cas.
    - Alors..." fit Rosie. "C'est notre nouvelle maison."

    La brune se rendit compte que Kenneth la dévisageait, intrigué.
    "Les proprios," reprit-elle. "Ils ont virés ma famille de six apparts. C'est comme ça que j'ai pris l'habitude de dire 'C'est notre nouvelle maison'."

    Wesker sortit l'appareil électronique qu'il avait utilisé précédemment pour afficher une carte du Manoir, mais il se rendit rapidement compte qu'il était désormais hors service. Carlos suivit des yeux les doigts d'Albert qui pianotaient vainement sur les touches, avant de lui arracher l'appareil des mains.
    "Ça ne sert à RIEN, l'eau l'a bousillé..."

    Oliveira jeta rageusement l'appareil contre le mur. Celui-ci se brisa instantanément en plusieurs morceaux.
    "C'est malin," commenta Chris.

    Carlos le regarda en sourcillant légèrement.
    "Et... Tu es...?
    - Personne," répondit Chris. "Simplement un mec qui s'est... laissé entraîner... dans quelque chose qui ne le concernait pas."

    Wesker remit ses lunettes de soleil avant de sourire à Jill.
    "Valentine... Je suppose que c'est ton oeuvre ?...
    - Ce n'est pas ma faute s'il m'a suivie.
    - Qu'est-ce qui te fait croire que je t'ai SUIVIE ?" protesta Chris. "J'avais l'habitude de venir jouer ici quand ce n'était encore qu'une putain de blanchisserie !...
    - Alors t'es revenu jouer à la poupée, peut-être ?!
    - Wouah !" les interrompit Barry. "Regardez-moi ça !"

    Il désignait un badge d'identification posé sur un bureau ravagé.
    "Le type de tout à l'heure, c'était Kirk ! Edward Kirk !...
    - Je sais," répondit tranquillement Wesker.
    "J'ai... J'ai trouvé quelque chose," déclara Brad Vickers qui, jusqu'à présent, avait travaillé silencieusement sur un des ordinateurs du labo. Barry courut vers lui et regarda l'écran de l'appareil.

    "Une carte !" s'exclama le barbu. "Wesker, une carte du même genre que celle sur ton bidule... Les sorties sont indiquées, en vert et en bleu."

    Albert s'avança vers eux afin de pouvoir regarder également.
    "Les vertes sont celles qu'on peut rejoindre à pied," expliqua-t-il. "Brad, est-ce que tu peux imprimer tout ça ?
    - Je ne sais pas... Je peux toujours essayer."

    Chris fixait Jill d'un air de défi tout en essuyant ses cartouches humides. La jeune femme préféra faire comme si de rien n'était, et se dirigea vers Wesker pour jeter un coup d'œil sur le PC.

    "On est au niveau 'A'," annonça Brad.
    "Nous devons descendre au niveau 'D'. Regarde s'il y a des cartes de ce niveau-là...
    - Attends un instant, Albert," le coupa Burton. "Kirk est mort, non ?"

    Wesker quitta l'écran des yeux pour faire face à Barry.
    "Je crois qu'il est toujours vivant. Il a réussi à s'enfuir tout à l'heure par une porte qui menait aux niveaux inférieurs... C'est pour ça que nous devons y descendre... De plus, nous sommes face à une fuite probable du virus. Et nous sommes peut-être les seuls à pouvoir l'arrêter.
    - L'arrêter ?" répéta Kenneth. "Comment ?
    - D'après ce que je sais," reprit Wesker, "il y a un antidote."

    Tout le monde dressa l'oreille.

    "Au cas où Kirk se ferait tuer, et c'est fort probable," continua-t-il, "nous pourrions au moins récupérer le sérum. Comme ça, nous aurons une chance de vaincre ce virus."

    Jill observa Chris et chuchota :
    "Mais on risque nos vies...
    - Merde !" s'exclama Vickers, les yeux rivés sur l'écran de l'ordinateur. "Il n'y a pas de sorties vertes à ce niveau... C'est bizarre, non ?
    - Ils voulaient que personne, provenant de ce niveau, ne puisse quitter les lieux," clarifia Chris.

    Wesker dévisagea Chris avec un sourire sûr de lui.
    "Bonne déduction," remarqua-t-il.

    Brad pianota sur le clavier, commençant à paniquer.
    "Putain ! Il... il n'y a pas de sorties !
    - Si, il y en a une," le contredit Redfield en pointant du doigt vers la grille cassée, au-dessus de l'aquarium dévasté.

    Wesker suivit du regard la direction qu'il indiquait avant de se tourner vers lui :
    "C'est une bonne idée... Brad, essaie d'afficher des plans d'entretiens, ou des trucs du genre."

    Vickers fit voler ses doigts sur le clavier : il fouillait dans les menus.
    "C'est bon. Je l'ai. Grilles d'aérations, échelles... l'infrastructure complète.
    - Imprime-le, imprime tout ce que tu as trouvé."

    Le jeune homme appuya sur une touche. Jill se saisit du premier listing qui sortit de l'imprimante et l'examina en compagnie de Wesker.

    Rebecca se rapprocha de Vickers et, désignant la jambe du jeune homme :
    "Tu saignes, Brad..."
    En effet, du sang était visible sur sa chaussette, juste au-dessus de sa botte.
    "D'où ça vient ?" demanda-t-elle.
    "Je... Je me suis écorché," répondit-il nerveusement. "Contre le bureau. Quand nous avons paniqué.
    - Je pourrais peut-être y jeter un coup d'œil...?
    - Non," rétorqua-t-il d'un ton inflexible. "C'est juste une égratignure."

    Chris surveillait Wesker qui analysait toujours les graphiques imprimés.
    "Il existe une vieille évacuation pour la blanchisserie," commença-t-il. "Ca risque de ne pas apparaître sur les plans. Elle remonte dans la cuisine.
    - Je ne veux pas remonter mais descendre," répliqua Wesker sans même le regarder.

    Il releva finalement la tête pour fixer son équipe.
    "Nous allons emprunter la bouche d'aération pour accéder aux niveaux inférieurs. Vous avez des objections ?"

    Les soldats se regardèrent d'un air indécis. Jill fut la première à parler :
    "Pas d'objections. Nous vous couvrirons."

    Chris parut désappointé mais ne dit rien. Wesker remarqua son mécontentement :
    "Tu es le seul à ne pas avoir de choix. Je suis désolé de te le dire, mais tu t'es conduit comme un véritable idiot en suivant Jill. Tu sais très bien que je ne peux pas te laisser partir. Je pourrais même t'abattre, et légalement. Mais... Je ne suis pas quelqu'un de sanguinaire. Alors il ne te reste plus qu'à venir avec nous."

    Un par un, les membres de l'équipe se glissèrent dans l'espace étroit, au-dessus du plafond. Chris grimpa derrière Jill. Les autres soldats étaient déjà loin devant, suivant Wesker, qui les guidait à l'aide des plans. Jill se lança à leur poursuite mais Chris la retint par le bras.
    "Jill, je... suis désolé. J'étais juste un peu énervé. Quand j'ai cru que tu étais partie, et puis... Quand je t'ai revue... vivante... J'ai réalisé que...
    - C'est très gênant," déclara une grosse voix derrière lui.

    Barry, ayant tout entendu, était à moitié sorti de la grille.
    "Pour moi aussi, fils," rétorqua Chris.
    "Je voulais parler de ça..." Barry indiqua la grille qui lui compressait le ventre. "C'est très inconfortable."

    Chris et Jill aidèrent Burton à pénétrer dans la conduite et partirent à la suite du reste de l'équipe.

    En tête, Wesker atteignit une échelle de service. Il y fit passer ses hommes qui commencèrent à descendre.
    "Qu'est-ce qu'on va découvrir, là-dessous...?" demanda Vickers, peu rassuré.
    "Allez, sois positif..." lui conseilla Richard. "Plus nous allons descendre, pire ce sera. Donc, tant que nous n'aurons pas atteint le fond, nous serons en sécurité... Façon de parler, bien sûr."

    Tout à coup, un rugissement éloigné, et pourtant distinct, retentit en faisant tressaillir Rebecca.

    "Qu'est-ce que c'est que ce putain de truc ?" questionna Carlos en s'accrochant plus fermement à l'échelle.

    Le rugissement retentit à nouveau.

    "Qu... Quoi que ce soit, ça ne peut pas nous atteindre. Nous sommes dans le plafond," rappela Brad.
    "Peut-être que c'est, vous savez... vraiment grand..." supposa Richard.
    "Aiken... Ta gueule..." fit Kenneth.

    Les soldats en tête atteignirent une nouvelle section du plafond. Un amoncellement de grilles d'aération les séparaient du laboratoire du niveau "B", qui était plus high-tech que celui qu'ils venaient de quitter. Il y avait de gros ordinateurs, reliés par des câbles protégés par des gaines métalliques qui étaient branchées dans les murs.

    "C'est le système central," annonça Wesker. "Il doit y avoir des informations qui nous seront utiles."

    Il réfléchit un instant, puis ordonna :
    "Vickers, Oliveira, Marini, descendez."

    Wesker retira la grille d'aération et plongea le premier, à l'intérieur du labo. Chris le suivit des yeux, depuis le fond.
    "Vous trouvez pas que c'est bizarre qu'il sache que c'est le système central ?...
    - Ben..." fit Barry. "Ca se voit, non ?... Et puis, t'as oublié qu'il a les plans..."

    Wesker, une fois descendu, poussa un bureau sous l'ouverture. Enrico Marini atterrit dessus, suivi par Carlos.

    Le chef de l'équipe Alpha regarda autour de lui. Il y avait trois entrées dans la salle, grandes ouvertes, donnant uniquement sur des ténèbres. Il se dépêcha de les fermer toutes les trois.
    "Surveillez ces entrées."

    Carlos et Enrico prirent position. Brad se déplaçait avec soin. Il sauta et retomba à pieds joints sur le bureau, se réceptionnant sur sa jambe blessée.
    "AAAAH ! Merde !" s'écria-t-il.

    Il bascula, tomba sur le sol, mais se releva aussitôt.
    "Tout va bien, tout va bien," assura-t-il sous le regard agacé de Wesker.

    Brad claudiqua jusqu'à un ordinateur et commença à taper des combinaisons de touches, au même moment où un autre hurlement lointain se faisait entendre.
    "Ça ne semble pas provenir de notre niveau," nota Wesker. "Pas la peine de paniquer.
    - Merde. Je ne peux pas pénétrer le système," annonça Vickers. "Des idées pour un mot de passe ?
    - Essaye... Umbrella," proposa Albert.

    Brad tapa rapidement.
    "Rien du tout. Un instant. Je vais... Non. Pas de données... Eh ! Il y a une vidéo... Je l'ouvre ?
    - Pas la peine. Essaie de pirater le système pour..."

    CRASH ! La porte derrière Marini s'ouvrit à la volée. Avant qu'il n'eût pu réagir, un zombie lui sauta dessus, le mordant à la joue, au cou et à l'épaule. Les deux hommes tombèrent au sol, dans un fouillis de membres. Wesker brandit son revolver, mais ne put obtenir une cible nette.
    "Brad, Carlos, cassez-vous... Tout de suite !" ordonna-t-il.

    Oliveira fut le premier à atteindre le bureau mais il aida d'abord Brad à passer devant lui. Deux zombies de plus titubèrent par l'entrée. Wesker les abattit sans mal mais il en vit d'autres s'avancer dans les profondeurs de l'obscurité. Il fixa ensuite Marini, qui était toujours en train d'être mordu et griffé. Enrico hurlait, mais Wesker n'avait toujours pas de cible nette.

    Brad fut tiré dans le plafond par Richard et Kenneth. Chris se pencha dans l'ouverture, tendant le bras vers Carlos qui fixait Wesker d'un air perplexe.
    "Allez, donne-moi ta main !" cria Chris. "Il peut se débrouiller tout seul !!"

    Wesker frappa le zombie affamé à la tête. Il fallut trois violents coups de pieds pour attirer l'attention de la chose. Quand le zombie releva finalement la tête pour le regarder, Wesker lui éclata le crâne d'une balle.

    Enrico était replié sur lui-même, saignant d'une douzaine de blessures. Albert essaya de le relever mais Enrico résista ; il semblait être devenu fou.

    Chris se pencha un peu plus pour inciter Carlos à saisir son bras :
    "Putain !! Ça sert à rien que tu restes là ! Monte !!"

    Trois nouveaux zombies se dirigeaient vers Wesker. Carlos arma rapidement son revolver et tira sur celui qui était en tête, mais le rata. Son second tir atteignit la créature à la tête.
    "Wesker !!" appela Carlos en descendant du bureau. "J'te couvre, occupe-toi d'Enrico !
    - Pauvre con !" Chris ne put se retenir de grommeler cette insulte entre ses dents.

    Wesker essaya à nouveau de relever Marini. Celui-ci se déplia cette fois de lui-même ; il avait sorti son revolver. Avant que Wesker ne pût l'arrêter, il avala le canon et se brûla la cervelle.
    Un des zombies était dangereusement proche. Carlos tira deux balles de plus. Pas d'impacts à la tête mais le zombie fut bloqué dans son élan et, bien que non tué, tomba... directement sur Wesker. Celui-ci roula sur le dos, se débattant avec ses pieds pour se libérer de l'étreinte de la chose, puis utilisa sa propre arme pour flinguer le zombie.

    Il se remit debout, prit appui sur le bureau et sauta en l'air. Mais le troisième zombie lui attrapa une jambe et le fit retomber, sa mâchoire inférieure se cognant violemment contre un des bords du bureau. Wesker s'abattit sur le sol, tandis que Carlos tirait une dernière balle sur le zombie qui fut atteint à la tête et s'effondra. Le jeune homme, voyant d'autres morts-vivants surgir de l'ombre, accourut vers Wesker qui se relevait en se tenant le menton. Les deux hommes montèrent, aidés par Barry.

    "Ça va ?" demanda Rebecca en voyant un filet de sang glisser du coin de la bouche de Wesker.
    "Oui, ça va," affirma-t-il en s'essuyant avec le dos de sa main.

    Carlos, le dos appuyé contre la paroi de la conduite, reprenait son souffle.
    "Pauvre Enrico..." Il secoua la tête. "J'espère... qu'on ne finira pas comme lui..."

    Un horrible gémissement provint d'en dessous, dans le labo. Trois zombies de plus s'amoncelaient autour du bureau, essayant maladroitement de grimper dessus en sentant "la nourriture" au-dessus de leurs têtes. Wesker les fixa un moment :
    "Dégageons d'ici."

    Il se remit en route, suivi de près par Rosie, Kenneth, Richard et Carlos. Les autres traînaient derrière lorsque Chris déclara :
    "Ces... trucs peuvent grimper jusqu'ici. On doit empêcher ça. Il s'agit après tout de notre sortie de secours..."

    Carlos tenta de l'arrêter en attrapant son bras, mais Chris avait déjà sauté à pieds joints à travers l'ouverture, droit sur le bureau. Il donna un coup de pied à un des zombies, puis descendit du bureau avant d'armer son fusil. Les zombies l'encerclèrent et Chris visa le plus proche d'entre eux, qui était jadis un jeune homme, un simple laborantin, portant une salopette et dont le nom affiché sur sa poitrine avait été...
    "Caruso," lut Chris en regardant avec compassion la chose droit dans les yeux.

    Le zombie continua à avancer en trébuchant, l'air affamé.
    "Caruso !" répéta Chris, entêté. "Tu m'entends ?
    - Putain, mec, qu'est-ce que tu fous ?!" l'interrogea Kenneth en se penchant dans l'ouverture. "Il est mort ce type, et depuis longtemps !"

    Chris avait mis du temps à réaliser que ces choses avaient été des êtres humains. Il comprenait maintenant qu'il n'y avait plus aucune humanité en eux.

    Le zombie attrapa le canon du fusil et le poussa de côté. Chris ne put repositionner son arme en face de la tête du monstre. Il tira une balle dans l'estomac de la créature mais elle n'eut aucun effet. Le zombie essaya d'attraper la gorge de Chris. Il commença à se pencher en avant pour pouvoir le mordre...

    BLAM ! Le crâne de la chose explosa. Jill venait de sauter sur le bureau à son tour. Elle tira une seconde balle. Le deuxième zombie s'écroula.
    La jeune femme sauta sur le sol et commença à pousser le bureau, aidée par Chris. Ensemble, ils poussèrent le bureau contre le mur du fond, loin de la grille ouverte du plafond.

    "Merci," dit Chris.
    "Pas de problèmes. Mais... Comment allons-nous remonter là-haut ?
    - Je sais pas, tu n'aurais pas dû sauter si tu n'avais pas de plan.
    - Et toi, tu en as un ? Parce que sinon, ça va mal se passer pour nous..."

    Jill fit un signe de tête vers la porte ouverte. De plus en plus de formes émergeaient de l'ombre.
    "Mais c'est pas vrai ?!" s'exclama Chris. "Quelle taille fait ce truc ? Combien y a de personnes ici ?... Que...
    - COMMENT EST-CE QU'ON VA REMONTER ??" hurla Jill, excédée par ses questions.

    Soudain, avec un cri effrayant, une forme sombre surgit du plafond et se saisit de la jeune femme. Chris brandit son fusil mais se rendit compte qu'il ne s'agissait que de Barry, qui souleva Jill de ses bras puissants. Elle fut réceptionnée par Kenneth et Oliveira. Burton se saisit de Chris de la même façon, ne laissant même pas le temps au jeune homme de réagir.

    Chris attrapa l'angle de l'ouverture et se hissa à l'intérieur. Il se retourna et regarda par l'ouverture. En bas, Barry s'accroupit puis sauta d'une détente prodigieuse de ses puissantes jambes. Chris attrapa son bras et manqua de retomber dans le labo.
    "Il est lourd..." prononça-t-il entre ses dents. "TRÈS lourd..."

    Jill le retint, puis fut rejointe par Carlos. Mais un des zombies attrapa Barry par une de ses jambes. Les dents du mort-vivant claquèrent et se refermèrent. Les soldats réussirent à tirer Barry à l'abri mais le zombie avait quand même quelque chose entre les mâchoires.
    "Il t'a eu !" s'exclama Jill, effrayée.

    Barry vérifia sa jambe. Son pantalon de treillis était déchiré.
    "La chair est intacte. Ça va," assura-t-il.
    "On te doit un pantalon !" plaisanta Chris en lui tapant l'épaule d'un geste amical.
    "Quand vous aurez fini, vous me ferez signe."

    Les soldats se retournèrent pour faire face à Wesker, qui continua en rechargeant son arme :
    "Nous n'avons pas de temps à perdre..."

    Ils acquiescèrent rapidement puis s'éloignèrent en rampant.
    En dessous, les zombies tentaient d'atteindre l'ouverture mais sans le bureau pour les aider, ils n'avaient aucune chance d'y parvenir.


Chapitre 6

    Les soldats descendirent une échelle donnant sur une réserve remplie de boîtes et de cartons. Une seule porte occupait le mur du fond. L'endroit ne semblait pas vraiment dangereux, comparé aux autres pièces du Manoir.

    Wesker jeta un coup d'œil circulaire autour de lui avant de déclarer :
    "On peut se reposer ici."

    Il s'assit ensuite sur une caisse et sortit la liasse de plans imprimés pour se situer. Peu à peu, le groupe prit possession de la pièce : ils se détendaient. Certains allumèrent même des cigarettes. Mais pas Richard, qui foudroyait Wesker du regard.
    "J'en ai marre, Wesker," annonça-t-il. "J'ai jamais signé pour me faire bouffer vivant.
    - Si tu veux attendre ici, libre à toi," répondit-il calmement.
    "Attendre ici ?..." Richard éclata de rire. "Attendre quoi, au juste ? Attendre... ATTENDRE QUE L'ON CRÈVE TOUS ??"
    - Aiken, calme-toi !" lui conseilla Kenneth.

    Richard serrait les poings, excédé.
    "Je veux sortir d'ici, et TOUT DE SUITE. Pigé ?"

    Wesker leva la tête et le fixa droit dans les yeux. Il soupira, un peu agacé.
    "Nous ne sortirons d'ici qu'une fois que nous aurons retrouvé Kirk.
    - Je m'en fous de Kirk !!" s'écria Richard. "Je me casse, moi ! Vous, faites ce que vous voulez !!"

    Il se dirigea vers l'échelle mais Wesker l'interpella :
    "De toutes les façons, tu ne peux pas sortir sans ma carte d'accès."

    Richard se retourna et sourit, mais d'un sourire nerveux.
    "D'accord, puisque tu le prends sur ce ton..."

    Le jeune homme sortit son revolver et l'arma, avant de le pointer vers Wesker.
    "T'as deux choix, mec ; tu me donnes gentiment la carte, et on en parle plus ; ou bien je te flingue, et je prends la carte moi-même... Alors ? Tu décides quoi ?"

    Wesker n'eut pas l'air affecté outre mesure.
    "Tout à l'heure, tu étais plutôt calme..." remarqua-t-il. "Qu'est-ce qui t'arrives ? Tes nerfs ont lâché ?
    - Arrête, Aiken," intervint Forest.
    "Écoute, on doit aller chercher Kirk et ce sérum, sinon c'est l'humanité toute entière qui sera en danger !" ajouta Carlos.
    "Vos gueules !" rétorqua Richard. "J'en ai rien à foutre de l'humanité !!... Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse si je crève ?...
    - Aiken, baisse ton arme," ordonna calmement Wesker.
    "Non, je la baisserai pas !
    - D'accord, fais ce que tu veux."

    Albert ne prêta plus aucune attention à Richard et se replongea dans l'analyse des plans. Celui-ci ne comprit pas la réaction de son chef.
    "Tu sais, je vais te flinguer !" s'exclama-t-il.
    "C'est bien," rétorqua Wesker sans même daigner le regarder.

    Au bout d'un moment, Richard, intimidé, rangea son revolver dans sa poche et alla s'asseoir à l'autre bout de la pièce.

    "Bien," fit Wesker. "Débarrassez-vous de vos chargeurs vides, et comptez ceux qui sont pleins."

   Les soldats obéirent en silence, pendant que le chef de l'équipe examinait les plans.
    "Il y a quarante-deux chargeurs au total," déclara Jill.
    "C'est tout...? C'est pas suffisant !" s'exclama Forest Speyer.
    "Chacun en prend trois," décida Wesker en ignorant la remarque de Forest.
    "Moi, je n'en ai pas besoin," dit Chris. "J'ai mes propres munitions.
    - Donc, quatre chargeurs chacun." rectifia Wesker avant de se lever et de tendre les plans à Chris :
    "Tu pourrais garder ça ? Comme tu as un sac à dos, ça ne sera pas encombrant pour toi."

    Chris haussa les épaules et saisit les papiers, puis les rangea dans son sac.
    "Allons-y," annonça Albert.

    Il ouvrit la porte. L'extérieur était un couloir de service dont les murs n'étaient pas encore entièrement construits, et les espaces entre les barres métalliques étaient remplies de produits isolants.
    Wesker vérifia le système d'ouverture de la porte : il était bleu.
    "Jill, ta carte est bleue, n'est-ce pas ?"
    La jeune femme acquiesça.
    "Okay," fit-il en poussant la porte qui se referma automatiquement.

    Puis il s'avança de quelques pas dans le couloir, suivi par les soldats, mais s'arrêta bientôt en face d'une impasse, sur laquelle donnaient deux portes métalliques. Il fixa Chris et lui demanda :
    "Est-ce que tu peux voir quel est le chemin à suivre, sur les plans ?"

    Chris soupira puis sortit les plans de son sac à dos, parut hésiter un moment puis désigna la porte de droite.
    "C'est celle-là.
    - Tu es sûr ?" insista Wesker.
    "Ben oui."

    Albert utilisa alors sa carte sur le lecteur correspondant. La serrure s'ouvrit avec un bruit sourd, et les soldats entrèrent dans une vaste pièce remplie de chaudières, de climatiseurs et de pompes à eau. Des ordinateurs pour le réseau interne étaient alignés contre un mur, des boîtes de fusibles et des interrupteurs de petite taille contre un autre.
    Le chef de l'équipe analysa la salle un instant puis dévoila :
    "C'est le système central du bâtiment. Il doit être protégé d'une façon ou d'une autre.
    - Une sorte de piège ?" s'enquit Barry.
    "Pourquoi pas ?" fit Wesker, avant de se retourner vers la porte.

    Celle-ci se refermait silencieusement, les soldats étant trop occupés à regarder autour d'eux pour la bloquer.
    "Oh non, Capitaine, on est bloqués maintenant !" s'exclama Brad.

    Tout à coup, un rugissement provenant de quelque part, au loin, retentit en faisant revenir Kenneth à la réalité.
    "Ce son vous fait penser à quoi ?" demanda-t-il.
    "Un carnassier," répondit Aiken.
    "Tout ce qu'il nous reste à faire, maintenant, c'est avancer," annonça Wesker. "Gardez votre sang froid et tout ira bien."

    Carlos fronça les sourcils mais ne dit rien. Il fixait les épaisses colonnes qui allaient du plancher au plafond, chacune située à dix pas de la suivante. L'espace entre chaque colonne était très sombre, réduisant la visibilité. Il alluma sa lampe-torche ainsi que la plupart des soldats. Les rayons de lumière tranchèrent la poussière.

    Wesker fut le premier à s'avancer malgré l'atmosphère inquiétante qui émanait de la pièce. Il était le seul à ne pas avoir l'air mal à l'aise à cause des bourdonnements électroniques, des cliquetis et des claquements émis par les interrupteurs. Jill se mit en route avec un peu d'hésitation, suivie par Chris et les autres.

    Wesker s'arrêta subitement en remarquant la présence de capteurs électroniques sur toutes les colonnes. Il comprit en un clin d'œil de quoi il s'agissait, mais au même moment, un zombie surgit de l'ombre et mordit Forest au visage, qui, trébuchant, déclencha le premier capteur. Rebecca hurla et recula d'un pas, heurtant Chris qui se laissa volontairement tomber sur le sol.
    "A terre, tous !" ordonna Wesker en plaquant Jill au sol.

    Des rayons lasers apparurent brusquement en créant une toile impénétrable. Chris, Jill et Wesker se trouvaient juste en dessous, mais nombreux furent les membres de l'équipe à avoir été touchés, ce qui n'occasionna aucune douleur immédiate, mais déclencha l'apparition de petits cylindres qui commencèrent à s'ouvrir.
    Les commandos plongèrent sous les rayons lasers juste à temps. Des jets de vapeur jaillirent des cylindres. Il ne s'agissait pas réellement d'eau mais plutôt d'un acide mortel.

    Forest fut le seul à être touché. Il hurla de toutes ses forces. Ses vêtements s'enflammèrent. Sa peau bouillonna. C'était une vision horrible mais les jets sous pressions s'arrêtèrent.
    Jill écarquilla les yeux, horrifiée. Elle détourna la tête pour ne plus avoir à supporter ce spectacle cauchemardesque.

    Forest était mort debout. En tombant, il déclencha un nouveau laser et les jets d'acide reprirent. Les soldats étaient en dessous mais ils furent nombreux à être blessés par des éclaboussures.
    Barry releva la tête et découvrit que le zombie qui avait attaqué Forest avait évité d'être touché, sans qu'il pût expliquer comment. Le mort-vivant gémit sourdement, puis se dirigea vers les commandos.
    "Putain !" s'écria Carlos. "Il va encore actionner ces foutus lasers !!
    - Comment on va sortir de ce piège à rats ?" demanda Kenneth.
    "C'est notre nouvelle maison," fit Rosie.

    Wesker lâcha Jill puis s'éloigna de la jeune femme en rampant sur le sol, tandis que le zombie touchait un des lasers, provoquant l'apparition de nouveaux jets. Le zombie fut littéralement fondu sur place.
    "Bien fait !" s'exclama Carlos.
    "Qu'est-ce qu'on va faire ???" cria Rebecca.

    Chris remarqua une série de panneaux dans le sol.
    "On peut s'échapper par là !
    - Sur quoi ça débouche ?" questionna Brad.
    "On s'en fout !" Richard essaya de dévisser l'un des panneaux, mais n'y parvint pas.

    "Ça doit être bloqué électroniquement !" supposa Brad.
    Deux nouveaux zombies sortirent de l'ombre.
    "En voilà d'autres !" s'écria Jill.

    Les soldats entendirent tout à coup un bruit pareil à celui d'une serrure qui s'ouvrait.
    "C'est quoi ça ?"
    Richard réessaya de dévisser le panneau et réussit à retirer l'une des vis.
    "C'est bon ! Ça a été débloqué !"

    Aussitôt, ils se pressèrent tous de dévisser les panneaux et commencèrent à se glisser dans les ouvertures.
    Un second zombie toucha un rayon laser. Chris et Jill furent touchés par les projections d'acide, mais Jill continua courageusement à dévisser un des panneaux pour finalement l'ouvrir. Elle se prépara à sauter à l'intérieur mais s'arrêta brusquement.
    "Où est Wesker ?" demanda-t-elle.

    Chris la poussa dans l'ouverture en lui répondant :
    "Je sais pas !"

    Ils plongèrent tous les deux mais la jambe de Chris fut attrapée par derrière, par une des créatures qui avait été touchée par l'acide.
    La peau de la chose faisait des bulles, laissant apparaître les os. Mais l'acide n'avait pas encore atteint le cerveau. La créature était donc toujours vivante.

    Chris serra les dents de douleur : l'acide provenant de la main du zombie était en train de lui brûler la jambe. Les lèvres du zombie avaient disparues, lui faisant une mâchoire de squelette alors qu'il se rapprochait pour pouvoir mordre. Chris projeta la crosse de son fusil dans la figure de la chose. Il arriva à bloquer la tête du zombie en arrière mais il était coincé dans cette position qu'il ne pouvait abandonner.
    Jill jaillit du sol. Elle appuya le canon de son arme contre le crâne du zombie.
    "A trois..." commença-t-elle.
    "Un... Deux..."

    Chris enleva son fusil. Au même instant, Jill fit feu. Le zombie fut projeté en l'air, l'un de ses bras déclenchant un nouveau rayon laser. Chris et Jill se jetèrent dans l'ouverture alors que de l'acide se répandait autour d'eux.

    Ils se retrouvèrent dans une conduite d'aération où il y avait juste assez de place pour se tenir debout. Chris regarda la crosse de son arme : elle avait été corrodée par l'acide provenant de la gueule du zombie.
    "Ca n'arrive même pas à les arrêter... Ça veut dire que ça a été créé... pour arrêter autre chose que des zombies ?"

    Le rugissement assourdi se fit entendre à nouveau, faisant frissonner Jill. L'équipe était éparpillée le long de la canalisation. Rebecca passait parmi eux, faisant preuve d'un zèle incroyable, traitant aussi bien les plus sérieuses brûlures que les plus superficielles avec une volonté déconcertante. Richard la suivit vaguement des yeux, avant de demander :
    "Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait, Capitaine ?"

    Il n'obtint aucune réponse.
    "Capitaine ?..." répéta-t-il en regardant autour de lui. "Mais où est-ce qu'il est ??"

    Jill secoua lentement la tête.
    "Il a disparu sans laisser de traces," dit-elle. "Je ne sais pas ce qui lui est arrivé."

    Sa révélation fut suivie par un silence pesant, qui était coupé à intervalles réguliers par les respirations courtes et rapides des soldats.

    Un bruit de pas brisa ce silence au bout d'une dizaine de secondes. Carlos saisit aussitôt son revolver et le braqua dans la direction du bruit. Il fut bientôt imité par les autres membres de l'équipe. Chris alluma sa lampe-torche et dirigea le faisceau vers le fond de la conduite.

    Une silhouette se détacha de l'obscurité et Carlos serra les dents, prêt à appuyer sur la détente.
    "Un zombie ?..." murmura Rosie.

    L'individu marchait d'un pas assuré et ne s'arrêta qu'à deux ou trois mètres de l'équipe.
    "Wesker !" s'exclama Carlos en baissant son arme.

    Albert fixa ses soldats à tour de rôle avant de demander :
    "Tout le monde va bien ?"

    Ils hochèrent tous la tête, sauf Rebecca qui soignait la blessure de Kenneth. Wesker soupira.
    "C'est bon. Alors continuons. Kirk ne devrait plus être très loin.
    - Attends, mec, on est blessés," objecta Kenneth. "On peut pas se reposer un peu ?
    - Comme vous voulez, mais plus on attend, moins Kirk a de chances de vivre.
    - Tiens," fit Richard. "Où est-ce que VOUS étiez passé, tout à l'heure ? Pendant qu'on se faisait carrément transformer en pop-corn ?"

    Wesker parut agacé.
    "Je débloquais simplement les sorties. Le PC qui contrôlait les verrous était au fond de la salle.
    - Quelles sorties ?" continua Aiken, furieux. "Y avait même pas de sorties ! Dis simplement que tu t'es défilé, que t'es allé te cacher dans ton coin, pendant que nous on enlevait ces putains de panneaux !!!"

    Le cri de Richard retentit dans la conduite. Wesker ne broncha pas et rétorqua calmement :
    "C'est justement ces panneaux-là que j'ai débloqués."

    Richard se tut, se rappelant que les panneaux étaient effectivement verrouillés et que, comme par magie, les vis pouvaient être à nouveau retirées.
    "Alors..." fit Rosie. "Tu nous as... sauvé la vie ?
    - Bon, mettons-nous en route," déclara Wesker, avant de s'avancer. Les autres le suivirent bientôt, avec un tant soit peu de mauvaise volonté.

    La lumière était chiche, au mieux. Il y avait même de grands passages qui étaient plongés dans l'obscurité complète. Un courant d'air soufflait en gémissant continuellement. Brad marchait, tout en faisant mentalement le point. Il trouvait que cette mission était une véritable descente aux Enfers, chaque niveau étant plus sombre et effrayant que le précédent.
    Des embranchements multiples, en "T" et en "Y", donnaient une impression de désordre ou de chaos aux soldats. A un moment, Jill se retourna, cherchant Chris, mais elle ne vit que Rosie derrière elle.
    "Chris !" appela-t-elle.

    Elle l'aperçut au fond de la conduite, traînant avec trois ou quatre autres S.T.A.R.S. Elle se dirigea vers lui, mais elle s'immobilisa. Tout le monde s'arrêta en constatant que la canalisation s'était mise à vibrer.
    "Et merde !" s'exclama Rosie. "Un problème après un autre."

    BOUM ! La canalisation fut brusquement soulevée. Puis toute la structure fut secouée.
    "Un tremblement de terre ?" supposa Richard.

    Une plaque en tôle fut enfoncée. D'autres suivirent. Tout le long de la canalisation, des plaques furent enfoncées vers l'intérieur. Quelque chose à l'extérieur était en train d'écraser la canalisation, comme s'il s'agissait d'un tube de dentifrice. Et les soldats étaient toujours à l'intérieur.
    Les rivets lâchèrent, puis les panneaux commencèrent à se séparer, dévoilant de grandes bandes de chair pulsante. Il ne s'agissait pas de la chair d'un animal mais d'une plante. Les choses qui étaient en train d'écraser la canalisation étaient en fait des versions plus grosses des vignes aperçues dans la cuisine, ces dernières étant les "doigts", alors que maintenant, l'équipe était confrontée aux "bras". Ceux-ci étaient si puissants qu'ils étaient en train de déchirer la canalisation comme s'il s'agissait de papier.

    Chris, Rebecca, Richard et Kenneth se retrouvèrent dans une partie de la conduite. Les autres, dont Jill, étaient dans la seconde partie. La jeune femme hurla :
    "CHRIS !!"

    La section du groupe de Chris se détacha brusquement avec un bruit de déchirement monstrueux. Le groupe s'échappa de la carcasse métallique et esquiva des câbles qui pendaient du plafond d'où jaillissaient des étincelles. Les soldats quittèrent l'enfer pour atterrir dans une sorte de... Paradis.

    En effet, il s'agissait d'une énorme serre, une jungle intérieure remplie d'herbes, de lianes et de plantes. Cela ressemblait à une forêt tropicale, agrémentée d'un brouillard épais, qui gênait la visibilité. La végétation ne semblait pas être terrestre : des feuilles de la taille d'oreillers, des tiges de fleurs comme des accoudoirs. Et, au milieu, se trouvait la mère des vignes tueuses, la Plante-42, un arbre-ombrelle monstrueux qui était vingt fois plus grand que la taille normale. La plupart de ses racines plongeaient vers le haut, dans les murs et le plafond où elles avaient ouvert des fissures, afin d'atteindre le complexe situé au-dessus. Il y avait également une douzaine de "bras", tous s'agitant indépendamment, comme les tentacules d'une pieuvre, et ils avaient tous une large gousse à leur extrémité.

    Chris et ses compagnons regardèrent désespérément autour d'eux, cherchant une sortie, alors que les "bras" de la Plante-42 se mettaient à bouger vaguement. Rebecca resta clouée sur place, médusée.
    "Cette... Cette chose... n'est pas accidentelle..." bégaya-t-elle. "Elle... Elle a... été cultivée ?..."

    Chris leva la tête et continua :
    "Et elle n'a pas dû détruire le plafond pour le plaisir. Restez vigilants, on sait jamais."

    La plante semblait agir avec intelligence et précaution. Les gousses, au bout de ses "bras", se tendaient comme si elles reniflaient, puis se retiraient, comme les vignes dans la cuisine, pareilles à des animaux timides.

    Chris repéra une porte.
    "Là !"

    Comme les autres s'apprêtaient à le rejoindre, une gousse s'abattit devant Rebecca en lui bloquant le passage. Elle se balançait au-dessus d'elle. Ses pétales s'ouvrirent comme des mâchoires et découvrirent des cartilages en formes de poignards qui ressemblaient à des dents. Au fond, un calice pulsant émettait du spore, qui se répandait de façon aléatoire.
    Rebecca demeura immobile, bleue de peur.

    "Ma mère me forçait à manger des légumes verts," raconta Richard. "Je les connais tous. Ca, ça n'en fait pas partie.
    - Aiken..." fit Kenneth.

    Une autre gousse s'abattit sur le dos de celui-ci. Son "bec" mordit dans la chair entre les omoplates. Son pistil sortit comme une seringue hypodermique, plongea dans son corps et, en un clin d'œil, aspira jusqu'à sa moindre goutte de sang. Sa peau devint de la couleur d'un parchemin et pendouilla autour de lui alors qu'il mourait.
    "Sullivan !!" s'écria Richard. "Bon dieu, Sullivan !!"

   Il fonça au chevet de son pote. Rebecca poussa un cri tellement aigu que la gousse plantée devant elle se retira. D'autres tentacules se dirigeaient pourtant vers eux. Chris leur hurla :
    "Dégagez de là !!"

   Aucun des deux ne réagit. Les tentacules étaient à deux mètres d'eux quand, tout à coup, une rafale de M16 les arrêta dans leur progression. Chris tourna la tête pour voir Wesker sauter de la conduite en s'accrochant à un des câbles crachant de l'électricité, le tirant avec lui jusqu'au sol.
    "Éloignez-vous !" ordonna-t-il.

    Chris poussa Richard et Rebecca, tandis que Wesker plongeait le câble dans une flaque d'eau croupie, dans laquelle baignaient les racines de la Plante.
    Un courant de fort voltage électrocuta chaque vigne. La Plante hurla, d'une façon hideuse, alors que l'électricité obligeait des fluides à s'échapper de cloques qui apparurent le long de ses "bras" et à l'intérieur des gousses buveuses de sang, qui s'écrasèrent sans vie sur le sol, dans une gerbe de liquide rougeâtre.

    Richard n'avait pas l'air d'avoir remarqué quoi que ce soit. Il tremblait de rage.
    "Ils... ils ont tué Sullivan. Les salauds... quels qu'ils soient... ceux qui ont créé ce truc... ILS ONT TUÉ SULLIVAN !!"

    Hors de lui, il sortit un long couteau de combat et attaqua violemment les restes de la Plante-42. Chris voulut aller le consoler, mais Wesker le dissuada d'un simple signe de tête. Albert leva la tête vers le plafond, plus précisément vers la conduite, d'où dépassait la tête de Jill et des autres soldats.
    "Continuez à avancer !" leur cria-t-il. "Nous allons chercher une autre sortie."

    Barry acquiesça puis tira Jill à l'intérieur de la conduite.

    Richard s'arrêta de frapper avec son couteau lorsqu'il remarqua que quelque chose, qui ressemblait pourtant à une vigne, saignait rouge. Il suivit la chose des yeux, jusqu'à son origine, camouflée dans les branches hautes d'un arbre. Il s'agissait du corps démesuré d'un serpent, dont le diamètre était de trois mètres. Alors que Aiken s'étranglait, hypnotisé, il fut attaqué par derrière.
    Le serpent était si grand, que son corps était d'un côté de la pièce alors sa tête était de l'autre. Ses mâchoires étaient de la taille d'une voiture... Ses crocs comme des fenêtres... Et avec la force d'un bulldozer, il mordit Richard au milieu du corps, lui cassant instantanément toutes les côtes.

    Wesker visa le serpent puis lâcha une longue rafale, tout en maintenant son doigt sur la détente de son M16 jusqu'à ce que le chargeur fût vide. Cela n'eut pour effet que de faire remarquer sa présence au reptile géant. Chris, quant à lui, trouva un rouleau de corde. Il en jeta le bout le plus long par dessus un tube de néon accroché au plafond, et fit instantanément une boucle de nœud coulant à l'autre extrémité, qu'il jeta autour du cou du serpent.
    Le corps d'Aiken, dans la gueule du monstre, lui fit rater son coup. Chris, persévérant, relança alors la corde. Pendant ce temps, le serpent avait avalé Richard. La corde encercla le cou de la bête. Chris tira de toutes ses forces ; le nœud coulant se plaça derrière les maxillaires et s'y resserra. Avec le néon servant de levier à Chris, la tête du serpent fut frappée contre les chevrons.
    "Tiens ça !" cria-t-il à Rebecca.

    Rebecca n'avait même pas la force de répondre. Sachant que chaque seconde leur était compté, il lui ordonna :
    "MAGNE-TOI !!"

    La jeune fille sursauta, puis se dépêcha de se suspendre à la corde.
    Rapidement, Chris alla jusqu'à l'endroit où le couteau de Richard était tombé. Il le ramassa, se retourna et vit quelque chose bouger à l'intérieur du serpent. C'était Aiken... qui était toujours vivant.

    Chris fonça et plongea le couteau dans le corps de la bête, tailladant plusieurs couches de graisse avant d'atteindre une cavité sanglante.
    Richard était recroquevillé à l'intérieur. Sa poitrine avait été enfoncée et ne faisait plus que la moitié de sa taille originelle. Les acides provenant de l'estomac du monstre avaient commencé à attaquer son visage et ses mains, mais il était toujours conscient et capable d'expectorer quelques mots.
    "Tue... Tue-moi. K-Kenneth disait toujours... que je serais mieux en étant mort... Ça n'a jamais été aussi vrai. Tue-moi !!"

    Le serpent utilisa toute sa force pour décoller sa tête du plafond. Rebecca se retint bravement à la corde, mais elle fut tractée, entièrement, au dessus du sol.
    La corde se déchira, coupée par le revêtement métallique du néon. Rebecca s'écroula lourdement par terre. L'extrémité du nœud coulant accrocha quelques débris au passage. Cela ralentit le serpent pendant deux secondes, durant lesquelles Wesker eut le temps de relever Rebecca, alors que Chris dégoupillait deux grenades accrochées à la veste de Richard.

    Le serpent géant attaqua Chris par derrière, le manquant d'un cheveu. Le jeune homme plongea, percutant Wesker et Rebecca. Son élan les jeta au sol. Ils roulèrent ensemble derrière un autre muret en pierre qui abritait des tonnes de terre, ce qui les protégea de l'explosion des grenades, qui pulvérisèrent Richard ainsi que des dizaines de mètres du serpent.

Chapitre 7

    L'équipe Alpha sauta de la conduite, directement dans un couloir très particulier. Il semblait s'étendre à l'infini, dans les deux directions. Il n'y avait ni portes, ni entrée ni sortie visibles. Les murs étaient faits de tuiles de plusieurs couleurs, dont les tailles différentes faisaient penser à un gigantesque puzzle.
    Il y avait des signes déconcertants de dégâts : des entailles semblant avoir été faites par des griffes étaient sur les tuiles ; des trous bien nets apparaissaient dans le sol, dont le diamètre dépassait celui de balles. Et il y avait des traînées de sang partout, comme si une bataille terrifiante avait eu lieu.

    "Qu'est-ce qu'on fait ?" demanda Brad. "Je sens pas cet endroit...
    - On va quand même pas faire demi-tour..." rouspéta Carlos.
    "On devrait inspecter les lieux, d'abord..." proposa Barry. "Essayons de trouver une porte ou une sortie, n'importe quoi."

    La plupart des soldats acquiescèrent, sauf Jill qui, bien qu'en proie au doute, finit par s'avancer dans le couloir. Tandis que l'équipe se déplaçait, un son rappelant le bruit du métal frottant contre le métal se fit entendre, mais pas assez distinctement pour que quiconque le remarquât.

***

    Chris tentait d'ouvrir la porte qu'il avait vue précédemment, juste avant l'attaque de la Plante, mais elle semblait bloquée.
    "Rien à faire." Il posa son front contre le métal froid de la porte et ferma les yeux, reprenant son souffle. Il entendit des brindilles craquer derrière lui, ce qui le fit instinctivement se retourner pour faire face à Wesker, accompagné de Rebecca.
    "Mets-toi à l'abri avec Chambers," lui recommanda Wesker.

    Chris demeura un instant immobile, ne comprenant pas pourquoi Wesker lui demandait cela, puis hocha mollement la tête avant de suivre la jeune fille, qui courait vers le fond de la serre.
    Wesker attendit que les deux jeunes gens se soient assez éloignés avant d'ouvrir un panneau qui se trouvait à gauche de la porte. Derrière ce panneau se trouvait un écran à cristaux liquides, sous lequel se situait un clavier. Wesker tapa un code sur ce clavier, referma le clapet puis rejoignit Chris et Rebecca. Une explosion retentit quelques secondes plus tard, réduisant le mur et la porte en poussières.

***

    Barry examinait les murs étranges du couloir, lorsqu'il entendit des bruits de pas. C'était Jill.
    "Où sont les autres ?" demanda-t-il.
    "Juste derrière moi."

    En effet, d'autres bruits de pas résonnèrent bientôt derrière elle. Il s'agissait de Rosie et de Brad. Un instant plus tard, Carlos apparut de la direction opposée.
    "J'ai rien trouvé !" annonça celui-ci. "Pas de portes, rien du tout. C'est une impasse.
    - Pareil pour nous. Un mur en ciment," continua Rosie.
    "On arrivera jamais à retrouver Kirk..." se lamenta Brad en s'appuyant dos au mur.

    Un bruit qui ressemblait à celui émis par un pistolet à rivets résonna dans le couloir de façon répétitive mais aléatoire, sans rythme. Brad se redressa complètement et regarda autour de lui, inquiet.
    "C'est quoi ça ?!"

    Le bruit s'arrêta brusquement. Les soldats, peu rassurés, dégainèrent leur arme tout en scrutant la pénombre.
    "Qu'est-ce que c'est que ces conneries encore...?" murmura Carlos en faisant quelques pas en avant.

    Le bruit recommença quelques secondes plus tard, devenant de plus en plus fort. Ils distinguèrent bientôt, dans la poussière en suspension, des zones d'ombres... des formes agiles en mouvement. Non pas le long du plancher, mais le long du plafond. Elles ressemblaient à des singes. Leurs mains monstrueuses, couvertes pour moitié de poils et pour moitié d'écailles, étaient pourvues de longues griffes souillées de sang, qu'elles utilisaient pour frapper le plafond en acier, y pénétrer et s'y suspendre.
    Les soldats restèrent sidérés par ces créatures, qui ressemblaient aussi bien à des singes qu'à des lézards. Leurs yeux féroces observaient les environs sous une carapace d'insecte.

    Ils étaient six, s'avançant, d'autres pouvant très bien être cachés par la distance et la pénombre. Leurs pieds disposaient également de trois ergots qui étaient également capables de percer le blindage du plafond et qui leur permettaient d'avancer en utilisant leurs quatre membres.

    L'un d'entre eux laissa échapper un puissant rugissement, qui correspondait au son que les soldats avaient entendu auparavant à travers les murs. Le son rebondit directement dans le couloir. Brad, retenant un hurlement de terreur, ne put toutefois s'empêcher de reculer précipitamment, donnant en quelque sorte le coup de signal à ses co-équipiers qui ouvrirent le feu, sans même attendre que les monstres ne fussent à portée de tir.

    Ils canardaient les créatures avec tout ce qu'ils avaient. Les balles s'écrasaient dans les corps, faisant couler le sang à flots, mais les monstres ne semblaient ressentir aucune douleur.

    Les Hunters s'approchaient dangereusement des soldats. Jill eut la présence d'esprit de crier :
    "Reculez !! Reculez vite !!"

    Ils firent tous un bond en arrière, faisant manquer son coup à un des Hunters qui avait fait un bond impensable, tentant de lacérer Barry de ses griffes.
    Carlos leva son M16 pour reprendre la fusillade, mais son attention fut attirée par un petit objet qui roulait sur le sol. Il plissa les yeux et eut à peine le temps de comprendre ce que c'était, que déjà l'objet, qui était en fait une grenade, avait explosé, jetant les soldats au sol et réduisant à l'état de cendres une bonne partie du couloir.

    Ils se relevèrent péniblement. Brad fut pris d'une quinte de toux à cause de toute la poussière qui s'éleva.
    La première chose à laquelle Jill pensa, fut de savoir si les Hunters avaient survécus ou pas. Apparemment, ils étaient tous morts suite à l'explosion.

    Des silhouettes apparurent peu après. L'une d'elles accourut vers eux : c'était Rebecca. Chris et Wesker s'avancèrent à leur tour.
    "Chris !" appela Jill.
    Elle fut sur le point de se jeter à son cou, lorsqu'elle se souvint de la présence des autres membres de l'équipe. De plus, elle jugeait que ce n'était ni l'endroit, ni le moment pour ce genre de choses. Mais elle réalisa que peut-être était-ce la dernière fois qu'elle avait l'occasion de voir Chris...

    "Contente que vous alliez bien," fit-elle en souriant, se forçant à effacer toutes ses pensées funestes.
    Chris lui rendit son sourire, mais ne dit rien.
    "Qu'est-ce qui vous a pris de nous jeter une grenade dessus ?!" Carlos semblait indigné.
    Rebecca secoua vivement la tête.
    "Ce n'est pas moi !! C'est le Capitaine !"

    Interpellé, Wesker fixa Carlos qui essaya de se calmer.
    "Wesker, t'aurais pu tous nous faire griller, tu sais !" remarqua-t-il.
    "Je sais ce que je fais," répondit Albert. "De plus, si je n'avais pas pris ce risque, vous seriez tous morts, à l'heure qu'il est."

    Oliveira ne trouva rien à ajouter et haussa les épaules. Il tourna la tête juste à temps pour voir une porte camouflée coulisser dans le mur. Un homme blond habillé d'une veste noire jaillit du cube de sécurité qui se trouvait derrière, brandissant un pistolet.
    "Vous n'irez pas plus loin," déclara-t-il tout en chargeant son arme.

    Carlos jugea plus prudent de fuir, ne voulant pas blesser le Docteur. Cependant, celui-ci n'hésita pas à ouvrir le feu et rata Barry de quelques centimètres. Wesker sortit son revolver, mais il entendit un bruit étrange juste derrière lui. Il se baissa aussitôt, évitant l'assaut d'un Hunter, qui avait survécu à l'explosion. Le Hunter retomba bien droit juste devant lui, malgré ses quelques blessures qui ne semblaient pas le déranger. Carlos, bloqué par la créature, la mit en joue et vida le chargeur de son M16 sur elle. Le Hunter eut toutefois le temps de se jeter sur Wesker qui évita à nouveau son attaque, les griffes de la créature s'enfonçant dans le mur. Carlos en profita pour déguerpir.

    Le monstre retira ses griffes, arrachant toute une partie du mur. Les soldats se précipitèrent vers le fond du couloir, sauf Wesker qui tira sur la créature au niveau des articulations, pour la rendre inoffensive. Avec une méthode et un sang froid hors du commun, il la toucha aux poignets, qui furent arrachés par les balles. Puis il visa sa tête et l'explosa d'une balle entre les deux yeux.

    Une fois le Hunter mort, Wesker pénétra dans le cube de sécurité, où Kirk l'attendait, son pistolet à la main, un sourire presque névrotique aux lèvres. Wesker s'avança calmement, tout en visant le Docteur avec son revolver.
    "Alors, Wesker ?" commença Kirk. "Ça te fait quoi de revenir ici ? Ça fait quand même un bout de temps que tu as quitté ce labo. Tu commençais presque à me manquer...
    - Je sais que tu as les données du Tyrant sur toi," l'interrompit-il.
    "Je les avais," rectifia Kirk. "Mais la disquette s'est cassée... Et en plus, elle ne te servirait pas à grand chose... Parce que je vais te tuer. Par contre, toi, tu ne peux pas me tuer... Tu as besoin de moi.
    - Tu as raison."

    Kirk fronça les sourcils, étonné par la réaction d'Albert. Celui-ci commença à baisser son arme, mais pour viser le pistolet de Kirk. Il tira une balle qui désarma le Docteur.
    "Je ne vois absolument pas en quoi tu peux m'être utile, Edward..." le contredit-il.

    Il s'interrompit en voyant entrer l'équipe Alpha. Carlos semblait ravi :
    "Enfin, on te tient !!" s'exclama-t-il.

    Wesker demeura perplexe. Il se demandait s'ils avaient entendu sa conversation avec Kirk, mais ses doutes se révélèrent injustifiés quand Carlos s'avança vers Edward pour le saisir par le bras.
    "Ça y est !! On peut enfin quitter cet Enfer !
    - Brad est dans un sale état..." remarqua Rebecca.

    En effet, Vickers était appuyé contre un mur, suant, frissonnant. La jeune infirmière regarda sa jambe blessée.
    "Il ne s'agit pas d'une écorchure... Tu as été mordu, c'est ça...?
    - C'est... avec l'un des requins," répondit-il avec difficulté. "Avec ses dents. Je... je me suis juste écorché contre sa mâchoire, après sa mort."

    Rebecca sentit son cœur se serrer. Brad allait irrémédiablement se transformer en zombie, dans les minutes qui allaient suivre.
    "Brad..." murmura Jill.
    "On peut pas le laisser crever !" s'exclama Carlos.
    "Je vais aller chercher l'antidote."

    Tout le monde se retourna pour faire face à Wesker, qui se tenait à côté d'un panneau portant un lecteur de carte verte.
    "C'est le seul moyen de sauver Brad," continua-t-il.
    "Mais..." fit Barry. "C'est trop risqué d'y aller tout seul. Avec toutes les saloperies qui traînent dans le coin..." Le barbu réfléchit pendant un instant. "Je t'accompagne."

    Wesker le fixa intensément pendant quelques secondes qui semblèrent durer une éternité :
    "D'accord, tu viens avec moi. Vous autres, occupez-vous de Kirk. Pas question qu'il s'échappe de nouveau. Et gardez un oeil sur Brad."

    Après ces dernières recommandations, il inséra sa carte verte dans le lecteur. Le panneau s'ouvrit. A l'extérieur apparut une nouvelle porte, également commandée par un lecteur vert. Il utilisa de nouveau son passe. Une serrure cliqueta. Wesker ouvrit la porte, puis jeta un dernier regard à ses soldats.
    "Faites en sorte que la porte ne se referme pas, pour que nous puissions revenir."

    Il disparut ensuite avec Barry par l'ouverture. La porte en acier commença à se refermer et Rosie se dépêcha de la bloquer en position ouverte. Pendant ce temps, Kirk essayait de sortir du cube de sécurité en douce.
    "Toi," dit Carlos à l'intention de Kirk, "tu restes à ta place."

    Il passa une menotte à sa propre main gauche puis, empoignant fermement le bras du Docteur, lui passa l'autre à la main droite.
    "Et maintenant, essaie de filer, si tu peux."

    Kirk serra les dents de dépit, mais ne réagit pas. Chris jeta un coup d'œil sur Brad, qui luttait pour tenir debout.
    "Espérons qu'ils trouveront l'antidote," dit-il.

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