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Resident Evil - Facing up to Death - Chapitre 8
Auteur : Golden Selphie
Genre : Épouvante/Action/Aventure - 8 chapitres - Complet
Date de parution : 2002


Chapitre 8

    Wesker et Barry descendirent une volée de marches métalliques.
    "Tu sais où se trouve l'antidote ?" demanda Barry.
    "Logiquement, il doit être dans le laboratoire," répondit Wesker. "C'est l'endroit où les produits chimiques importants sont entreposés.
    - Et... Où est ce labo ?
    - Pas très loin, ne t'inquiète pas.
    - Ok, si tu le dis..."

    Les deux hommes arrivèrent devant un ensemble de vitres en plexiglas. Ils ne pouvaient pas voir au travers, car elles étaient embuées. Wesker marcha d'un pas assuré jusqu'à un lecteur de carte et y inséra la sienne.
    Une porte en acier s'ouvrit, laissant s'échapper un nuage de vapeur. Ils pénétrèrent dans un laboratoire où rien n'était reconnaissable, mis à part des bureaux sur lesquels étaient posés des ordinateurs au look futuriste. La salle était encombrée de boutons et de lumières.

    Au milieu de la pièce se trouvait un container cylindrique rempli de glace, qui était en fait un tube de stase. Il reposait sur une plate-forme de trois mètres de long, avec des câbles et des tubes flexibles qui en sortaient de partout. Barry observa à travers la glace la chose endormie qui était contenue dans le tube. C'était un humanoïde faisant trois mètres de haut. L'un de ses bras avait une taille normale, alors que l'autre était beaucoup plus long. Sa main arrivait au dessous du genou. De monstrueuses griffes d'acier la prolongeait quasiment jusqu'au sol.

    Barry resta stupéfait devant cette créature, tandis que Wesker allumait l'un des ordinateurs.
    "Qu..." fit Burton. "Qu'est-ce que c'est que ce truc ?...
    - Le Tyrant," répondit Wesker en jetant un coup d'œil sur le container. "C'est l'Arme Bio-Organique ultime. Le fruit de longues années de travail..." Il détourna lentement ses yeux du Tyrant pour taper rapidement sur le clavier.

    Barry se retourna complètement vers Wesker et le fixa d'un air étonné.
    "Qu'est-ce que tu fous ?"

    Albert ne répondit pas tout de suite.
    "Je te parle !" s'exclama Burton.
    "Je copie les données du Tyrant, c'est tout.
    - Pourquoi faire ?...
    - Je ne peux pas laisser tout mon travail partir en fumée.
    - Ton travail ?..."

    Wesker soupira longuement avant de faire face à Barry.
    "Oui. Mon travail."

    Un long silence s'installa. Il fut rompu par le bruit d'une disquette qui avait été éjectée du PC.
    "Qu'est-ce que tu racontes ?... Qu'est-ce que tu veux dire, Wesker ?...
    - Tu as très bien compris."

    Albert se saisit de la disquette, tandis que Barry secouait la tête.
    "Tu travailles pour Umbrella ?!"

    Wesker ignora sa question et se dirigea vers le fond de la salle. Il tapa un code sur un clavier. Une armoire s'ouvrit aussitôt, dévoilant bon nombre de produits chimiques.
    Personne ne remarqua que l'éjection de la disquette avait occasionné des dysfonctionnements symbolisés par des lumières rouges, et par le fait que les parois du tube contenant le Tyrant commençaient à ruisseler d'humidité : la glace commençait à fondre.
    "Tu vas donner la disquette à Umbrella ?" demanda Barry.
    "Non. Je vais la garder, ou peut-être la vendre au plus offrant."

    Barry serra les dents.
    "Tout ça pour de l'argent ??"

    Wesker jeta un regard sur son compagnon.
    "Non. Ce n'est pas pour l'argent. C'est pour moi-même.
    - Pour toi-même ?
    - Dis-moi Barry, est-ce que tu connais une seule personne qui ne pense pas à son petit intérêt ? Comprends-moi pour une fois.
    - Je peux pas te comprendre ! Tuer tant de personnes pour ça, c'est...
    - C'est le propre de l'Homme, Barry," l'interrompit-il sur un ton sûr de lui. "Ni plus, ni moins."

    Wesker sortit deux tubes à essai de l'armoire puis la referma. L'un des tubes contenait un liquide rouge, tandis que l'autre en renfermait un bleu. Wesker mit le premier dans une boîte en acier prévue à cet effet et se saisit du second.
    "Qu'est-ce que tu fiches, encore ?!" l'apostropha Barry.
    "Je fabrique un antidote."

    Albert mélangea les deux liquides. Il agita soigneusement, puis versa le tout dans une seringue qu'il introduisit dans un petit réceptacle en métal, qu'il enfouit dans sa poche. Puis il posa l'appareil électronique, qu'il avait perdu et retrouvé dans la forêt, sur le mur. Il appuya sur un bouton, ce qui fit s'allumer une petite lumière rouge, ainsi qu'un ensemble de diodes électroluminescentes, qui affichèrent successivement  : 15:00, 14:59, 14:58...
    "C'est quoi ce bidule ?" questionna Barry sur un ton excédé.
    "C'est un détonateur," expliqua calmement Wesker. "Dans quinze minutes, il déclenchera des explosifs situés en dessous de nous, ce qui fera disparaître ce Manoir et ses alentours."

    Barry demeura stupéfait par cette déclaration.
    "C'est vrai que ce labo doit être détruit, mais... Raccoon City ne sera pas détruite, n'est-ce pas ?
    - Tu poses trop de questions. On y va," annonça Wesker.

    Alors que ce dernier se dirigeait vers la sortie, une alarme résonna. Wesker se retourna vivement pour réaliser que la glace dans le container du Tyrant avait fondue jusqu'à un niveau critique. Le monstre commença à bouger.
    Étonné, Wesker ne remarqua pas que les portes commençaient à coulisser. Elles se fermèrent complètement avec un bruit assourdissant.
    "Merde !" s'exclama Barry. "Maintenant, on est coincés ici. Et avec ce truc en plus !"

    Wesker, malgré le fait qu'il ne leur restait plus qu'un quart d'heure à vivre, ne semblait pas déconcerté. Il se contenta de fixer le Tyrant qui allait irrémédiablement sortir de son container.
    "Éloigne-toi de lui," dit-il à Barry qui suivit son conseil sans rouspéter.

    KRAAAASSSSH ! Le tube de stase explosa de l'intérieur. De l'eau et de la glace volèrent dans toutes les directions, suivie de près par une énorme main bionique. Le Tyrant n'était toutefois pas encore complètement libéré. La majeure partie du cylindre était cassée mais il restait toujours une zone où la glace était encore intacte et le retenait encore, bien que cela ne pût pas durer très longtemps.
    "Est-ce qu'on a une chance de le battre ?" questionna Barry, de plus en plus inquiet.
    "Nous verrons bien," répondit calmement Wesker.
    "Barry !! Wesker !!" appela une voix derrière eux.

    Les deux hommes se retournèrent pour se retrouver face à Carlos, qui essayait vainement d'ouvrir la porte du laboratoire.
    "On est venus parce que vous avez tardés, mais on s'attendait pas à ça !!" déclara Carlos à travers les vitres. "Mais comment on ouvre cette porte ?"

    Wesker s'avança vers la porte et expliqua :
    "Elle s'ouvre avec une carte magnétique. La mienne marche dessus, mais..."

    Il s'arrêta lorsque son regard se posa sur Brad qui tenait difficilement debout. Puis il regarda vers le bas de la porte. Il remarqua que l'espace entre le sol et celle-ci était assez large pour laisser passer un objet de petite taille. Il réfléchit un instant, sortit le réceptacle de sa poche puis l'ouvrit, afin d'en sortir la seringue et de la faire passer par l'ouverture.

    Barry, quant à lui, fixait la glace dans le tube, qui se transformait peu à peu en bouillie. Le Tyrant était sur le point de s'échapper.
    "Dépêche-toi, Wesker..." murmura-t-il.

    La seringue se bloqua entre le plancher et l'acier. Wesker saisit son revolver et la poussa avec la crosse de l'arme. Finalement, la seringue roula jusqu'aux pieds de Kirk, qui fut tenté de l'écraser avec sa semelle. Rebecca la ramassa précipitamment puis s'empressa d'administrer l'antidote à Brad.
    "Et maintenant, la carte !" s'exclama Carlos.

    Le Tyrant fléchit ses muscles gigantesques. La glace qui l'enserrait craqua, mais tint bon. Le cœur géant qui sortait à l'extérieur de sa poitrine battait rapidement, envoyant des fluides à travers des veines synthétiques jusqu'au cerveau de la créature. Barry tira sur l'organe démesuré. Les balles rebondirent sur le blindage qui le protégeait.
    "Comment on fait pour tuer ce truc ?
    - Laisse tomber," répondit Wesker en cherchant sa carte. "Il est quasi-indestructible."

    La glace continuait à dégringoler des pectoraux du monstre.
    "Tu disais tout à l'heure qu'on avait une chance !!" rappela Barry.
    "J'ai dit ça pour ne pas te faire paniquer."

    Le chef de l'équipe trouva finalement sa carte verte et, se penchant légèrement, entreprit de la faire glisser sous la porte, mais il abandonna en entendant le Tyrant se libérer de la dernière gangue de glace. Barry ouvrit le feu avec son M16. Le déluge de fer ne produisit aucun effet sur le monstre, si ce ne fut de lui faire remarquer la présence de l'homme.

    Le Tyrant, encore un peu pataud, descendit de la plate-forme où reposait sa cuve. Barry enclencha un nouveau chargeur et arrosa de nouveau la créature. Le Tyrant, imperturbable, se dirigea vers le grand soldat. Chris fixa la créature d'un air incrédule.
    Wesker suivait Barry des yeux, mais il fut interpellé par Carlos :
    "Vite ! Envoie la carte !"

    Wesker se retourna et tenta de faire passer sa carte par l'ouverture. Il la fit glisser, mais le sol, couvert de ce qui ressemblait à des morceaux de glace, empêcha la carte d'atteindre l'autre côté. Il laissa la carte à quelques centimètres de l'ouverture et reporta son regard sur le Tyrant, qui approchait dangereusement de Barry.
    "Éloigne-toi tout de suite, Barry !!" cria-t-il.

    Burton recula de quelques pas tout en continuant à tirer sur le Tyrant, puis courut rejoindre Wesker qui se tenait à côté de la porte. Le Tyrant fit son premier geste rapide de la journée, laissant apercevoir combien il était réellement rapide et puissant. Il glissa jusqu'à Barry et Wesker et tenta de saisir ce dernier avec ses griffes de métal. Mais Albert recula vivement, laissant les griffes du monstre traverser la porte, manquant de transpercer Carlos.

    Wesker courut jusqu'à l'autre bout de la pièce, suivi de près par Barry. Le Tyrant retira ses griffes de la porte, ignorant les personnes qui se trouvaient derrière. Il devait contourner une série d'ordinateurs et de bureaux pour atteindre Wesker et Barry.
    Chris se pencha et essaya d'attraper la carte magnétique, mais il ne put que faire passer ses doigts par l'ouverture. Utilisant toutes ses forces, il réussit à atteindre la carte et commença à la faire lentement glisser vers lui.

    Wesker chargea son M16 et expliqua à Barry :
    "Nous allons essayer de le ralentir en lui tirant dessus. Et, en même temps, nous faisons le tour des bureaux, pour laisser de la distance entre nous et lui. Compris ?"

    Barry hocha la tête et lâcha une nouvelle rafale sur le Tyrant. Wesker décolla le détonateur du mur et vérifia combien de temps il leur restait : onze minutes. Puis il fit feu sur le Tyrant.

    Chris parvint à prendre la carte. Il se releva rapidement et l'inséra dans le lecteur. La porte s'ouvrit, déclenchant une alarme. Le Tyrant remarqua le son. Ses yeux se dilatèrent, puis il s'élança à pleine vitesse, rejetant les bureaux sur le côté, traversant les ordinateurs comme s'il s'agissait de balsa.
    Wesker et Barry se séparèrent, l'un allant vers la droite, l'autre vers la gauche, mais les deux hommes se dirigeaient vers la porte. Le Tyrant planta ses griffes dans le mur, juste en face de Barry, pour l'empêcher d'aller plus loin. Toutefois, Barry, tentant le tout pour le tout, continua à courir et se baissa, passant en dessous des griffes métalliques.

    Wesker et Burton arrivèrent en même temps en face de la porte, le Tyrant à leur trousse. Ils sortirent du laboratoire avec un tel empressement que Barry tomba sur Carlos, qui entraîna Kirk dans sa chute. Wesker retira sa carte du lecteur, juste à temps pour empêcher le Tyrant de sortir.
    La porte se referma. Carlos, Kirk et Barry se relevèrent aussitôt. Barry poussa un soupir de soulagement.
    "On l'a échappée belle !"

    Wesker s'assura de l'état de Brad, qui allait un peu mieux, avant de leur annoncer :
    "Ca ne va pas le retenir longtemps. De plus, il ne nous reste plus que dix minutes avant que tout n'explose.
    - Comment ça ?" demanda Jill.
    "Si vous tenez à sortir d'ici vivants, vous avez intérêt à vous dépêcher," dit-il en désignant les escaliers. "Allez-y."

    Rebecca s'avança la première, suivie de Brad, pour grimper les marches de l'escalier. Jill courut les rejoindre.

    THLANG ! La main bionique de Tyrant, prolongée par ses griffes métalliques, passa à travers l'ouverture et manqua d'empaler Kirk, mais brisa les menottes qui le liaient à Carlos. Celui-ci saisit le Docteur par le bras et courut à la suite de Chris. Barry et Wesker furent les derniers à quitter les lieux.

    Les fuyards arrivèrent dans le cube de survie. Wesker fonça sur le panneau de contrôle et ses doigts commencèrent à voler sur les touches. Le couloir se déforma et prit l'apparence d'un "huit".
    "Qu'est-ce que...?" fit Carlos.
    "Dépêchez-vous," conseilla Wesker.

    Ils se lancèrent tous dans une course effrénée vers le couloir en mouvement, mais ils s'arrêtèrent brutalement alors que le mécanisme stoppait. Wesker frappa du poing une des tuiles sur le mur. Un panneau s'ouvrit, révélant un couloir à l'aspect plus naturel. Sur la moitié de sa longueur, se trouvaient des dents métalliques qui sortaient des murs. Le groupe commença à avancer entre elles, et s'arrêta brusquement lorsqu'un son retentit dans le couloir... le gémissement affamé de choses qui étaient mortes.
    "Préparez vos armes," ordonna Wesker. "Les portes ont dû rester ouvertes."

    Les fuyards coururent dans le couloir. Des ombres apparurent à son extrémité : des zombies. Trente. Quarante. Peut-être plus. C'était tout ce qui restait de la population qui utilisait ce complexe et qui ne pensait maintenant plus qu'à se précipiter sur cette chair humaine vivante qui lui échappait.
    Les humains atteignirent le monte-charge du fret. Une dentelure métallique, comme celle d'une pelleteuse, servait de guide à une lourde chaîne qui passait à travers le sol et le plafond, de haut en bas. Chris remarqua un lecteur de carte rouge sur le mur.
    "On ne peut pas l'utiliser," déclara-t-il. "On a besoin d'une carte rouge."

    Wesker suivit le regard de Chris, puis sortit d'une des poches de son gilet, une carte magnétique sur laquelle se trouvait le logo d'Umbrella. Il la glissa dans le lecteur et appuya sur un bouton. La dentelure se mit en route, en actionnant la chaîne.
    "Je peux savoir d'où tu as eu cette carte ?" demanda Chris, doutant de plus en plus de la bonne foi de Wesker.
    "Grimpez," ordonna celui-ci, avant de faire un signe de tête à Rebecca, qui s'accrocha à la dentelure.

    L'opération était périlleuse et Rebecca devait se retenir à la chaîne, pour éviter de tomber.
    L'ascension était lente, deux mètres cinquante séparant chaque série de dentelure. Les goules continuaient leur progression.
    "Je ne sais pas si on va y arriver," murmura Jill.
    "Allez !" s'exclama Rosie. "J'ai attendu toute la journée quelque chose comme ça !"

    Elle ouvrit le feu. Chris, Brad et Jill l'imitèrent aussitôt alors que Wesker faisait grimper Carlos sur la série de dentelure suivante.
    Le sang volait. Les crânes éclataient. Le premier rang fut fauché. Les zombies qui suivaient poussèrent leurs camardes tombés afin de pouvoir continuer à avancer. Le couloir commençait à ressembler à une seringue remplie de détritus, poussés inexorablement en avant.
    Wesker fit passer Kirk après Carlos, puis Jill, Barry et ensuite Brad. Enfin, il grimpa lui-même sur la dentelure.
    "A ton tour," dit Chris à Rosie.
    "Pas question, je m'éclate trop," assura Rodriguez. "Tu as une copine. Je n'ai que moi. Mais de toute façon, je ne compte pas mourir dans ce trou à rat. Je m'en sortirai. Vas-y, je te rejoins."

    Chris, conscient du fait qu'il ne pouvait pas la faire changer d'avis, lui tendit le fusil de Jill. Rosie se mit à tirer avec les deux mains pendant que Chris escaladait la dentelure.
    Les zombies furent repoussés. Mais d'autres arrivèrent. La seringue continuait à être pressée.

    Une nouvelle dentelure apparut. Rosie, toujours tirant, grimpa dessus. Les premiers zombies l'atteignirent. Visant vers le bas, elles les abattit. Mais d'autres arrivèrent, lui agrippant les jambes, les chaînes et secouant la dentelure. Rosie manqua de tomber. Elle jeta une des armes afin de conserver son équilibre. Elle abattit soigneusement les zombies les plus dangereux. Miraculeusement, elle sortit indemne de leur étreinte dans un lieu vraiment étroit et sombre, avec des murs métalliques qui avaient été abîmés par le passage du fret. Le bruit des chaînes créait un écho effrayant.

    Au dessus de Rosie, les autres avançaient lentement... très lentement... ce qui les faisait se sentir vulnérable. Rebecca, en tête, leva les yeux et vit des lumières provenant d'une ouverture devant laquelle elle allait passer.
    Les yeux de Rebecca arrivèrent au ras du sol du niveau "C". Tout semblait calme... mais cela la rendait encore plus anxieuse. Pourtant, elle passa sans encombre et s'approcha d'une autre ouverture, qui donnait sur un couloir du niveau "B". Long et sombre, avec seulement quelques taches de lumière provenant de néons défectueux, ce couloir ne lui disait rien de bon.
    Rebecca s'éleva hors du puit comme un fantôme. Elle braqua son arme. Ses yeux fouillèrent le couloir, à la recherche d'un danger. Il n'y en avait pas. Le couloir, bien qu'effrayant, semblait désert.
    "Je ne vois rien," annonça-t-elle.
    "Cool," soupira Carlos.

    La jeune infirmière émergea du plafond.
    "Nous y sommes presque," déclara Wesker. "Rebecca, tu vas devoir sauter. Le système ne s'arrête pas ici."

    Comme l'écho de la voix de Wesker s'atténuait, Rebecca leva les yeux et quelque chose plongea vers elle depuis la zone d'ombre.
    Elle se baissa, manquant de perdre l'équilibre. Elle se retint aux chaînes alors que d'autres choses, sombres et relativement petites, sifflaient à ses oreilles.
    "Des chauves-souris !!" s'écria-t-elle. "Il y a des chauves-souris !
    - Non !" la contredit Wesker. "Ce sont des corbeaux, et ils sont infectés. Surtout, ne les laisse pas te toucher."

    Rebecca esquiva frénétiquement alors que les sombres oiseaux plongeaient de nouveau sur elle. Elle arma son M16 et lâcha une rafale dans le puits. Deux corbeaux furent atteints. Ils tombèrent comme des pierres. L'un d'eux toucha Wesker, qui le rejeta de côté. Il tomba jusqu'à Rosie qui eut un sursaut effrayé quand il la toucha :
    "Des rats... DES RATS VOLANTS !"

    Derrière elle, Rosie vit les corbeaux attirés par la lumière du niveau "B". Ils volèrent en cercle puis s'envolèrent vers le haut de nouveau.
    Rosie ouvrit le feu, plombant le puits d'un barrage meurtrier. Un autre corbeau plongea et lui arracha un morceau de joue. Elle hurla :
    "AAAH ! SALE BÂTARD !
    - Tu vas bien ?" s'enquit Chris, qui était au-dessus d'elle.
    "Ouais," répondit-elle. "Ça va. Ça... va."

    Rosie continua à tirer. Le bruit assourdissant de son arme l'empêcha d'entendre un "KRATCH" provenant du mur métallique. Une seconde plus tard, le mur fut déchiré comme s'il était en papier.
    Quelque chose de sombre sortit de l'ouverture. Il s'agissait d'un Hunter. Une de ses griffes se coinça dans les chaînes et le mécanisme s'arrêta brusquement.
    "Je croyais que le mécanisme n'était pas censé s'arrêter..." s'inquiéta Rebecca.
    "Sors de là, maintenant !" lui ordonna Wesker.

    Rebecca venait juste d'atteindre le niveau "A". Elle arriva à se hisser et à rouler à l'abri.
    Carlos essaya de grimper, mais la chaîne était graisseuse. Ses mains glissèrent. En dessous, le Hunter libéra le mécanisme. La chaîne eut une saccade. Les fuyards manquèrent de tomber.

    Rosie, en bas, fut soulevée par la main libre du Hunter. Elle sauta, et attrapa de justesse la nouvelle série de dentelure.
    Au sommet, Carlos atteignit l'étage "A". Rebecca l'aida à pénétrer dans le niveau.
    Kirk fut le suivant. Carlos et Rebecca le prirent par les bras juste au moment où le mécanisme s'arrêtait de nouveau. Le Hunter avait bloqué la chaîne. Sa main libre cherchait à se saisir de Rosie qui esquivait tant bien que mal.
    Kirk fut tiré à l'abri. Carlos se pencha pour aider Jill. Celle-ci s'était accrochée à la chaîne mais glissa, à cause de la graisse.
    "ROSIE ?!" appela Chris.
    "CA VA !"

    Elle n'allait pas bien. Elle était piégée. Elle ne pouvait pas passer à côté du Hunter. Elle tira sur la créature, mais les balles ricochèrent sur son blindage.
    Jill grimpa trois mètres, glissa sur deux. Carlos essaya de l'attraper par en haut. Leurs mains se manquèrent de quelques centimètres.
    "Tiens !" cria Rosie, tout en tirant. "Espèce de... lézard. Putain de cafard, PRENDS CA !"

    Tentant d'atteindre Rosie, le Hunter libéra la chaîne pour une seconde, avant de s'y re-cramponner. Cette seconde permit à Jill d'atteindre le lieu où Carlos et Rebecca purent se saisir de ses bras, et la tirer en sécurité.

    Cette seconde avait également permis à Rosie de se retrouver à portée du Hunter. Ses griffes rasèrent ses cheveux alors qu'elle tentait de les esquiver tout en conservant son équilibre.
    TWAKK ! Quelque chose traversa le mur : une main monstrueuse qui empala le Hunter. C'étaient les griffes du Tyrant.

    Le mécanisme de la chaîne se remit en route et Rosie fut enlevée dans les airs et passa devant le Tyrant, juste au moment où celui-ci passait la tête par l'ouverture afin de voir ce qu'il avait attrapé.
    Désappointé, le Tyrant se débarrassa du cadavre qui s'enfonça dans le puits. Le Tyrant tourna ses yeux vers Rosie et, intentionnellement, stoppa la chaîne.
    "MAUVAISE NOUVELLE !" hurla Rosie. "CE TRUC A UN CERVEAU !
    - Grimpe, Rosie !" lui cria Jill.
    "Non. Je suis cuite," répondit-elle. "...C'est ma nouvelle maison.
    - ROSIE, NE FAIS PAS CA !" s'exclama Chris.

    Rosie glissa de la chaîne, directement sur le Tyrant. D'un autre mouvement fluide et ultrarapide, il la rattrapa dans sa main bionique, lui écrasant les côtes au passage. Crachant du sang, ses derniers mots furent :
    "Bouffe-moi... TAS DE MERDE !"

***

    Les survivants avaient tous rejoint le niveau "A".
    "Chris," commença Wesker, "tu disais que tu connaissais parfaitement ce Manoir... Je compte sur toi pour nous mener à bon port."

    Chris, bouleversé par la mort de Rosie, le regarda fixement avant de s'avancer :
    "Par ici."

    Il guida le groupe jusqu'à une petite mansarde décorée d'objets provenant des Indes. Une tête de tigre en céramique était proche d'un lavabo. Chris se saisit de la sculpture et la fit pivoter. Un panneau s'ouvrit et la commode disparut dans le mur, dévoilant un passage secret.
    Chris guida les autres dans une petite pièce cachée. Une vieille horloge était la seule chose qui s'y trouvait, mis à part une porte métallique à côté de laquelle se trouvait un lecteur de carte magnétique.
    "J'espère qu'ils n'ont pas enlevé le mécanisme de l'horloge..." dit Chris.
    "Moi, j'espère qu'ils l'ont enlevé," ricana Kirk. "Nous allons tous mourir ici, avec les monstres que j'ai créés... Que voulez-vous de plus ?"

    Wesker l'observa froidement alors qu'il éclatait de rire. Un long rire qui excéda les soldats au plus haut point.
    "Ferme ta gueule, connard," lui ordonna Barry.
    "J'ai pas raison, peut-être ?" reprit Kirk. "Je préfère exploser avec mon Virus... De toute façon, c'est ça, ou alors... HAHAHA ! Ou alors le Tyrant nous tue tous...
    - Tais-toi," l'interrompit Brad. "On va s'en sortir...
    - Non ! On va CREVER !" rétorqua le scientifique.

    Wesker, qui n'avait pas réagi jusqu'à maintenant, dégaina son revolver et fit feu sur Kirk.
    BLAM ! La balle se logea dans le front du Docteur, qui s'écroula aussitôt. Les autres demeurèrent stupéfaits.
    "M-mais..." bredouilla Brad.
    "Il a eu ce qu'il voulait : mourir avec ses créatures... Nous avons tout sauf du temps à perdre," annonça Wesker. Puis, se tournant vers Chris : "De quel mécanisme tu parlais ?"

    Chris, sous le choc, cligna des yeux plusieurs fois de suite, puis ouvrit la porte qui protégeait le mécanisme de l'horloge. Il fit rapidement tourner les aiguilles jusqu'à ce qu'elles indiquassent minuit.
    Un mur commença aussitôt à s'ouvrir, luttant contre des années de rouille et d'inutilisation. Des toiles d'araignée furent arrachées, et la lumière du jour apparut.
    "Nous avons réussi," déclara Chris en s'apprêtant à passer par l'ouverture.

    Ils s'immobilisèrent en entendant derrière eux un bruit suspect, comme un mur qui s'écroulait.
    "Oh non !" fit Carlos.
    "Allez-y, je vous couvrirai."

    Tout le monde se tourna vers le chef de l'équipe.
    "Ça ne peut être que le Tyrant," continua-t-il calmement. "Donc, logiquement, s'il parvient à nous rejoindre, nous n'aurons aucune chance de fuir...
    - Alors je reste avec toi !" annonça Barry.
    "Non, pas question. Tu pars avec eux."

    Barry demeura perplexe pendant un moment, mais il ne lui vint pas à l'esprit de le contredire.
    Wesker jeta le détonateur à Chris qui vérifia combien de temps il leur restait : six minutes.
    "Bien," fit Chris. "...On compte sur toi."

    Wesker fit un vague mouvement de sa main libre. Chris entraîna les autres à travers l'ouverture.
    Ils se retrouvèrent à l'extérieur, dans un héliport où se trouvait un hélicoptère qui semblait en parfait état de marche. Brad courut vers l'appareil et s'empressa de faire tourner les hélices.
    "BRAD !" appela Carlos. "MAIS QU'EST-CE QUE TU FOUS ?! ATTENDS !"

    Trop tard. L'hélicoptère avait déjà quitté le sol. Le reste de l'équipe accourut.
    "BRAD !!!" hurla Rebecca. "REVIENS !!
    - Espèce de... de salaud !!" cria Chris.

    Il voulut retourner chercher Wesker, mais il s'arrêta en remarquant un morceau de ciment qui se détachait du mur.
    Avec un bruit retentissant, le Tyrant traversa le mur. Il attaqua les fuyards à une vitesse surhumaine, ceux-ci échappant de justesse à ses griffes.
    "Où est Wesker ?" demanda Barry.
    "Pense plutôt à toi !" s'exclama Carlos.

    Au dessus d'eux, l'hélicoptère était en vol stationnaire. Il commença à descendre aussi bas qu'il put. Une échelle en aluminium commença à se dérouler.
    "Tiens ?" fit Jill. "Je croyais qu'il nous avait laissés tomber...
    - GRIMPEZ !" cria Chris.

    Le jeune homme poussa Jill jusqu'à l'échelle. Celle-ci saisit le bras de Rebecca et lui fit signe de passer la première. Elle laissa passer Carlos et Barry, avant de grimper.

    Le Tyrant se rapprochait, balayant l'air de ses griffes devant Chris qui eut juste le temps d'éviter d'être coupé en deux. Brad se pencha à l'extérieur de l'appareil, tenant quelque chose dans ses mains :
    "J'ai trouvé ça ! Attrapez !!"

    Chris, trop occupé à esquiver les attaques du Tyrant, n'entendit pas. Mais Jill, oui :
    "Lance-le moi !!"

    Brad jeta le Stinger, un lance-roquette portatif, directement dans les bras de Jill. Mais l'échelle bougeait trop. La jeune femme ne pouvait être certaine d'atteindre sa cible.
    "CHRIS !" appela-t-elle.

    Chris leva les yeux et vit Jill qui tenait le lance-roquette. Il courut devant le Tyrant, le feinta à gauche et à droite avant de plonger à gauche. Le monstre lui fonça dessus avec ses griffes allongées. La veste de Chris fut découpée mais pas l'homme en dessous.

    Jill lança finalement l'arme. Chris la réceptionna. Le Tyrant était sur lui, sur le point de l'aplatir avec son pied hydraulique quand le jeune homme pointa l'arme sur le cœur du monstre et fit feu.

    La roquette toucha sa cible. Le blindage autour du cœur gigantesque explosa et le Tyrant s'effondra comme un arbre touché par la foudre... sur les jambes de Chris.

    Alors que ce dernier essayait de se libérer de la masse qui l'oppressait, il vérifia le détonateur : 2:00, 1:59, 1:58...

    Brad descendit l'hélicoptère encore un peu plus bas. Le bas de l'échelle toucha le sol et arriva à portée de main de Chris. Il s'y accrocha. L'hélico prit de nouveau de l'altitude. Chris fut tiré de sous la masse du Tyrant. Il grimpa précipitamment à l'échelle.
    Au dessus de lui, Jill était toujours sur l'échelle. Carlos et Barry la tirèrent à l'abri. Chris était balancé alors que l'hélicoptère s'éloignait au-dessus de la forêt. La cime des arbres lui fouettait les jambes, mais il s'accrochait et continuait à grimper, jusqu'au moment où les autres le saisirent et le hissèrent dans l'habitacle. Une fois à l'abri, la première chose qu'il fit fut de vérifier le détonateur : plus que quarante cinq secondes. Jill jeta un coup d'œil sur le détonateur par dessus l'épaule de Chris :
    "Nous n'avons plus beaucoup de temps," constata-t-elle.
    "Et le Capitaine ?..." questionna Rebecca, même si elle savait pertinemment quelle serait la réponse qu'elle obtiendrait.

    Chris secoua la tête.
    "Oublie-le..." Il releva la tête et, regardant le Manoir une dernière fois : "Plein gaz. On dégage d'ici."

    Brad bougea son manche. L'hélico fonça à pleine vitesse. Les passagers furent cloués par l'accélération, sauf Chris qui se maintint droit. Il fixait les chiffres qu'affichaient le détonateur.
    "Maintenant."

    PLOOOMMMMM ! Le sol entra en éruption suite à une énorme explosion survenue sous terre. Le Manoir fut réduit en poussière alors que l'onde de choc s'étendait.

    La ville était vide, mis à part neuf personnes solitaires qui arpentaient la rue principale. Il s'agissait également de zombies. La vague de chaleur les frappa de plein fouet. Deux d'entre eux furent vaporisés. Deux de plus furent avalés par la langue de feu. Les cerveaux de deux autres furent détruits par des débris qui lapidèrent les trois derniers, également. Les bras furent arrachés. Des piquets de palissades, des échardes de verres et des morceaux de métal pénétrèrent les cous, torses et poitrines... mais leur cerveau n'étant pas touché, les créatures continuèrent à avancer, affamées...

FIN


Dernières notes :
La fin est loin d'être originale, mais j'avais pas trop envie de faire mourir tout le monde... Les plus observateurs remarqueront même qu'il y a un survivant de plus... :)