Menu


Accueil

Fanfictions

Auteurs

Le Film Resident Evil

Resident Evil Gaiden

Wesker's Report II

Liens

About Me

Contact

Mad Place !Un site francophone dédié aux Fanfictions
 


Wesker's Report II


C'est moi qui l'ai traduit, alors si vous voulez le mettre sur votre site (au cas où vous auriez un site), demandez-le moi d'abord please !


    Première Partie


31 Juillet 1978 (Lundi) 

Lorsque j’ai visité cet endroit pour la première fois, j’avais 18 ans. C’était en été, il y a 20 ans. Je me souviens toujours de l’odeur nauséabonde de l’air soulevé par les hélices de l’hélicoptère.
Vu du ciel, le manoir avait l'air parfaitement ordinaire, mais depuis le sol, j'ai senti quelque chose qui m'a mis mal à l'aise.
Birkin, qui avait deux ans de moins que moi, n’était intéressé que par le rapport de recherche qu'il lisait.

Nous avions été affecté à cet endroit deux jours plus tôt, cette date coïncidant avec le jour où ils avaient décidé de fermer le centre de formation pour cadres dont nous faisions partie. Cela ressemblait aussi bien à un plan soigneusement mis en place, qu’à une simple coïncidence. Seul Spencer connaissait la vérité.
Cet endroit, le Laboratoire Arclay, était le lieu exact où Spencer lui-même avait une base pour les recherches concernant le "virus-T".


Alors que nous descendions de l’hélicoptère, nous vîmes le Directeur du Laboratoire. Il nous attendait devant l’ascenseur. Je ne me souviens même plus du nom de cet homme.
Peu importait son titre officiel, le laboratoire appartenait désormais à Birkin et à moi. Nous avions reçu tous les pouvoirs en tant que chercheurs en chef. C’était bien sûr une idée de Spencer. Nous avions été choisis.

Nous avons complètement ignoré le Directeur du Laboratoire et sommes montés dans l’ascenseur, puisque la veille, j’avais mémorisé une carte du bâtiment. Quant à Birkin, il ne voulait offenser personne, mais il n’avait jamais de temps à consacrer aux autres.

Généralement, passer plus de cinq secondes en notre compagnie irritait la plupart des gens. Pourtant, le Directeur du Laboratoire ne réagit pas.


A cette époque, j’étais un jeune homme égoïste. Par conséquent, je ne prêtai aucune attention à son silence.
Après tout, je ne faisais qu’obéir à Spencer au doigt et à l’oeil. Le Directeur du Labo connaissait ses intentions mieux que moi, et agissait dans ce sens.

Pendant que nous étions à bord de l’ascenseur, Birkin était concentré sur ses documents. Ils contenaient des rapports détaillés sur Ebola, un Filovirus découvert en Afrique deux ans plus tôt.

Même aujourd’hui, Ebola continue à être étudié partout dans le monde.
Mais il y a deux raisons distinctes à ce propos. Certaines personnes étudient le virus dans le but de sauver des vies, alors que d’autres ont des raisons plus sinistres.


90% des personnes infectées par le virus Ebola sont condamnées à mourir. Une fois contaminés, les tissus du corps sont détruits en l’espace de dix jours. Il n’existe ni vaccin, ni traitement. L’utilisation de ce virus en tant qu’arme serait incroyablement dévastatrice. Bien sûr, le traité sur l’Interdiction d’Utiliser des Armes Biologiques avait été signé depuis longtemps, donc il était illégal de faire des recherches sur l’utilisation potentielle du virus en tant qu’arme. Toutefois, il est parfaitement légal de faire des recherches dessus pour empêcher sa propagation, au cas où quelqu’un d’autre l’utiliserait comme arme. 

Il n’y a qu’une minuscule frontière entre ces deux types de recherches – en fait, il n’y a pratiquement aucune différence entre les deux, puisque vous devez savoir comment il peut être utilisé en tant qu’arme avant de pouvoir trouver comment l’arrêter. 

Cela signifie qu’il est possible de prétendre que ces recherches ont pour vocation de trouver un remède, alors que votre vrai but est le contraire.


Pourtant, Birkin n’était intéressé par aucune de ces voies, car le virus avait trop de défauts. 

Premièrement, il est facilement détruit par la lumière directe du soleil, et ne peut survivre que quelques jours hors du corps. 

Deuxièmement, le virus tue son hôte initial si rapidement, qu’il n’a pas assez de temps pour en contaminer un autre. 

Enfin, le virus est transmis par les liquides corporels et diverses sécrétions, ce qui facilite la prévention. 

Cependant, réfléchissez à ceci :


Que se passerait-il si une personne infectée par le virus pouvait se lever et marcher ? Et si elle cherchait inconsciemment à avoir des contacts physiques directs avec des personnes saines ? 

Le gène d’Ebola est constitué d’ARN. Est-ce que cet ARN peut faire muter les gènes d’un humain, conférant à celui-ci une quasi-immortalité, tel un monstre ? 

Cette créature serait une "Arme Biologique Humaine" - morte en tant qu’humain, mais continuant à infecter les autres humains aussi longtemps qu’elle resterait en vie. 

Heureusement pour nous, Ebola ne présentait pas de telles caractéristiques.
Nous pouvions donc garder l’Ebola doté de cette capacité particulière juste pour nous.


L’organisation, qui avait été créée par Spencer, l’avait été pour la fabrication de cette "arme vivante". Officiellement, c’était une compagnie pharmaceutique spécialisée dans la recherche d’un traitement contre le virus, mais en réalité, c’était une usine produisant des armes biologiques.

La découverte du "Virus Initial", qui pouvait modifier le patrimoine génétique d’un individu, semblait être l’origine de toute cette entreprise.

Pour fabriquer l’ "Arme Biologique Humaine" à partir du "Virus Initial", il était nécessaire de développer une variante dont cette particularité serait améliorée.

C’était le projet du virus-T.


Le "Virus Initial" est un virus à ARN. Les virus à ARN sont connus pour avoir tendance à muter. Cette tendance nous permet de les manipuler, renforçant certaines de leurs particularités. 

Birkin se demanda s’il pouvait associer le gène d’Ebola avec le "Virus initial" muté, pour améliorer son particularisme. L’échantillon du virus Ebola était déjà arrivé au laboratoire. 

Après être montés d’ascenseur en ascenseur, nous arrivâmes finalement au local le plus sécurisé du laboratoire. 

Même Birkin leva les yeux de son rapport lorsque nous "la" rencontrâmes pour la première fois.


Nous ne savions rien à propos d’elle. Elle était le plus grand secret du laboratoire, et ses données ne sortaient jamais des locaux. 

Les archives montraient qu’elle avait été là depuis que l’institut avait été créé. 

Elle avait 25 ans.
Personne ne savait qui elle était, ni pourquoi elle était là. 

Elle était un spécimen humain, sur lequel le « virus-T » a été développé. 

Les expériences commencèrent le 10 novembre 1967.
On lui avait injecté des virus pendant 11 ans.


Birkin marmonna quelque chose - 

Etait-ce pour injurier ? Ou pour louer ? 

Nous réalisâmes qu’il n’était plus possible de faire marche arrière. 

Pourrions-nous mener nos recherches à terme et obtenir des conclusions positives, ou pourririons-nous comme elle ? Nous n’avions évidemment pas le choix. 

Le fait de la voir ainsi, attachée à un lit d’hôpital miteux, remua quelque chose dans notre conscience. 

Est-ce que cela faisait partie du plan de Spencer ? 

(Le rapport reprend trois ans plus tard)


    Deuxième Partie


27 Juillet 1981 (Samedi)

(Trois ans après le rapport précédant) 

Ce jour-là, une fille de 10 ans fut désignée comme chercheuse en chef au Laboratoire du Pôle Sud. 

Son nom était Alexia Ashford. 

J’avais 21 ans et Birkin en avait 19. 

La rumeur concernant Alexia au Pôle Sud occupait toutes les discussions des chercheurs d’Arclay. C’en devenait agaçant. 

Pour les vieux employés qui faisaient partie d’Umbrella depuis longtemps, Ashford était un nom de légende.


Chaque fois que nos recherches piétinaient, il fallait absolument qu’ils disent "Si seulement le Dr Ashford était toujours vivant."

Le Dr Ashford était certainement un grand scientifique, l’un des premiers chercheurs à avoir découvert le "Virus Initial", et l’initiateur du projet du "virus-T".

Cependant, il mourut peu de temps après la création d’Umbrella. 13 ans avaient passé depuis sa mort. Etait-ce le moment de ne plus rien attendre des Ashfords ?

En fait, le Laboratoire du Pôle Sud, qui avait été créé après la mort d’Edward par le fils de celui-ci, n’avait rien donné jusqu’à présent.

Alors, on ne peut pas attendre grand chose de la petite fille, Alexia !


Toutefois, à partir de ce jour, nos plus anciens subalternes commencèrent à dire "Si seulement Mlle Alexia était là." 

Il semblait que ce labo ne pourrait se développer à long terme, aussi longtemps que nous avions cette bande d’idiots en guise d’employés. L’origine des gens était leur seul critère de jugement, au détriment de leur propre sens des valeurs.

Ces imbéciles ne pourraient jamais prendre d’initiatives et resteraient de petits chercheurs, même s’ils avaient un pied dans la tombe. Mais j’étais différent d’eux, j’avais un bon discernement.


En tant que chercheur en chef, si j’étais devenu émotif, le développement du "virus-T" aurait pris encore plus de retard. 

Pour parvenir à des résultats, il faut rester calme et prendre des décisions sensées, quelles que soient les circonstances.

J’eus soudain une idée –

Le succès des recherches dépendait de notre capacité à manipuler ces vieux. Puisqu’ils pouvaient mourir à n’importe quel moment, ils seraient certainement plus utiles si nous les utilisions pour les expériences les plus dangereuses.

L'habileté à être directeur réside dans l’aptitude à manipuler tous ceux qui vous sont inférieurs.

Cependant, Birkin commençait à devenir problématique.

Sa réaction vis-à-vis des rumeurs concernant Alexia était vraiment lamentable.


Bien qu’il ne l’ait jamais reconnu, il était fier d’être devenu le plus jeune chercheur en chef à l’âge de 16 ans. Mais cette fille de 10 ans avait réduit son trophée imaginaire en poussière. Cela devait être la première fois qu’il s’était senti vaincu. 

Il était incapable d’approuver quelqu’un de plus jeune que lui, de bien éduqué, et qui, de surcroît, était une femme.

Le fait qu’il eût été affecté par ce remaniement du personnel d’un laboratoire aussi lointain, était inconcevable ; surtout que là-bas, il n’y avait eu aucun exploit depuis longtemps. Mais après tout, Birkin était encore un enfant.

Aussi immature fût-il, il fallait qu’il se ressaisisse.

En l’espace de trois ans, nos recherches avaient à peine atteint la deuxième phase.


A ce moment-là, le "virus-T" était devenu assez stable. Il pouvait être utilisé pour créer des "Armes Biologiques Vivantes", plus connues sous le nom de Zombies.

Toutefois, le virus ne serait jamais capable de modifier l’ADN humain à 100% - du fait que l’ADN diffère d’un individu à un autre, il y a un problème de comptabilité entre le virus et les gènes.

10% des humains ne contracteraient pas la maladie, même si un zombie leur transmettait le virus. Peu importaient nos efforts, nous ne pouvions rien faire contre cela.

Avec un taux de contamination de 90%, le virus était assez bon pour être utilisé comme arme biologique. Mais Spencer ne semblait pas satisfait.

Notre patron voulait une arme "autonome", qui pourrait décimer toute une population.

Mais pour quoi faire ?


L’avantage des armes biologiques était, entre entres, leur faible coût de développement. Mais notre "Arme Biologique Vivante" était en train de devenir extrêmement coûteuse.

Spencer n’aurait jamais choisi cette voie si ç’avait été l’appât du gain qui le motivait.

Si elle était fabriquée pour être utilisée conjointement avec une arme conventionnelle, l’Arme Biologique Vivante lui aurait procuré un joli bénéfice. Mais continuer à faire des recherches dans le but d’obtenir une arme autonome et dévastatrice, cela ne pouvait être à cause de l’argent.

Pourquoi continuait-il à en ignorer le coût exorbitant ?

Si son but était de monopoliser toute l’industrie militaire, en changeant les concepts fondamentaux de la guerre, peut-être que je pourrais l’approuver un tant soit peu.

Je ne sais toujours pas quel était son véritable dessein.


Mises à part les intentions de Spencer, Birkin créait une arme biologique vivante en mettant l’accent sur ses capacités au combat.

Il essayait de la fabriquer non seulement en mutant les gènes humains grâce au "virus-T", mais aussi en ajoutant les gènes d’une autre créature.

L’arme biologique vivante pour le combat, tuerait tous les êtres humains, y compris ceux portant des armures, équipés de combinaisons biologiques ou ayant échappé à la mort malgré la contamination. Plus tard, cette arme fut baptisée "Le Chasseur".

Mais nous fûmes contraints de suspendre les expériences, du moins, pour le moment – pour protéger les spécimens de Birkin.


Birkin, qui était toujours vainement furieux contre Alexia, se mit à se comporter bizarrement.

Il restait au laboratoire de nuit comme de jour, travaillant sur des expériences désorganisées, qu’il testait les unes après les autres.

Mes employés et moi collections des échantillons biologiques aussi vite que possible, avant que les spécimens ne meurent. Mais nous ne pouvions continuer à ce rythme.

Le Directeur du Laboratoire nous fournissaient de nouveaux spécimens comme si de rien n’était, mais ceux-ci ne survivaient pas longtemps.

C’était l’Enfer.

Mais elle, le spécimen féminin, survécut à cet enfer.


Elle avait 28 ans à cette époque ; elle avait donc passé 14 ans dans ce labo. 

Elle avait reçu de nombreuses injections du "Virus Initial" pendant ces 14 ans. Elle devait sans doute avoir perdu toute faculté mentale, et si elle était toujours capable de former des pensées plus ou moins cohérentes, la mort aurait été la seule et unique chose qu’elle aurait souhaitée.

Pourtant, elle vivait toujours. Pourquoi était-elle la seule à survivre ?

Les données expérimentales ne montraient aucune différence entre elle et les autres spécimens.

Nous avions besoin de beaucoup plus de temps avant de trouver une réponse à cette question.

(Le rapport reprend 2 ans plus tard)


    Troisième Partie


31 Décembre 1983 

(Deux ans après le rapport précédant) 

C’était mon 6ème hiver au Laboratoire Arclay. 

Deux années plus ou moins stables s’étaient écoulées sans grandes réussites, mais nous avions enfin atteint un tournant. 

Ce bouleversement était dû à un rapport que nous avions reçu ce matin-là. 

Alexia était morte à l’institut du Pôle Sud. 

Le rapport précisait qu’Alexia avait été accidentellement infectée par le virus T-Veronica, qu’elle avait elle-même créé. 

A cette époque, Alexia avait 12 ans. Elle était trop jeune pour continuer des recherches aussi dangereuses.


D’après les rumeurs, Alexia s’était délibérément injectée le virus, mais il était peu probable que ce fût vrai. Elle ne s’était sans doute pas remise de la mort de son père, qui était survenue un an plus tôt, et avait commis une erreur. 

A l’institut du Pôle Sud, les recherches d’Alexia furent reprises par son frère jumeau, son seul consanguin. Mais personne n’attendait de résultats concluants de sa part. La lignée des Ashfords semblait avoir presque disparu en n’ayant rien produit de notable. Comme je m’y attendais, la légende environnant les Ashfords n’était rien de plus qu’une légende.


Suite à la mort d’Alexia, Birkin changea – ou devrais-je dire, il redevint comme avant. Ce décès joua un rôle important dans le bien-être psychologique de Birkin, du fait que les chercheurs commencèrent à être plus respectueux à son égard. Alexia morte, plus personne ne pouvait prétendre le dépasser.

Toutefois, parler d’Alexia devant lui était déconseillé.

Birkin me désapprouva fermement lorsque j’essayai de me procurer un échantillon du virus T-Veronica.

Je dus donc attendre mon heure avant de trouver une meilleure occasion de connaître la vérité à propos des recherches d’Alexia.

Même si Birkin était désormais dans une situation plus confortable, il ne grandit jamais vraiment.

Cependant, à l’époque, je devais faire face à des problèmes beaucoup plus importants.


Le Laboratoire Arclay était situé au centre d’une région montagneuse, qui était entourée d’une forêt dense. Je sortais souvent pour me promener, mais je ne rencontrai jamais personne. 

Utiliser un hélicoptère était le seul moyen d'atteindre le laboratoire, ce qui le rendait inaccessible aux étrangers. L’isolement et l’absence d’habitants sont des facteurs importants dans le choix d’un emplacement pour l’installation d’un institut comme celui-ci. Cela minimise les dégâts occasionnés par une fuite éventuelle du virus.

Toutefois, les armes biologiques n’étaient pas aussi simples. 

Les virus n’infecteraient pas seulement les êtres humains.


Aucun virus ne choisit un seul type de porteurs. 

Par exemple, le virus Influenza peut infecter non seulement les humains, mais aussi les oiseaux, les cochons, et les chevaux et même les lions de mer.
Cela se complique encore plus lorsque l’on sait que toutes les espèces d’une même famille ne seront pas forcément infectées. Par exemple, les canards et les poules peuvent être infectés, mais d’autres types d’oiseaux seront épargnés. De plus, un même virus peut avoir plusieurs porteurs, selon ses variantes.
Il est impossible de connaître tous les hôtes possibles, ne serait-ce que pour un seul virus. 

Le plus grand problème était la capacité d’adaptation formidable que possède le « virus-T ».


Pendant la période où Birkin ne servait pas à grand chose, j’avais essayé de cerner le nombre d’hôtes que pourrait infecter le « virus-T ». J’ai découvert que le « virus-T » pouvait s’installer dans la plupart des espèces. Pas seulement les animaux, mais aussi les plantes, les insectes, les poissons ; presque toutes les espèces ont le pouvoir de développer et de répandre le « virus-T ». 

Chaque fois que je déambulais à travers les bois, je me demandais –

Pourquoi Spencer avait choisi cet endroit ?


Il y avait tellement d’espèces qui co-existaient dans cette forêt. 

Que se passerait-il si le virus s’échappait et entrait en contact avec une créature capable d’être un hôte ? 

Si ce sont des insectes, il n’y aurait pas de véritable possibilité de propagation, compte tenu de leur taille.

Mais les insectes peuvent se multiplier jusqu’à atteindre des quantités colossales. 

Dans ce cas, jusqu’où le virus sera répandu ? 

Supposons que des plantes soient contaminées. Dans un premier temps, on pourrait penser que les possibilités de propagation de l’infection seraient réduites, car les plantes ne peuvent bouger. 

Mais qu’en est-il de leur pollen ?


Cet endroit était trop dangereux. 

Quand on y pense, les Ashfords avaient vraiment bien faits de choisir le Pôle Sud comme emplacement pour leur laboratoire. 

Au contraire, cet endroit semblait avoir été sélectionné dans le but de répandre le virus. 

Mais ce ne pouvait être vrai, n’est-ce pas ? 

Que voulait Spencer que nous fassions ?


Ces réflexions étaient trop importantes pour que j’en fisse part à quelqu’un d’autre dans le laboratoire.

La seule personne que je pouvais questionner était Birkin.
Mais il était évident que c’était inutile de parler de cela avec lui. 

J’avais besoin de plus d’informations.

A ce moment-là, je commençai à sentir les limites de ma situation. 

Pour découvrir les vraies intentions de Spencer, je devais être dans une position qui me donnerait accès aux informations que je voulais.

Je n’aurais pas hésité à laisser tomber mon poste actuel pour essayer d’atteindre mon but. Mais je ne voulais pas être trop hâtif, car, si Spencer avait le moindre doute quant à ma vraie motivation, tout serait perdu.


Je me concentrai sur mes recherches avec Birkin, pour que mes vraies préoccupations ne me trahissent pas. 

Alors que nous travaillions, le spécimen féminin fut presque complètement oublié. 

C’était un échec inutile, mais elle vivait toujours. Nous l’avions considérée comme un échec parce que nous n’avions pu obtenir aucune donnée valide à son propos. 

Jusqu’à cette expérience, cinq ans plus tard. 

(Le rapport reprend cinq ans plus tard)


    Quatrième Partie

1er Juillet 1988 (Vendredi) 

(Cinq ans après le rapport précédant) 

C’était le 11ème été que nous passions ici, depuis que nous étions arrivés au Laboratoire Arclay. 

J’avais 28 ans. 

Birkin était à ce moment-là père d'une fille de deux ans. Sa femme était elle aussi une chercheuse à Arclay. 

Il était difficile de croire que n’importe qui pouvait se marier et élever un enfant, alors que les deux parents travaillaient ici. D’un autre côté, Birkin pouvait continuer ses recherches à Arclay parce qu’il était différent. 

Seuls les fous pouvaient réussir ici.

 

Pendant ces 10 années, nos recherches avaient enfin atteint la troisième phase. 

Une ‘Arme Biologique Combattante’ très sophistiquée – dotée d’une intelligence, qui obéirait à des ordres programmés et agirait comme un soldat. C’était le monstre que nous essayions de créer, nous l’avions baptisé ‘Le Tyrant’. 

Mais, dès le début, un obstacle de taille était apparu – il était presque impossible d’obtenir un sujet sur lequel nous pourrions poser les bases du Tyrant. Le nombre d’êtres humains génétiquement aptes à se transformer en Tyrant était infime.

 

Cela est dû à la nature du ‘virus-T’. 

La variante du ‘virus-T’ qui était idéale pour créer les zombies et les Chasseurs, s'installait dans la plupart des humains, mais son défaut majeur était de faire se dégrader les neurones de l’hôte.
Cependant, les humains avec un patrimoine génétique s’assortissant avec l’autre variante étaient extrêmement rares. 

L’équipe Analytique Génétique avait procédé à une simulation. Le rapport de celle-ci nous informa que sur dix millions d’individus infectés, seulement un d’entre eux se transformerait en Tyrant, le reste devenant en zombies.

 

Il aurait été possible de développer une souche plus progressive du ‘virus-T’, qui transformerait plus d’humains en Tyrants. Toutefois, pour pousser les recherches plus loin, nous avions tout d’abord besoin de sujets humains avec un patrimoine génétique s’assortissant parfaitement avec la nouvelle variante.

Il y avait peu de chances qu’un tel spécimen nous fût fourni, car même si nous fouillions les USA en entier, nous ne trouverions qu’une cinquantaine d’entre eux. En fait, nous n'étions parvenus, à grand peine, qu’à collecter quelques spécimens avec un patrimoine génétique avoisinant celui que nous cherchions.

Dès le début, nos recherches piétinaient.

 

Mais un jour, nous entendîmes une rumeur disant qu’un laboratoire européen travaillait sur un projet, dans le but de créer une Arme Biologique Vivante de troisième génération. 

Ils l'avaient appelé le ‘Projet Nemesis’. 

Je m’empressai d’obtenir un échantillon du projet. Ainsi, je pouvais l’utiliser à notre avantage. Bien sûr, Birkin était contre cette idée, mais cette fois-ci, je ne sais trop comment, je parvins à le persuader. Il n’avait d’autre choix que d’admettre que nos recherches n’avanceraient pas, tant que nous n’avions pas trouvé le bon spécimen.

 

Quelques jours plus tard, au milieu de la nuit, un colis arriva d’Europe via plusieurs points de transit. Il parvint à notre héliport dans une petite boîte. 

"Prototype de Nemesis" 

Nous avions dû contourner beaucoup d’obstacles avant de l’obtenir du laboratoire français où il avait été développé, mais nous n’y serions pas parvenus sans l’aide de Spencer.

Birkin ne manifesta aucun intérêt pour ce colis, mais il reconnut l’importance de l’expérience.

L’échantillon avait été développé avec une toute nouvelle conception.

 

Un corps parasite vivant, créé par l'intermédiaire de modifications génétiques, - voilà ce qu’était Nemesis.

Un corps vivant doté d’intelligence, qui était incapable de faire quoi que ce fût de lui-même.

Néanmoins, une fois qu’il avait parasité le cerveau d’un autre être vivant, il prenait le contrôle total de son corps et montrait sa formidable aptitude pour le combat.
Le projet était de fournir l’intelligence et le corps biologique séparément, et de les combiner ensuite dans le but de créer une arme biologique vivante.

Si tout allait bien, nous n’avions plus besoin de nous inquiéter des problèmes auxquels nous nous étions heurtés précédemment.

Mais il y avait un nouveau problème : la façon dont le parasite s’installait dans l’hôte ne nous convenait pas.

 

Dans le rapport accompagnant l’échantillon, il n’y avait qu’une longue liste de décès.

Les porteurs mouraient seulement cinq minutes après que Nemesis ait pris le contrôle de leur cerveau.

Mais nous savions déjà qu’un prototype incomplet pouvait être extrêmement dangereux.

Si nous arrivions à prolonger la vie des sujets, alors nous pourrions espérer prendre la tête du projet Nemesis.
C’était mon but.

Naturellement, je planifiais d’utiliser le spécimen féminin.

Avec sa résistance incroyable, elle pourrait supporter le prototype du Nemesis pendant plus longtemps.

Même si nous échouions, nous n’avions rien à perdre.

 

Cependant, nos recherches prirent une tournure imprévue.

Nemesis disparut lorsqu’il essaya de pénétrer dans son cerveau.

Au début, nous ne pûmes comprendre ce qu’il s’était passé.

Nous n’avions jamais pensé qu’elle aurait été capable de se débarrasser du parasite.

Ce fut un nouveau départ.

Jusque-là, sa vie ne tenait qu'à un fil, mais quelque chose était sur le point de s’éveiller en elle.

Nous devions reprendre à zéro les recherches à son sujet.

 

Pendant ces dix dernières années, elle avait été examinée dans les plus petits détails, mais nous décidâmes d’ignorer les anciennes données et de repartir à zéro. Maintenant, pour la première fois sur les 21 ans passés ici, quelque chose que personne n’avait encore vu était sur le point d’être découvert.

Après plusieurs examens, seul Birkin le remarqua.

Quelque chose existait vraiment en elle.

Pourtant, cela allait au-delà du projet originel du ‘virus-T’, et nous mena dans une toute nouvelle et différente direction.

C’était le début du projet du ‘virus-G’, qui changea notre destinée.

(Le rapport reprend sept ans plus tard)


    Cinquième Partie

31 Juillet 1995 (Lundi) 

(Sept ans après le rapport précédant) 

17 ans s’étaient écoulés depuis la première fois où j’avais visité cet endroit. C’était à nouveau l’été. 

Chaque fois que je vais là-bas, l’odeur du vent de ce jour-là revient à ma mémoire. Rien n’a changé depuis, pas même les bâtiments ou les alentours. 

Je pouvais voir Birkin, qui était déjà arrivé, debout au milieu de l’héliport. 

Je ne l’avais pas vu depuis longtemps. 

Quatre ans avaient passé depuis que j’avais quitté le Laboratoire Arclay.

 

A l’époque, quand le projet du ‘virus-G’ de Birkin avait été approuvé, je fis une demande pour être transféré au Bureau des Informations, demande qui fut aisément acceptée. Cela avait dû sembler naturel pour tout le monde que j’abandonne ma carrière de chercheur au profit d’une autre. 

En fait, le projet du ‘virus-G’ allait au-delà de mes capacités. Même si je n’avais pas vraiment de raison de vouloir connaître les véritables intentions de Spencer, il était vrai que je sentais que mes facultés de chercheur avaient atteint leurs limites.

 

Malgré le courant d’air provoqué par l’hélicoptère, Birkin ne leva pas une seule fois les yeux de son rapport de recherches. Même s’il continuait de visiter Arclay, il n’était désormais plus chercheur dans ce complexe. 

Quelques temps auparavant, il avait été transféré dans un immense laboratoire souterrain, à Raccoon City. Ce laboratoire était en quelques sortes sa base pour le projet du ‘virus-G’, qu’il dirigeait lui-même.

Très franchement, il y a quatre ans, je ne pensais pas du tout que Spencer aurait approuvé le projet du ‘virus-G’, car c’était fondé sur un concept inconnu, qui déviait de celui d’une arme biologique.

 

La principale différence entre le ‘virus-G’ et le Virus-T, était que l’organisme infecté par le ‘virus-G’ continuait à muter de lui-même. Du fait qu’un virus est une forme non protégée de gène, il peut facilement muter. Cette mutation peut survenir quand un virus est hors du corps, mais une fois qu’il a pénétré dans un organisme, c’est une autre histoire. 

Un gène situé dans un organisme mute difficilement, même si sa structure a été modifiée par un virus ; à moins qu’il ne soit soumis à des influences externes, comme une exposition à des radiations. Cependant, un organisme infecté par le ‘virus-G’ a une propension très particulière à muter, sans aucune influence externe, qui ne disparaît qu’à sa mort.

 

Des caractéristiques similaires existaient dans le ‘virus-T’. 

Quand nous placions une ‘Arme Biologique Vivante’ sous certaines conditions, nous enregistrions quelques recombinaisons génétiques causées par un virus activé dans son corps. Toutefois, dans le cas du Virus-T, une influence externe était indispensable pour déclencher la recombinaison, et les résultats de la mutation étaient toujours proches de nos prévisions.

Les organismes infectés par le virus-G, quant à eux, étaient imprévisibles.

Personne ne pouvait prévoir quelle recombinaison allait survenir, et peu importaient les moyens que nous utilisions pour arrêter le processus, l’organisme continuait à muter sans arrêt, rendant nos manipulations inutiles.

 

Sept ans auparavant, Birkin découvrit des signes de ce phénomène dans le spécimen féminin. A l’extérieur, elle n’avait absolument pas changé, mais du point de vue interne, elle changeait continuellement et ne survivait qu’en s’unissant et en coexistant avec tous les virus expérimentaux qu’on lui avait injectés. Ces 21 ans de mutations internes la firent évoluer au point qu’elle accepta le parasite Nemesis.

Le projet du ‘virus-G’ essayait de pousser cette anomalie à son paroxysme.

Mais, le résultat final de ce projet serait soit le développement de l’organisme ultime, soit sa destruction totale.

Peut-on appeler cela une arme ?

 

Pourquoi Spencer a-t-il approuvé ce projet ?

Même si j’ai fait partie du Bureau des Informations pendant quatre ans, je ne comprenais toujours pas ses motivations. Et maintenant, Spencer ne vient même plus à Arclay.

C’était comme s’il avait pressenti que quelque chose allait se passer là-bas.

L’image de Spencer disparaissait de ma vue, comme un mirage dans le désert.

Mais une occasion se présentera sûrement un jour.

Si je suis toujours vivant d’ici là.

 

L’ascenseur transportait Birkin et moi jusqu’au niveau le plus sécurisé, là où nous l’avions vue pour la première fois. Le nouveau chercheur en chef, John, qui était aussi le successeur de Birkin, nous attendait là-bas.

Il avait été transféré du laboratoire de Chicago et il était réputé pour être un excellent scientifique, mais il semblait trop normal pour travailler dans un laboratoire pareil. Il avait des doutes à propos de la cruauté des recherches, et avait demandé à son supérieur d’améliorer la situation.

Cela causa une assez grande agitation, même dans le Bureau des Informations.

Tout le monde partageait le même avis. Si des informations venaient à être divulguées, ce ne pourrait être que son œuvre.

 

Nous ignorâmes John et commençâmes à lui administrer son dernier traitement.

Pour la tuer.

Elle avait recouvré une petite part d’intelligence après avoir ‘hébergé’ Nemesis. Mais, cela n’eut pour résultat que de la faire agir bizarrement.

Ses comportements étranges continuèrent à s’intensifier. Désormais, elle arrachait le visage d’autres femmes pour le porter elle-même. Les rapports font état du même comportement après sa première injection de ‘Virus Initial’. Nous n’avons jamais vraiment compris ce qui la poussait à agir ainsi, mais son élimination fut décidée après que trois chercheuses soient devenues ses victimes.

Comme les recherches sur le ‘virus-G’ étaient sur la bonne voie, elle perdit son statut de précieux spécimen.

 

La disparition de ses signes vitaux fut vérifiée et confirmée plusieurs fois durant les trois jours suivants. Le corps fut ensuite emporté quelque part, selon les instructions du Directeur du Laboratoire.

Je ne sais toujours pas qui elle était ni pourquoi elle avait été amenée ici.

Bien sûr, c’était exactement la même chose pour les autres spécimens.

Toutefois, si elle n’avait pas été là, le projet du ‘virus-G’ n’aurait peut-être jamais vu le jour. Et si cela avait été le cas, Birkin et moi aurions été dans des situations très différentes.

En quittant le Laboratoire Arclay, je réfléchissais.

A quel point Spencer était-il calculateur ?

("L’Affaire" commença trois ans après ce rapport)