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Resident Evil - Facing up to Death - Chapitres 1 à 4
Auteur : Golden Selphie
Genre : Épouvante/Action/Aventure - 8 chapitres - Complet
Date de parution : 2002


Notes :
Ces notes sont longues, je vous préviens... Si ça vous ennuie, vous pouvez les laisser tomber !!

Resident Evil est la propriété exclusive de Capcom, ainsi que tous les personnages cités dans cette oeuvre de fiction, et of course je ne les possède d'aucune façon et blablabla.
Bon, entrons dans le vif du sujet : cette fanfic est directement inspirée du script écrit par George Romero en 1997 pour le film Resident Evil, traduit par Wesker. Pour de sombres raisons, ce script a été refusé et Romero viré, même si son idée était plutôt cool... Enfin, comme on dit, les goûts sont dans la nature !!! (si vous voulez lire ce script, allez sur l'Association contre Resident Evil le Film). Si vous ne l'avez pas encore lu, commencez par lire ma Fic, comme ça le suspense sera conservé... ^^
En disant que je me suis directement inspirée du script, je veux dire que certains passages sont exactement pareils... C'est du plagiat, quoi. Mais bon, je vais pas modifier un truc censé être identique...
Alors, c'est violent, c'est vulgaire, bref... c'est COOL !!!! lol
Mais en fait, vous remarquerez de grandes différences entre cette Fic et le script original.
J'espère que ça vous plaira !
Et surtout, n'hésitez pas à me faire parvenir votre avis !


RESIDENT EVIL :
FACING UP TO DEATH
By Golden Selphie


Prologue

    Un homme blond habillé d'une veste noire occupait la quasi-totalité de l'image affichée par l'écran de contrôle, devant lequel étaient assemblées de nombreuses personnes autour d'une table de conférence. Des étoiles de hauts gradés brillaient sur cette table, indiquant une présence militaire indéniable.

    "Nous avons eu... un léger problème..."
    La voix du professeur était presque inaudible, couverte par des cris de panique et divers autres sons fort peu mélodieux. Ses cheveux blond platine étaient complètement ébouriffés, mais il n'y prêtait pas la moindre attention.

    "Tout le monde est infecté, tout le monde... J'en viens à me demander si je ne le suis pas aussi..."
    Il ajouta quelque chose, mais un hurlement d'horreur empêcha les personnalités qui visionnaient la cassette vidéo de comprendre ce qu'il avait dit. Un calme imperturbable se lisait sur le visage du scientifique, même si un brin de panique pouvait être décelé à cause de sa respiration courte et rapide.

    "Ne croyez pas que je vais rester là, bande de cons. Moi, je vais copier toutes les données, je les prends, j'enclenche le dispositif d'auto-destruction et je me BARRE. Et y a personne pour m'en empêcher..."
    Il éclata brusquement de rire puis tourna la caméra vers la droite. Les personnalités purent distinguer dans l'arrière-plan un personnage voûté, penché sur un cadavre humain, en train visiblement de... se nourrir ! Avec un grognement roque, la créature se tourna et regarda la caméra, la gueule dégoulinante de sang. L'image pivota à nouveau et le même professeur refit son apparition.

    "Vous avez pas intérêt à vous ramener ici, si vous tenez à rester entiers... Enfin, déjà qu'il vous manque le cerveau... Bêtes comme vous êtes..."
    Tandis que le cannibale se levait et se dirigeait maladroitement vers lui, le scientifique brandit le poing vers la caméra et en brisa l'objectif. Il n'y avait plus d'image sur l'écran, mais les cris de panique ne cessaient de s'amplifier, accompagnés de détonations engendrées par de multiples coups de feu...


Chapitre 1

    Des hélicoptères de combat, faisant tourner leurs hélices en vue d'un décollage prochain, produisaient un bruit effroyable. Wesker, ses lunettes solaires sur le nez, une radio à la main, suivaient des yeux les soldats armés qui fonçaient vers les hélicoptères.

    "Ici le Chef Alpha.
    - Il vous faut combien de temps pour entrer dans la base ?" demanda une voix masculine à l'autre bout du fil.
    "Quinze minutes.
    - Vous êtes bon, soldat, mais pas à ce point. Votre destination se trouve à 250 Km d'ici. Dans les fins fonds de la Pennsylvanie.
    - Nous avons des hommes sur place." rétorqua Wesker. "Une force de frappe en cas d'urgence. Ce sont des taupes cachées parmi les autochtones.
    - Vous êtes plein de ressources. Vous avez ma permission, mettez-les sur le coup.
    - C'est déjà fait. Vous avez ma permission... de dire que vous m'avez donné la permission."
    Wesker sourit puis remit la radio à sa place, avant de courir pour rejoindre les autres soldats.

***

    Les premiers rayons de soleil pénétraient à travers les persiennes à moitié fermées de l'appartement. Jill regardait Chris sous cette faible clarté. Qu'est-ce que ça pouvait l'agacer quand il s'endormait aussi profondément, même et surtout après une nuit d'amour !
    Elle fut interrompue dans ses réflexions par le bruit d'une vibration. Elle fouilla par terre et finit par extraire d'une de ses chaussures un petit appareil bleu marine, pas plus grand qu'un briquet.

    Elle jeta un coup d'œil sur Chris. Finalement, c'était peut-être une aubaine qu'il eût le sommeil aussi lourd.
    Elle se leva discrètement du lit puis se précipita dans la salle de bains. Après avoir refermé la porte derrière elle, elle approcha l'appareil de son oreille et en sortit une tige au bout de laquelle pointait un microphone puis murmura :
    "Valentine."
    Elle écouta son interlocuteur, puis reprit :
    "Si c'est encore un exercice, je vous étrangle...... Merde. Donnez-moi le code d'activation."
    Jill sortit une petite enveloppe d'un sac de toilette. Elle cassa le cachet de cire et en prit un bout de papier sur lequel était imprimé 29-RC-6735. Toujours écoutant son interlocuteur, elle demeura stupéfaite quelques instants, puis bredouilla :
    "Ça... Ça correspond... J'arrive."

    La jeune femme coupa la communication puis fit glisser une carte bleue de l'enveloppe. Elle passa la chaîne de la carte autour de son cou, comme un collier, avant de quitter la salle de bains. En chemin, Jill s'arrêta en face de Chris et le regarda longuement, perplexe. Puis, poussée par son sens du devoir, elle se dirigea vers un placard. Elle poussa les cintres qui supportaient ses vêtements puis tapa une série de chiffres sur un clavier caché. Le bois du placard coulissa, révélant un uniforme de combat bleu et des armes.

***

    Le bruit de la porte qui se refermait réveilla Chris. Un peu sonné au début, il se souvint rapidement de ce qui l'avait amené dans l'appartement de son amante et entreprit donc de la chercher. Il regarda à ses côtés pour découvrir qu'elle avait disparu. Il se leva d'un bond et courut vers la fenêtre, regarda en bas depuis le premier étage et aperçut Jill, lourdement armée, en uniforme, portant un béret qui avait un insigne... "STARS", grimper dans un Hummer qui contenait déjà trois autres bidasses. Le véhicule démarra aussitôt, laissant Chris à la fenêtre, inquiet, énervé et surtout vexé.

***

    Russo conduisait le véhicule. Williams et Disimone étaient à l'arrière, à côté de la seule femme du groupe, Jill.

    "Encore un exercice d'alerte, pas vrai ?" commença Disimone.
    "On s'entraîne depuis six mois ! Et pour quoi ?" demanda Russo sans se retourner.
    "Pour ça," répondit Jill. "On ne joue plus."
    Sceptique, Williams s'enquit auprès de sa supérieure :
    "Vous le jurez ?
    - D'après mon expérience, Williams, les serments ne sont pas toujours tenus." répliqua Jill.
    "On va où ?" questionna Disimone, apparemment de plus en plus intéressé.
    - Là-dedans."
    Jill pointa le doigt vers la forêt Arklay qui était un peu plus loin... Des hectares d'arbres centenaires noyés dans la brume matinale.

    La jeep cahota sur des chemins forestiers et s'arrêta à 50 mètres d'une double grille en fer, chaque battant portant la lettre "A". Un peu plus loin, le brouillard tourbillonnant laissait apercevoir un manoir imposant par sa taille démentielle. Les soldats, stupéfaits, descendirent du véhicule et s'approchèrent des grilles.

    Russo fut le premier à rompre le silence :
    "Si vous aviez le fric pour construire un truc pareil, est-ce que vous le construiriez au milieu de nulle part ?
    - Paris," déclara Williams.
    "Manhattan," répondit Disimone.
    "Nos ordres sont de s'assurer que le périmètre est sans danger..." intervint Jill. "Pas de rêvasser devant un manoir.
    - Sans blague ?" lâcha Disimone sur un ton railleur. "Ce périmètre est sans danger depuis la guerre opposant les Français aux Indiens !..."

    Un profond grognement animal provenant des bois interrompit Disimone. Les soldats sortirent leurs armes en fouillant les environs du regard. Le brouillard empêchait la lumière du soleil de pénétrer entre les branches des hauts arbres. La forêt n'était qu'un bouillonnement inquiétant d'ombres. Des feuilles tombèrent. Des brindilles craquèrent. Et petit à petit, des formes sombres devinrent visibles, encerclant les soldats. Une demi-douzaine de formes. Peut-être même plus. Jill sortit rapidement un émetteur et tapa son code d'accès.
    "Ici Valentine de l'équipe Bravo. Nous, euh... Nous risquons d'avoir des ennuis..."

    Quelque chose sauta des buissons. Des tirs d'armes automatiques répondirent par réflexe, mais de nouvelles créatures apparurent. Les soldats ne surent plus où donner de la tête, attaqués de toutes parts. Jill, poussée par son instinct de survie, s'élança vers le manoir, en criant dans sa radio :
    "NOUS AVONS DES ENNUIS !"

***

    "Attaqués... Assaillants... non-identif..."
    La voix de Jill provenait du récepteur collé contre l'oreille de Wesker, mais de l'électricité statique brouilla la communication.
    "Est-ce que tu captes un signal ?" demanda-t-il.
    Laguardia, le pilote, répondit :
    "Désolé, j'ai perdu le contact. Comme s'il avait été... avalé par quelque chose."

    Un sourire étrange plissa les lèvres de Wesker.
    "Messieurs, je pense... que nous allons devoir combattre.
    "Putain, ce que tu peux aimer te battre," remarqua Barry Burton, assis à côté de lui.
    "Hé, si je ne n'aimais pas ça...  tu serais un homme mort." Puis, d'adressant au pilote : "Demande un 9-9. Je veux que Raccoon City soit évacuée."

    Il observa les dix Huey qui, comme celui où il se trouvait, étaient en formation de vol, pendant que l'hélicoptère déviait de sa trajectoire.

***

    Des coups de feu étaient tirés par les soldats, sous l'assaut de formes inhumaines... grondantes, mordantes. Jill roula dans une tranchée naturelle, suivie de près par Disimone, mais devancée par Williams qui se démenait à quatre pattes, les jambes comme des pistons. Jill se faufila près de lui et se rendit compte que les jambes ne bougeaient pas d'elles-mêmes. Elles avaient été arrachées du torse de Williams et étaient entraînées dans les fourrés par une... bête... cachée par le brouillard.

   D'autres créatures attaquèrent Disimone. Puis Russo. Jill se servit de son pistolet, à bout portant... sans effet notable. Des yeux cerclés de rouge, des gueules écumantes et des dents étincelantes fondirent sur elle, ne lui laissant aucune chance de s'échapper...


Chapitre 2

    Chris, toujours aussi énervé, sortit de l'immeuble où résidait Jill, n'ayant plus rien à faire dans l'appartement de cette dernière. Il avait formé le dessein de la suivre, mais pour le moment, il ne savait pas trop comment s'y prendre...

    Brusquement, et de façon complètement incongrue, apparurent des Huey, peints en camouflage, qui descendirent du ciel. Les hélicos se posèrent où ils purent et des commandos en surgirent pour ensuite commencer à ceinturer la ville. Des haut-parleurs firent leur apparition :
    "Il y a eu un accident dans les collines environnantes. Un avion militaire, contenant des armes, s'est écrasé..."

    Chris fixa les hélicoptères pendant quelques secondes, puis se précipita dans une petite ruelle où il fut coincé par des commandos. Il tenta vainement de rebrousser chemin mais les soldats bloquaient tous les accès. L'un d'entre eux, un sourire ironique aux lèvres, arma son M16 :
    "En avant le bouseux. Tu vas être un gentil garçon, hein ?"

    Chris, hors de lui, essaya tant bien que mal de se calmer. Serrant les dents, il avança avec les soldats qui le braquèrent dans la rue principale, où le chaos régnait en maître absolu : les citoyens étaient parqués dans des hélicoptères et des camions de la Garde Nationale. Un homme en sueur, toujours en pyjama, d'adressa brusquement aux soldats qui escortaient Chris.

    "Écoutez," commença-t-il, "je suis le Shérif de cette...
    - Reculez," lui ordonna un des soldats.
    "Mais, je suis le shérif, un ex-militaire, comme vous..."

    Le Shérif fut interrompu par une voix qui provenait des haut-parleurs :
    "Il n'y a pas de danger immédiat mais, à titre de précaution, nous évacuons la zone. Des abris vous seront fournis tant que les armes n'auront pas été évacuées de l'appareil.
    - Votre histoire ne tient pas debout," reprit le Shérif. "Si un avion s'était écrasé près d'ici, ne pensez-vous pas que nous l'aurions entendu ? Dites-nous la vérité, les gars. De quoi s'agit-il vraiment ?
    - J'ai dit, RECULEZ !" répéta le soldat en épaulant son arme d'un geste menaçant.

    Il était sur le point d'appuyer sur la détente lorsqu'un Chris excédé plongea et attrapa son bras, puis lui asséna un coup de genou entre les jambes... Le soldat s'écroula et le jeune homme s'échappa.

    Un autre soldat l'aperçut et lui tira dessus instantanément. La rafale bruyante n'atteignit pas Chris mais brisa la vitrine d'un magasin, provoquant la panique de la foule. Chris plongea dans un building et sortit par une porte du fond. Il traversa une série d'arrière-cours et arriva devant une Jeep Sahara, stationnée derrière l'appartement de Jill. Il sauta dedans sans ouvrir la portière, tourna la clé de contact et fit gronder le moteur.

***

    Toujours dans le ciel, dans un des Huey noirs qui devaient atteindre le site, Wesker donnait calmement des ordres dans sa radio.
    "Charlie, David et Edward, allez à Raccoon et donnez un coup de main pour l'évacuation. Je me dirige vers la cible avec l'équipe Alpha. Tout le monde doit être prêt à entrer en action."

***

    Chris, à bord de sa jeep, arriva en face d'une ferme pittoresque, profondément enfouie dans la forêt. Sautant du véhicule, il se dirigeait vers la ferme d'un pas décidé lorsqu'un éclair déchira le ciel. Chris leva la tête et aperçut un essaim d'appareils noirs à l'horizon. Ils se séparèrent, sept d'entre eux allant vers Raccoon City et les trois autres, perdant de l'altitude et ralentissant au-dessus de la forêt.
    "Où vont-ils ?" se demanda-t-il. "Il n'y a rien là-bas, excepté le... Le vieux manoir Arklay ?"

    Il regarda une dernière fois les hélicoptères puis courut vers l'entrée de la ferme. L'intérieur était rustique, quoique confortable. Il s'empara d'un téléphone mais découvrit que la ligne était coupée. Il raccrocha puis ouvrit un placard où étaient entassés des balais et d'autres objets du genre. Il écarta les balais et sortit un fusil à pompe, ainsi qu'une grosse boîte de munitions. Il chercha quelque chose où il pourrait les ranger et trouva un sac à dos bleu posé sur un fauteuil. Il mit rapidement le sac sur son dos puis quitta la ferme. Il courut jusqu'à la jeep, sauta dedans, passa en mode 4x4 et, ignorant la route, se lança à travers les bois, appuyant sur l'accélérateur de toutes ses forces.

***

    Le premier des Huey noirs descendit au hasard, dans une petite clairière où il manqua de rester bloqué. Dans l'impossibilité de se poser sur ce type de terrain, l'appareil resta suspendu trois mètres au dessus du sol, mais ses rotors coupèrent trois branches pendant que Wesker, Barry et deux autres membres du S.T.A.R.S. sautèrent, lourdement armés. Le Huey s'éleva et s'éloigna un peu, puis fut remplacé par un autre hélico.

    Non loin de là, Chris avançait dans le sous bois jusqu'au moment où il aperçut les hélicoptères entre les troncs d'arbres. Le bruit des rotors couvrait heureusement celui de la Jeep. Il s'arrêta à une centaine de mètres de là et, laissant la Jeep dans la forêt, se mit prudemment en route, à pied.

    Deux hommes et deux femmes surgirent d'un troisième Huey, tous en uniformes des S.T.A.R.S. Au total, ils étaient treize personnes... C'était l'équipe Alpha.

    Wesker se tourna vers le pilote de l'engin, se servant de sa radio pour lui parler.
    "Vous allez devoir le faire à tour de rôle, sinon vous manquerez de fuel, mais je veux un hélico en l'air pendant toute cette mission. Nous pourrions avoir brusquement besoin d'aide."

    Un "Compris" crépita alors que le Huey s'arrachait du sol.

    Barry, qui avait entendu l'ordre de Wesker, semblait préoccupé. Pourquoi donc auraient-ils pu avoir brusquement besoin d'aide ? D'aide contre quoi, d'abord ? Il choisit de ne plus y penser, tandis que Wesker conduisait le groupe entre les arbres, n'ayant pas remarqué la présence de Chris, qui les suivait de loin.

    "Oh mon..."
    Brad Vickers fixa d'un air écœuré des armes, des cartouchières, des morceaux d'uniformes déchiquetés, mais surtout, des morceaux de corps humains, éparpillés dans toute la zone de ce qui ne pouvait être que les restes d'un festin frénétique.

    Brad tenta vainement de se retenir, mais son dégoût était trop intense : il vomit. Rebecca Chambers le regarda de travers, mais son rôle d'infirmière passant avant tout, elle s'approcha de lui, sortit une capsule à l'ammoniaque de sa trousse et la plaça sous le nez du technicien spécialisé dans les ordinateurs de l'équipe Alpha.

    Richard Aiken, Joseph Frost et Kenneth Sullivan observaient calmement le carnage, le premier en mâchant un chewing-gum.
    "T'as déjà mangé un truc que t'avais écrasé avec ta bagnole, Sullivan ?" demanda-t-il.
    "Richard... Quelqu'un d'aussi con que toi devrait être mort..." répondit Kenneth, mais il fut interrompu par une voix féminine :
    "Tu veux que je te bute, Richard ?"

    Rosie Rodriguez, une fille brune plutôt bodybuildée, fit un pas en avant.
    "Je suis prête à buter n'importe qui," continua-t-elle.
    "Je passe," rétorqua Richard. "Bute Sullivan si tu veux."

    Un peu plus loin, Carlos Oliveira, le tireur d'élite de l'équipe, s'agenouilla et ramassa un béret ensanglanté. Il y trouva une carte d'identité encore intacte et lut tout haut :
    "Jill Valentine, équipe Bravo, 23 ans... Plutôt jeune pour crever comme ça..."

    Wesker, interpellé, s'avança vers lui et lui arracha la carte et le béret des mains. Il examina le tout puis ordonna :
    "Appelez Washington. L'équipe Bravo a été retrouvée. Aucun survivant."

    Caché dans les broussailles, Chris n'en croyait pas ses oreilles. Il ne voulait pas y croire, d'ailleurs. Jill, morte ?...
    Il vit le chef du groupe jeter vivement le béret à travers la forêt, avant d'annoncer à ses soldats :
    "Nous allons avancer. Surveillez vos arrières si vous ne voulez pas y passer aussi."
    Carlos le regarda d'un air perplexe mais Wesker l'invita à avancer d'un mouvement de tête. Le reste de la troupe les suivit prudemment.

    Chris attendit qu'ils se fussent assez éloignés avant de se précipiter sur le béret de Jill. Il l'observa, et, se sentant dépassé par les événements, baissa la tête. Il entendit l'un des Huey se rapprocher doucement de l'endroit où il se trouvait, mais ne broncha pas. Jill était morte. A quoi cela lui servait-il de suivre ces soldats, sinon à risquer sa vie ?...
    Non, il allait continuer, il n'avait tout de même pas fait tout ce chemin pour rien ! Il releva finalement la tête pour se rendre compte que s'il ne changeait pas immédiatement de place, le pilote de la machine de guerre le découvrirait. Il rangea le béret de son amante dans son sac à dos et disparut dans la nature, juste au moment où l'hélico passait au-dessus de lui.

    Chris fit quelques pas en avant et remarqua que les rotors faisaient bouger les broussailles. Non, ce n'était pas possible, le vent ne pouvait pas les faire bouger à cette distance... Il regarda de plus près et réalisa que les arbustes étaient remués par quelque chose de sombre qui les traversa. Un loup ! Chris prépara son fusil pendant que l'animal se ramassait sur lui-même.

    Ce n'était pas un loup. C'était un chien au pelage bigarré, à la chair grise, recouvert de lésions pourrissantes... et qui avait dans le ventre, la poitrine et le cou, trois trous faits par des impacts de balles, d'où coulait un liquide vermeil.

   L'animal grogna et sauta sur Chris qui appuya instinctivement sur la détente... BLAM ! Le bruit de la détonation retentit dans toute la forêt, parvenant aux oreilles d'Albert et de ses hommes. Ils s'immobilisèrent instantanément et se dévisagèrent.
    "Qui a tiré ?" demanda calmement Wesker.

    Avant que quiconque pût répondre, le groupe fut attaqué par d'autres chiens qui jaillirent des fourrés environnants : des dobermans, des bergers allemands... Mais quelque chose n'allait pas du tout avec ces chiens-là. Leurs yeux n'avaient même pas d'iris, et leur peau pourrissante partait en lambeau.

    Les armes automatiques entrèrent en action. Les balles se frayèrent un passage dans le corps des bêtes, touchant accidentellement leurs cerveaux.
    Les soldats se retrouvèrent acculés à des grilles en métal marquées de la lettre "A". Le manoir Arklay était juste derrière.
    "Abritons-nous à l'intérieur," proposa Rosie.
    "Mauvaise idée, Rodriguez," la contredit Wesker. "Il faut tous les tuer sinon nous aurons des problèmes par la suite !"

    Les chiens n'avaient apparemment aucune chance face à la puissance de feu de l'équipe Alpha. Mais Joseph Frost, tentant d'éviter l'assaut d'un des chiens, glissa et tomba sur le sol. Un doberman bondit sur lui et lui arracha le cœur... à travers le dos. Wesker s'avança et, sans se démonter, arrosa le cadavre et le chien d'une quarantaine de balles, ne voyant pas un autre clébard lui sauter dessus par derrière.

   Il entendit son grognement au dernier moment et plongea dans l'herbe... Mais c'était trop tard. Le chien ouvrait déjà sa gueule pour le dévorer mais il fut éclaté à mi-parcours. Wesker se releva pour identifier son sauveur : c'était Barry Burton.
    "Nous sommes quittes, chef. Tu avais sauvé mon cul dans le désert. Je viens de sauver le tien en Pennsylvanie."
    Wesker se contenta de murmurer un "Oui c'est ça..." plutôt évasif puis vérifia son ceinturon. Il fronça les sourcils comme s'il avait perdu quelque chose, alluma sa lampe-torche et chercha autour de lui, au milieu des arbres. Après quelques secondes, il trouva une pièce électronique de la taille d'un téléphone portable et la replaça à sa ceinture.

    Chris observait toujours les soldats depuis les buissons. Les armes étaient redevenues silencieuses. L'attaque semblait être terminée. Le jeune homme alla silencieusement jusqu'au cadavre de l'animal qu'il avait abattu une minute plus tôt. Le chien portait un collier où était inscrit "SPIKE N°26". A côté de ce numéro d'identification se trouvait le logo d'une société ; un petit parapluie rouge et blanc, avec écrit en dessous "Umbrella".

    Chris entendit le grognement d'un autre chien qui s'avançait vers lui. Il arma son fusil mais découvrit que le chargeur était vide. Il n'eut pas même le temps de recharger que le chien s'était déjà jeté sur lui. Il tenta d'esquiver mais il s'aplatit au sol sans raison apparente. Il poussa une racine qui se révéla être fausse, plongea à l'intérieur de l'espace qui apparut en refermant la racine derrière lui.

    Le chien arriva une seconde plus tard. Il laissa échapper un grognement coléreux avant d'être tué par Rosie Rodriguez, qui n'avait pas vu Chris.

    La forêt devint brusquement silencieuse. Trop silencieuse, même. Les oiseaux eux-mêmes ne se faisaient pas entendre. Barry donna une tape dans le dos de Wesker qui ne réagit pas.
    "Écoute-moi, Albert. Je te suivrai sous n'importe quel feu ennemi. Mais ces choses ne nous tirent pas dessus. Elles nous veulent comme déjeuner !... Quand est-ce que tu vas nous dire ce qui se passe dans ce putain d'endroit ?"

   Wesker s'arrêta et sembla réfléchir.
    "Je te dirai tout ce que tu veux... le moment venu. Contente-toi de faire ton travail, Barry. C'est ce que je fais. Mon travail."

    Wesker sortit une chaînette de sous son T-Shirt. La chaînette portait une carte verte. S'éloignant de Barry, il glissa la carte dans un appareil fixé aux grilles métalliques. Les portes s'ouvrirent aussitôt avec un grincement causé par la rouille.

    Le chef de l'équipe s'avança jusqu'à la porte d'entrée du manoir, à côté de laquelle il découvrit un nouvel appareil caché. Il y glissa sa carte et la porte gigantesque s'ouvrit. L'équipe pénétra à l'intérieur du Manoir.


Chapitre 3

    Des bruits indistincts se répercutèrent en échos entre le plancher et le plafond lors de l'entrée de l'équipe Alpha. Carlos Oliveira jeta un coup d'œil circulaire autour de lui. L'endroit ressemblait étrangement à une maison hantée, ou plutôt à une ruine glorieuse, autrefois spectaculaire et désormais mystérieuse et menaçante. Les chandeliers et les meubles étaient recouverts de draps qui bougeaient à cause des courants d'airs provenant des innombrables fissures qui lézardaient les murs.

    Ce fut Richard Aiken qui rompit le silence en premier :
    "C'est vieux. Ils n'ont sûrement pas le câble...
    - Ni même la radio," reprit Kenneth, tout en examinant les alentours.
    "Qui ça 'ils' ?" intervint Rosie Rodriguez. "On est où, d'abord?"

    Wesker dévisagea ses soldats avant de refermer la porte d'entrée qui produisit un bruit assourdissant, faisant sursauter Brad Vickers qui se demanda si cette porte se rouvrirait un jour.

    "Aucune importance," répondit Albert en s'approchant du groupe. "Je vais brièvement vous expliquer notre mission...
    - Ouais, ben c'est pas trop tôt," déclara Carlos en lui lançant un regard venimeux.

   Wesker l'ignora complètement et continua donc :
    "Ce manoir n'est pas comme les autres. Il abrite une installation secrète, dans le sous-sol. C'est un complexe de recherche. Comme on ne nous a pas fournis de masques à gaz, je suppose qu'on peut y respirer sans danger...
    - Mais pourquoi envoyer une force de frappe ?" demanda Rosie.
    "Ouais. On est censés faire quoi, au juste ? L'argenterie ?" ironisa Kenneth.

   Wesker soupira puis reprit :
    "Notre mission prioritaire est de sortir un homme d'ici. Bien sûr, si nous trouvons d'autres survivants au passage, nous ferons tout notre possible pour les sauver également. Mais lui passe en priorité.
    - Et QUI est ce mec qui a le privilège de passer avant tout le monde ?" l'interrogea Carlos, déterminé à tirer cette affaire au clair.
    "C'est le Dr Edward Kirk. Il est officiellement mort dans un accident survenu il y a trois ans, vous avez sûrement déjà entendu parler de lui..."

***

    Bien qu'il fît jour, les volets étaient clos, empêchant la lumière du soleil de pénétrer à l'intérieur. Des formes sombres avançaient par saccades, leurs pieds raclant le sol lentement, passant devant une porte de bronze rouillée, en accordéon. Un moteur vrombissait. Derrière la porte se trouvait un vieil ascenseur de service, au look rétro, qui grimpait les étages et s'arrêta juste avant le rez-de-chaussée. Des yeux bleus scrutèrent la pénombre, attendant que les pieds eussent disparu. Puis l'ascenseur reprit sa route, une jeune femme aux cheveux roux à son bord. Celle-ci désactiva l'ascenseur en sortant une carte d'accès bleue d'un lecteur incongrûment moderne. Après s'être assurée que la voie était dégagée, elle ouvrit la porte-accordéon en essayant d'être la plus discrète possible et sortit dans le couloir.

    Avec un gémissement caverneux, quelque chose se précipita vers elle depuis les ombres du couloir. C'était un homme en blouse blanche. Sa chair était pourrissante, ses dents claquaient, comme celles des chiens. L'air affamé, il essaya de mordre la jeune femme, sans réussir à la blesser.

    Jill se dégagea d'un mouvement d'épaule, leva son arme et tira trois fois de suite. L'homme fut touché à l'estomac, au cœur, au cou... mais il continua toutefois à avancer. Finalement, Jill lui tira une balle dans la tête et il s'abattit sur le sol.

    Jill rechargea rapidement son arme, d'instinct, tout en examinant le cadavre, inquiète, reconsidérant les croyances sur la durée de vie et les confrontant avec la réalité de l'instant présent.

***

    Les coups de feu tirés par Jill furent entendus par Wesker et ses hommes. Celui-ci regarda autour de lui et vit trois portes. Il choisit celle qu'il pensait mener vers la source des détonations et la déverrouilla avec sa carte.
    "Trois hommes restent ici," annonça-t-il. "Chambers...
    - Je ne suis pas un homme," répondit Rebecca.
    "Rodriguez...
    - Je suis meilleure qu'un homme," rétorqua Rosie.

    Wesker esquissa un sourire :
    "Très bien, tu viens avec nous. Richard et Kenneth, restez avec Chambers."

    Aiken et Sullivan restèrent donc dans le hall central avec Rebecca, tandis que les autres se mettaient en route, guidés par Wesker.
    "Pourquoi nous ?" demanda Richard.
    "En ce qui me concerne, je sais pas. Mais pour toi, je pense que le grand chef considère que tu es aussi inutile qu'une gonzesse, Richard."

    Rebecca fronça les sourcils.
    "Euh... Désolé, Rebecca. Je pensais à Richard, pas à toi," déclara Kenneth, contrarié.

    La jeune infirmière sourit timidement.
    "Ce n'est pas grave, ne faites pas attention à moi..."

***

    Wesker et les autres S.T.A.R.S. débouchèrent sur une bibliothèque gigantesque, encombrée d'étagères, mais pas la moindre trace de livres. Une porte occupait chaque mur de la salle.
    Albert sortit un boîtier électronique rappelant une console de jeux portative et tapa sur le clavier. Wesker fit défiler la carte du manoir qui apparut sur l'écran à l'aide des flèches de direction. Barry jeta un coup d'œil très intéressé sur le gadget d'Albert.
    "Ce truc... te dit où nous sommes ?" le questionna Burton.
    "Nooon... " rétorqua Carlos. "Tu vois pas qu'il est en train de jouer à Mario Bros...?"

    Wesker regarda le tireur d'élite de l'équipe du coin de l'œil, agacé par ses sarcasmes, avant de ranger l'appareil.
    "Un homme reste ici. Ridley."
    Il désigna un novice qui tressaillit.
    "C'est toi," continua-t-il. "Tire pour tuer. Assure-toi simplement avant que ce n'est pas sur l'un d'entre nous. Les autres... suivez-moi."

    Wesker guida ses hommes à travers un des passages, mais manqua de tomber à cause de Carlos qui le poussa 'amicalement'. Le blond le considéra de haut en bas :
    "Qu'est-ce qu'il y a, Oliveira ?... La mafia te manque ?"
    Carlos pouffa de rire.
    "Un peu, mais c'est juste que j'aime bien taquiner les gens...
    - Tant mieux pour toi, mais garde tes marques d'affection pour un autre, tu veux ?
    - No prob', chef. Je recommencerai plus," promit-il en souriant.

***

    Chris atteignit la fin du tunnel souterrain dans lequel il marchait depuis un bon moment. Il se dirigea vers une petite pièce cimentée et courut vers une porte qui semblait être là depuis la nuit des temps. Dès qu'il posa la main sur la poignée, une alarme résonna.
    Ridley, posté en sentinelle dans la cuisine du manoir, entendit l'alarme. Il entendit aussi quelqu'un secouer une poignée. Mais il ne voyait pas de porte : les murs autour de lui étaient tous recouverts de papier peint.

    Chris n'arrivait pas à ouvrir la porte. Derrière lui, une bosse apparut sous un vieux tapis oriental poussiéreux. Un des pans se rabattit.

    Ridley sentit la peur monter en lui, ne comprenant pas d'où venait ce bruit. Inquiet, tremblant, il retira son arme de son épaule.
    "Qui... Qui est là ?..."

    Chris n'entendit pas le soldat. Il ne remarqua pas non plus une main en décomposition qui émergeait d'un fossé de drainage, derrière le tapis. La main tâtonna, puis trouva un appui sur le sol.
    Agacé, Chris se jeta sur la porte à plusieurs reprises, mais ne put la défoncer. Derrière lui, la chose qui émergea du fossé avait jadis été un homme, un scientifique. Il portait une blouse blanche et une paire de lunettes aux verres épais. Mais il était mort depuis longtemps : c'était un zombie. Alors qu'il se redressait, ses lunettes accrochèrent le rebord de la tranchée. Elles tombèrent en faisant un petit bruit, leurs bordures écorchant la joue du zombie, dont la chair fut pelée comme celle d'un oignon.

    Chris entendit le bruit. Il fit rapidement volte-face et vit le cadavre, apparemment affamé. Chris était piégé. Il releva son fusil à pompe et appuya sur la détente. CLICK !
    Il avait oublié que son arme était vide.

    Le zombie réussit à se redresser complètement hors de la tranchée. Chris fouilla frénétiquement son sac. Il sortit quelques balles et, accidentellement, le béret de Jill. Il demeura immobile un moment, submergé par l'émotion.

    Le cadavre s'avançait vers Chris, s'approchant dangereusement de lui. Celui-ci parvint à se ressaisir et essaya d'introduire une cartouche dans la chambre du fusil, en s'appuyant dos à la porte.

    Ridley repéra un lecteur de carte bleue dans le mur. Ne sachant que faire d'autre, il leva son automatique et explosa le dispositif d'une courte rafale.

    La porte s'ouvrit aussitôt, et Chris, qui était adossé à elle, tomba à la renverse, le zombie sur ses talons. Ridley sursauta et tira une nouvelle rafale.
    Des balles perdues percèrent le crâne du zombie. Il retomba dans la pièce cimentée du dehors sans que Ridley y eût compris quoi que ce soit.

    Chris se releva rapidement, et se retrouva face à face avec Ridley.
    "Qui êtes-vous ?" demanda ce dernier.
    "Et VOUS ? Et qui sont ces putains de S.T.A.R.S. ??
    - Comment êtes-vous entré ?
    - Qui avait bloqué la porte ?
    - Comment savoir qu'il y avait une porte ??"

    Soudain, un zombie apparut derrière Ridley et lui mordit le muscle entre le cou et l'épaule. Le soldat resta abasourdi pendant un instant, bégaya "Qui... Qui...?", puis s'écroula.

    Le zombie, en uniforme et qui, jadis, avait été un membre de la sécurité, jeta un regard vide à Chris. Sa gorge produisit un son humide alors qu'il se nourrissait tranquillement de la chair de Ridley. Puis il avala et tendit les bras devant lui. Chris l'attrapa et le projeta dans la pièce d'où il était sorti, avant de faire feu avec son fusil, une seule fois, creusant un trou dans le crâne de la chose. Il referma ensuite violemment la porte.


Chapitre 4

    Depuis une salle à manger gigantesque dont les meubles étaient recouverts de draps, Wesker et les autres soldats entendirent la fusillade.
    "Hum," fit Carlos. "Notre petit Ridley s'est foutu dans la merde.
    - On fait quoi, Capitaine...?" demanda Brad, inquiet pour sa vie.

***

    Wesker et son équipe débarquèrent dans un couloir où se trouvait un vieil ascenseur, avec une porte en accordéon. Rosie Rodriguez alluma sa lampe-torche et fut bientôt imitée par les autres soldats. Ils découvrirent le cadavre d'un zombie, des impacts de balles sur tout le corps.

    "Mon Dieu... C'est quoi cette horreur ?!" s'exclama Brad.
    "T'inquiètes, il a eu son compte, celui-là..." assura Carlos en tapotant l'épaule de Vickers.
    "Ce n'est pas ça qui l'a tué... Le sang coule toujours," remarqua Barry. "Les blessures sont récentes. Mais regardez sa peau. Ce type est mort depuis au moins deux jours...
    - Il était mort... avant qu'on ne lui tire dessus ?" demanda Rosie.

***

    Chris s'agenouilla près de Ridley pour l'examiner. Pas de pouls. Les frottements produits par ses gestes masquèrent un léger craquement provenant du mur.
    La cuisine était décorée avec un papier peint représentant des vignes, vieux d'au moins cinquante ans. Les vignes imprimées semblèrent bouger, mais Chris ne remarqua rien jusqu'au moment où elles fouettèrent l'air violemment en traversant le papier. Elles étaient réelles... Provenant d'une sorte de plante exotique, elles avaient traversé le mur avec intelligence. Elles semblaient avoir conscience de la présence de Chris.

    "Ridley !" s'écria une voix féminine.

    Chris tourna la tête et regarda Rebecca qui était apparue dans l'encadrement d'une porte, alors que le bout des vignes effleurait ses épaules.

    "Qui... Qui êtes..." bredouilla la jeune fille.
    "Je... je suis un des gentils, d'accord ? J'essaye simplement de...
    - KENNETH !" appela-t-elle. "RICHARD !!!
    - Et merde," jura Chris avant d'ouvrir une petite porte, à peu près de la taille d'un homme et quasiment invisible car recouverte de papier peint.

    Richard et Kenneth surgirent derrière Rebecca, ayant à peine le temps d'apercevoir Chris.
    "C'était qui ?" demanda Richard Aiken.
    "Oublie-le," lui conseilla Kenneth. "Qu'est-ce que c'est que ces trucs ?"

    Il montra les vignes du doigt, qui s'enroulaient et se tortillaient comme si elles étaient vivantes, tout en se dirigeant vers le cadavre de Ridley.

***

    Chris était sur une espèce de toboggan et glissait comme il le faisait des années plus tôt, étant enfant. Il atterrit dans une buanderie où un système d'épuration de l'air était soutenu par une fixation métallique à côté d'autres appareils. Des murs de tôle avaient remplacé les anciennes faïences et céramiques. La faible lumière éclairant la buanderie provenait de quelque part en-dessous, traversant des grilles d'aération métalliques.
    "Quelqu'un s'est lancé dans une opération de re-décoration de grande envergure..." pensa Chris.

***

    Les trois soldats observaient les vignes qui continuaient leur progression vers le cadavre de Ridley.
    "Nous devons le sortir de là rapidement !" s'exclama Rebecca.

    Ils se précipitèrent pour récupérer Ridley, mais les vignes leur tournèrent autour, s'élançant parfois puis faisant marche arrière, comme des animaux timides et affamés, mais inquiets face à une nouvelle nourriture.
    Richard, excédé, brandit son M16 dans leur direction, mais les vignes eurent un mouvement de recul, se rétractèrent complètement derrière le papier peint et semblèrent descendre en bas, quelque part dans les entrailles du Manoir.

    "Hein ?" fit Richard. "Des putains de plantes pensantes ?...
    - Y a pas de quoi en faire un fromage," annonça Kenneth. "La plupart des plantes sont plus intelligentes que toi, Aiken."

***

    L'équipe de Wesker était toujours en train d'observer le zombie qui avait été tué.
    "Pourquoi tirerait-on sur un cadavre ?" demanda Carlos, sceptique.
    "Laisse-moi réfléchir... parce qu'il était en train de se promener dans les parages ?" proposa Rosie.
    "Pff, un cadavre qui se promène... Tu regardes trop de films d'horreur..." rétorqua le tireur d'élite.

    Barry se rapprocha du corps et remarqua le crâne éclaté :
    "Une balle dans la tête. Souvenez-vous... lorsque nous étions en train d'arroser les clébards, dehors. Est-ce qu'une seule de ces bestioles est morte sans avoir reçu une balle dans la tête ?
    - Je sais pas, je sais plus, on tirait dans le tas sans viser..." fit Brad en haussant les épaules.
    "Ah, parce que tu tirais, toi...?" Carlos lui dédia un sourire railleur.

    Wesker, quant à lui, explorait le couloir. S'arrêtant en face de l'ascenseur, il examina longuement son intérieur avec sa lampe...
    Brusquement, une silhouette jaillit de derrière lui et braqua un revolver sur sa tête.
    "J'ai perdu trois hommes par votre faute, Wesker. C'est vous qui les avez tués. Et vous avez failli me tuer, aussi... Parce que je ne savais pas à quoi m'attendre... Parce que vous ne m'aviez rien dit !
    - Dit quoi ?" demanda calmement Wesker.
    "Dit ce qui se passe ici ! Je ne savais rien du tout !" s'écria Jill Valentine.
    "Baisse ton arme.
    - Pas tant que..."

    Jill sentit le métal froid du canon d'un pistolet appliqué contre sa tempe.
    "Maintenant t'as pas trop le choix, fillette. Donne-moi ton flingue," lui ordonna Carlos.

    Jill cligna des yeux et, lentement, à contrecœur, elle tendit son revolver à Oliveira. Wesker se retourna et la reconnut.
    "Valentine ? Tu es vivante ?... Comment as-tu fait pour entrer ici ?
    - Oui, comme vous pouvez le constater, je suis vivante, mais je suppose que ça vous aurait bien arrangé que je sois morte...
    - Ah, les femmes..." lâcha Carlos. "Dites, chef, je lui rends son arme, ou bien je la confisque ?"

    Wesker les dévisagea à tour de rôle puis répondit :
    "Rends-la lui. Je ne pense pas qu'elle aura la bêtise de recommencer un truc du genre... n'est-ce pas, Valentine ?"

    Jill reprit son pistolet et fixa Albert.
    "J'espère que vous vous êtes bien amusés avec les chiens...
    - Comment ça ?" fit Wesker, intrigué.
    "C'est moi qui les enfermés dehors," continua Jill.
    "Bonne initiative," remarqua-t-il. "Tu as augmenté tes chances de survie."

    Tout à coup, ils entendirent Kenneth Sullivan crier :
    "UN HOMME EST TOUCHÉ !"

    Les soldats coururent aussitôt pour le rejoindre et pénétrèrent dans la cuisine pour découvrir Rebecca, agenouillée à côté du corps de Ridley, en train d'examiner la morsure de son cou.

    "Ils sont peut-être dans la maison..." suggéra Rosie Rodriguez. "Je parle des chiens.
    - Le diamètre est trop petit pour que ce soit un chien," la contredit la jeune infirmière. "Cela ressemble presque à... on dirait que cela a été fait par...
    - Un... être humain ?"

    Rebecca releva la tête pour croiser le regard de Jill Valentine. Elles semblèrent sympathiser aussitôt.

    "Oui, mais..." reprit Rebecca. "Quelle sorte... d'être humain... est capable de faire une chose pareille ?...
    - C'est pas un végétarien, ça c'est sûr," affirma Richard.
    "Aiken, on ferait mieux de te débrancher..." déclara Kenneth.
    "Il y avait un homme. Pas un des nôtres," l'interrompit Rebecca. "Et... des sortes de... plantes... qui semblaient... vivantes.
    - Arrête de délirer..." lui recommanda Rosie.
    "Sans déconner !" assura Richard. "Elles ont disparu directement dans le mur !"

    Rosie eut un sursaut quand elle remarqua que le papier peint, près d'elle, était déchiré par endroits. Carlos, le tireur d'élite, fronça les sourcils.

    "Je crois qu'il est temps pour moi de tout vous dire," commença Wesker en faisant signe à ses soldats de se taire. "En fait, je ne sais pas grand chose de plus que ce que je vous ai déjà dit, mais voici le reste. Les labos du sous-sol fabriquaient des applications en bio-ingénierie."

    Face au regard interrogateur de Rosie, Wesker poursuivit :
    "Le Dr Edward Kirk faisait des expériences avec un virus artificiel, créé par des humains. Nom de code : Virus-T. Le financement venait d'une boîte dont vous avez peut-être entendu parler, Umbrella.
    - Le virus... Il s'est échappé, c'est bien ça ?" questionna Barry.
    "Coooool..." fit Carlos en croisant les bras. "On va tous choper cette merde et mourir...
    - Ne vous en faites pas, il n'est pas volatile," reprit Wesker. "Il a été injecté dans la réserve d'eau. Les animaux du labo et les chercheurs ont été contaminés par...
    - Par morsures," dévoila Jill.

    Le chef de l'équipe acquiesça d'un signe de tête.

    "On attrape le virus et... et alors quoi ?" demanda Barry.
    "On meurt," annonça froidement Albert. "Mais pas pour longtemps. Les produits chimiques réaniment le cerveau et...
    - Tu te relèves pour bouffer le premier venu," reprit Rosie.
    "Mais pourquoi quelqu'un essayerait de tripatouiller une saloperie... capable de créer ce genre de saloperie ?" demanda à nouveau Burton.
    "Imagine un soldat immortel," répondit Wesker en souriant. "N'importe quelle guerre serait gagnée d'avance... C'était l'idée de base.
    - Mais ils ont mal calculé leur coup, à ce que je vois, puisque le virus s'est échappé..." constata Oliveira.
    "En principe, si nous avons tué tous les chiens, nous l'avons contenu." remarqua Wesker. "Il suffit d'éviter d'être mordu par les 'zombies'.
    - 'Il suffit...?' Comme si c'était un jeu d'enfant... Il y en a partout !!" s'exclama Brad.
    "BREF. Nous devons trouver et sortir Kirk de là. C'est lui qui a créé ce truc. Il est le seul à savoir exactement de quoi il s'agit," conclut Wesker.
    "Je ne sais pas... Ça me semble tellement incroyable..." avoua Rebecca en baissant la tête.

    Wesker fronça les sourcils, et, plus rapide que l'éclair, sortit son revolver avant de faire feu sur Rebecca. Celle-ci sursauta. La balle passa devant elle et explosa le crâne de Ridley qui, s'étant redressé, s'apprêtait à attaquer l'infirmière par derrière. Il s'écroula, raide mort de nouveau.

    "Eh bien, voilà la preuve," déclara Rosie. "Une balle dans la tête les mets KO."

    Rebecca se retourna et observa le cadavre ensanglanté.
    "Ce-cet homme... était mort..." bégaya-t-elle. "Je... Je rêve...
    - Tu cauchemardes, ouais," rétorqua Carlos en chargeant son pistolet. "Mais bon, dis-toi juste que ça ira, que tu risques rien ; je suis là pour te protéger, ok ?"
    Il posa une main amicale sur l'épaule de la jeune fille qui tressaillit. Brad fouilla la trousse de Rebecca sans se gêner et en sortit une capsule d'ammoniaque qu'il ouvrit sous son nez.
    "J'espère que tu en as beaucoup d'autres," déclara-t-il.

Suite