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Resident Evil - Damn Town - Chapitres 1 à 3
Auteur : Golden Selphie
7 chapitres - Non finie
Date de parution : 2004


Notes :
Resident Evil est la propriété exclusive de Capcom blabla.
Juste un truc : dans la fic, les dates ne respectent pas le scénario des jeux RE, mais bon ! Vous comprendrez vite que je pouvais pas faire autrement.
Bonne lecture !


Damn Town
By Selphie


Prologue

    Elle ne savait plus trop ce qui lui en avait donné le goût, mais enfin, ce n'était rien de plus qu'un détail parmi tant d'autres, un souvenir tombé dans l'oubli, englouti dans l'océan de l'inconscient, ou du néant, c'est selon. La seule chose qui l'importait pour le moment était le jeune flic assis sur le capot d'une voiture de police flambant neuve. Il était blond, avec de grands yeux bleus et un air tout ce qu'il y a de plus amical. Il devait être en train d'attendre son collègue... D'ailleurs, un gros en uniforme bleu était en train de passer une commande.

    Melissa n'attendit pas plus longtemps. Elle poussa de sa main fine la porte vitrée du resto, marcha d'un pas entreprenant vers le jeune. Plus vieux qu'elle, sûr, mais de deux ou trois ans, sans plus.
    "Bonsoir." Ses mains se posèrent sur ses hanches dessinées par sa robe de soie moulante, tandis que sa bouche peinte de rouge esquissait un sourire des plus charmeurs. "S'il vous plaît, j'aurais besoin de votre aide."
    Le policier considéra la jeune femme de haut en bas. Ses yeux se perdirent un instant dans son décolleté plongeant avant de rencontrer son regard ébène.
    "Bien sûr. Quel est le problème ?"
    Melissa attrapa subitement son bras et essaya de le tirer vers elle.
    "S'il vous plaît, aidez-moi." Le ton de sa voix avait changé, était à présent presque désespéré.
    "Qu'est-ce qu'il y a ?
    - Venez. Pas ici...
    - Pourquoi ?"
    Melissa jeta un regard paniqué autour d'elle, ses cheveux noirs s'éparpillant sur ses épaules satinées.
    "Je vous en prie..."
    Le flic céda aux supplications de la jeune femme, se laissa entraîner au pas de course du côté de la sortie de secours du restaurant. L'endroit était désert.
    Melissa se serra tout contre le flic, enfouit sa tête au creux de son épaule avant d'éclater en sanglots.
    "...Qu'est-ce que...
    - J'ai besoin de vous... Je..." Melissa se détacha du flic, le fixa longuement. "J'ai besoin de toi."
    Elle pressa brutalement ses lèvres contre les siennes. Bien que surpris, le flic n'essaya pas de se dégager. Melissa était fort jolie, alors se faire une meuf à aussi peu de frais, ça l'arrangeait pas mal.
    Melissa poussa le flic contre le mur, l'embrassa plus passionnément encore. Mais elle n'était toujours pas satisfaite... Non... Ce n'était pas ça, qu'elle voulait... Son obsession maladive refit surface.
    Un flic. Un jeune flic, tout mignon. Quelque chose monta en elle, quelque chose d'irrépressible, un désir qu'elle allait assouvir une fois de plus.
    Sa main glissa le long de son dos, se faufila dans un repli de sa robe dont elle tira un objet qui réfléchit la lumière de la pleine lune.

    Elle avait poignardé le flic. Il n'était pas mort sur le champ, elle avait donc préféré le torturer longtemps, lentement, le faire mourir à petit feu après l'avoir fait souffrir autant que possible.

    "Je suis une serial killer," songea-t-elle, amusée, en tirant le corps sanguinolent du flic derrière un buisson. Les clebs du proprio allaient sûrement le trouver au petit matin. Le journal de demain promettait d'être intéressant.
    A chaque fois, la presse accusait un malfrat quelconque qui avait de près ou de loin intérêt à ce que le flic qu'elle avait assassiné meure. Personne ne pensait à une malade qui ne trouvait son bonheur que dans l'assassinat de jeunes policiers.
    Melissa scruta le visage du flic une dernière fois.
    "Ok... Je lui donne 22 ans. Deux ans de plus que moi, c'est bon."
    Elle se pencha vers lui, l'embrassa une dernière fois puis s'en alla à bord de sa décapotable.


Chapitre 1

    Une sonnerie retentit. Une main fébrile s'abattit sur le combiné et le décrocha.
    "...Allô...?
    - Salut Chris.
    - Jill...? T'as vu l'heure qu'il est ?
    - Je sais, mais c'est urgent."
    Chris alluma sa lampe de chevet avant de rabattre la couverture et de s'asseoir au bord de son lit.
    "Je t'écoute.
    - Barry et moi on a beaucoup parlé et... Finalement, je crois que je dois partir avec vous.
    - Quoi ?! Et qui va nous renseigner sur les activités d'Umbrella à Raccoon ?
    - Brad sera toujours là...
    - Ouais, sûr, barricadé chez lui !"
    Chris inspira profondément, se frotta les yeux avec dépit.
    "Écoute, Chris, je suis désolée. Barry et moi, on est déjà à New York... Je ne pouvais vraiment pas rester à Raccoon...
    - Y a des raisons personnelles à ça ?
    - Je ne sais pas...
    - Ok... C'est moi qui vais rester à Raccoon.
    - Hein ?! Mais --
    - Allez, Jill ! Tu peux le faire toute seule ! Barry sera avec toi, et là y a pas ce salaud de Wesker pour lui faire du chantage.
    - ...Mouais. C'est vrai. Bon, on doit y aller...
    - Ok, salut.
    - Euh... Chris ?...
    - Mmm ?
    - Je... Euh... Bonne nuit.
    - Haha, c'est ça."

    - 27 septembre. Matin -

    Un bruit sourd le sortit à nouveau de son sommeil. On aurait dit quelqu'un qui frappait à la porte. Les chiffres phosphorescents de son réveil lui indiquèrent qu'il était tout de même sept heures du matin.
    "Fait chier..."
    Chris passa un pantalon, un débardeur et ses bottes noires, puis se dirigea à tâtons vers la porte d'entrée de son appartement. On continuait à frapper à la porte.
    "Ouais, ouais, j'arrive... Où sont ces putains de clés...?"
    Il fouilla dans son uniforme du STARS, entre les coussins du fauteuil. Les coups à la porte devenaient de plus en plus forts.
    "J'ai dit J'ARRIVE !"
    Il finit par trouver les clés sur le poste de télévision. Un coup plus violent que les autres fit trembler la porte de bas en haut.
    "Fils de pute, ça va pas non ?!"
    Chris s'avança d'un pas rageur vers l'entrée, décidé à casser la gueule à l'importun qui venait l'exaspérer de bon matin. Mais il s'arrêta à mi-chemin.

    Un hurlement avait retenti. Un hurlement de...
    Chris sursauta. Une griffe démesurée avait traversé le bois fragile de la porte.
    "Bordel de m..."
    Une autre griffe se planta dans la porte. Chris n'attendit pas plus longtemps et se précipita vers son uniforme, sortit son Beretta de sa gaine. Ce n'était pas grand chose, mais...

    La porte céda le passage à un Hunter. Ses yeux jaunes se détachèrent dans l'obscurité.
    Chris leva son Beretta vers le monstre, retira le cran de sûreté. Pas question de tirer d'ici, il connaissait ces saloperies. Le Hunter l'aurait décapité au moindre signe d'hostilité manifeste.

    Une minute sembla s'écouler sans qu'aucun des deux n'attaque l'autre. Puis brusquement, le Hunter poussa un cri suraigu avant de courir vers Chris. Le soldat tira par réflexe. Les balles fusèrent sans égratigner le monstre qui brandit haut ses griffes acérées.
    "Merde !"
    Chris se jeta sur le côté au dernier moment. Les griffes se plantèrent dans la porte menant à la cuisine.

    Tandis que le Hunter tentait de se libérer, ce à quoi il allait arriver en peu de temps, Chris recula de quelques mètres avant de faire feu sur le monstre, n'arrêtant que lorsqu'un clic lui signifia que son chargeur était vide. Le Hunter se dégagea aussitôt et se précipita vers Chris, bien décidé à lui régler son compte.

    Chris n'avait plus qu'une seule échappatoire : la fuite. La porte d'entrée était à seulement un mètre de lui, sur la droite. S'il parvenait à esquiver le Hunter, alors...
    Le monstre sauta en l'air, ses griffes pointées droit devant lui, prêtes à trancher la gorge de Chris.
    Ce Hunter n'était pas très précis dans ses mouvements, remarqua Chris. Aussi fit-il un pas brusque en arrière afin de l'esquiver, mais il glissa lamentablement par terre tandis que le Hunter atterrissait en face de la porte d'entrée.

    Chris se releva promptement. Il respirait par saccade, cherchant désespérément une solution. Le Hunter s'avança vers lui lentement, comme s'il savait qu'il n'y avait pas matière à se presser : toute retraite était coupée. Sa proie lui était pour ainsi dire servie sur un plateau d'argent...
    Chris reculait à mesure que le Hunter avançait. Le monstre lança à nouveau son bras vers lui, visant sa gorge ; Chris l'évita à peine. Une ligne rouge apparut le long de son cou.
    Le Hunter l'attaqua à nouveau. Chris esquivait tant bien que mal, manqua à plusieurs reprises de perdre un membre.
    Il fut finalement acculé à un mur, à la merci du Hunter.
    "Réfléchis Chris, qu'est-ce que tu ferais si c'était qu'un type ordinaire...?"
    L'humanoïde poussa un hurlement, de victoire semblait-il. Subitement, Chris se jeta sur lui, le saisit par la tête et le projeta à toute volée contre le mur. Sans prendre la peine de vérifier si le monstre était inconscient ou pas, Chris s'élança hors de son appartement sans prendre la peine de refermer la porte d'entrée avant de dévaler l'escalier, l'ascenseur étant hors service, comme toujours.

    Il n'y avait personne dehors. Juste un brouillard épais et quelques feuilles balayées par le vent.
    Chris essuya son cou sanguinolent tout en essayant de comprendre ce qu'il se passait. Il sursauta. Une fenêtre s'était brisée dans son appartement quatre étages plus haut, et une silhouette sombre en surgit aussitôt.
    Chris écarquilla les yeux, incapable de faire quoi que fût à part suivre la chute du Hunter.
    Le monstre s'écrasa sur la chaussée. Chris hésita un moment, puis s'approcha prudemment de lui. Apparemment, il était mort.
    Soulagé, Chris voulut retourner à son appartement, mais quelqu'un marchait vers lui. Un homme en uniforme, un flic quoi.
    "...J'ai même pas mes papiers."

    Chris attendit patiemment l'arrivée du flic qui ne se pressait absolument pas. Quand il fut suffisamment proche, Chris remarqua que sa chemise bleue était souillée de sang, et son visage décomposé était privé de toute expression.
    "MERDE !!"
    Trop tard. Le zombie se laissa tomber de tout son poids sur Chris, l'entraînant dans sa chute. Le jeune homme essaya de se dégager mais le zombie avait une force bien supérieure à celle de cadavres ordinaires. Il ouvrit sa bouche, découvrant ses dents pourries prêtes à déchirer la chair d'êtres humains.
    La main de Chris glissa jusqu'à la poche de son pantalon et en tira son éternel couteau. Sans qu'il l'eût réellement prémédité, la lame s'enfonça au fond de la bouche grande ouverte du mort-vivant, qui ne se découragea pas pour autant et tenta tout de même de mordre la main de Chris.

    Le jeune homme l'observa un moment, bloquant sa respiration pour éviter toute contamination. Les zombies étaient insensibles à la douleur, il le savait. Mais insensibles à un couteau enfoncé dans la gorge, ça...
    Brusquement, le mort-vivant recula sa tête pour se dégager puis revint à la charge avec un geignement décidé. D'un mouvement involontaire, la main de Chris se servit du couteau pour lui lacérer le visage.
    Le zombie n'en fut pas affecté outre mesure mais son élan était brisé ; Chris en profita pour se débarrasser de lui d'un coup de pied avant de se relever. Le zombie en fit autant quelques secondes plus tard.
    Chris savait par expérience qu'un couteau n'était pas d'une grande utilité face à un zombie. Il fit donc volte-face afin de rejoindre son immeuble, mais remarqua avec horreur l'arrivée d'une dizaine de zombies par une ruelle adjacente.
    "Mais qu'est-ce qui se passe ?! Umbrella a..."
    Un cri suraigu déchira le silence. Chris évita de justesse l'assaut du Hunter qui se rabattit sur les zombies. Le même Hunter qui était tombé d'une hauteur de quatre étages...
    "Il faut que j'appelle Jill !"
    Chris hésita une seconde avant de courir vers l'entrée de son immeuble, son couteau ensanglanté toujours à la main. Il constata avec horreur que la porte s'était refermée.
    "C'est pas vrai !"
    Il appuya sur tous les boutons de l'interphone dans l'espoir qu'un quelconque abruti daigne lui ouvrir la porte. Mais c'était sans compter sur la lassitude du Hunter qui, ennuyé de tuer des morts-vivants, cédait à l'appel de la chair fraîche.

    Brusquement, une sirène de police retentit au loin comme un signal. Le Hunter poussa un cri puis disparut au tournant d'une ruelle.
    Essoufflé, Chris fit quelques pas au milieu de la chaussée, une main recouvrant son nez et sa bouche. Une odeur fétide montait des cadavres estropiés des zombies. L'un d'eux, dépourvu de jambes, rampait vers lui avec un grognement affamé.
    "Saleté."
    Chris le laissa approcher puis leva machinalement le pied au-dessus du zombie qui tendait un bras vers lui en geignant.
    Sa botte s'abattit violemment sur le crâne du zombie, réduisant en bouillie ce qui restait de son cerveau. Une matière rosâtre macula le cuir de sa botte et le bas de son pantalon, tandis que du sang saturé de virus-T giclait sur le macadam.

    La sirène de police parut subitement très proche.
    "Police ! Plus un geste !!"
    Chris se retourna vivement, fixa les flics d'un air interrogateur. Il y en avait trois, debout derrière leur portière ouverte, tous pointant leur pistolet vers lui. Et il ne connaissait aucun d'entre eux.
    Le plus jeune d'entre eux, un blond hirsute, remarqua le couteau ensanglanté qu'il serrait.
    "Lâchez votre arme ! Tout de suite !
    - Eh, du calme, je fais partie du STARS...
    - Lâchez votre arme ou nous tirons !
    - T'es con ou quoi ? Je viens de te dire..."
    L'un des flics, un noir baraqué, tira une balle à quelques centimètres de ses bottes tachées de cervelle de zombie.
    "Jette ton couteau, ou j'te jure que j'hésiterai pas à t'en mettre une."
    Chris était sidéré par l'absurdité de la situation. Mais ça ne l'étonnait pas vraiment : ces derniers temps, le commissariat de Raccoon City avait été l'objet de nombreux transferts et d'embauches de bleus tout droit sortis de l'académie. Et comme ça faisait près d'un mois qu'il ne s'était plus ramené au RPD en uniforme, il n'avait pas vraiment eu le loisir de faire connaissance avec les nouveaux.
    "Ok..." Chris leva les bras et laissa tomber son couteau.
    "Avance lentement," ordonna le troisième flic.
    Chris fit trois pas en avant et s'arrêta. Il connaissait la procédure.
    "Allonge-toi par terre, bras bien en évidence."


    Chris était maintenant assis à l'arrière de la voiture de police, ses mains menottées derrière le dos. Deux des flics examinaient les cadavres des zombies tandis que le plus jeune, le blond, le surveillait d'un air haineux.
    "Espèce de psychopathe, pourquoi tu fais ça ?"
    Chris leva la tête vers le blond sans comprendre.
    "Quoi ?
    - Tueur de flic. T'as plus aucune chance de t'en sortir.
    - Quoi ?!"
    Chris se souvint que certains des zombies que le Hunter avait massacré avaient effectivement été des flics, mais...
    "Ça fait trois ans qu'on te cherche... Et un serial killer de moins, un !
    - Eh... Tu parles des meurtres de flics qui ont lieu depuis trois ans...? T'as pas lu les journaux ? Les profilers ont dit que c'était une jeune femme.
    - Tout le monde peut se tromper," rétorqua le blond avec un sourire mauvais. "T'as été pris en flagrant délit. T'as tué quatre flics d'un coup, avec la même méthode que d'habitude : arme blanche.
    - C'est pas moi.
    - Ah ouais ? On t'a vu exploser la tête du dernier avec ton pied !
    - ...C'était pas un mec normal."
    Putain, ils vont jamais me croire, pensa Chris avec inquiétude.
    "C'est-à-dire ?
    - ...C'était un zombie."
    Le blond ne cilla pas pendant quelques secondes, fixant Chris d'un air neutre. Puis il éclata de rire.
    "Alors là ! C'est la MEILLEURE !!"
    Chris secoua la tête. C'était toujours la même chose. Chaque fois qu'il en parlait... Ça lui rappela son retour du manoir Arklay, l'air hilare de tous les flics et surtout celui de Irons... ce fumier.
    "Bon ça va, ta gueule le mioche.
    - Hé, tu me parles pas comme ça. Je suis flic.
    - Ça change rien au fait que tu sois con."
    Le regard du flic s'assombrit. Il avait l'air de vouloir l'assommer à coup de matraque.
    "Regarde-moi bien. Je m'appelle Chris Redfield, agent du STARS," poursuivit-il. "T'auras qu'à vérifier la base de données au RPD."


Chapitre 2

    - Commissariat -

    Le blond saisissait le nom de Chris dans l'ordinateur du hall. Redfield, que le black retenait fermement par le bras, regardait autour de lui à la recherche d'un visage connu. Mais rien. Tous les flics qu'il connaissait s'étaient apparemment barrés il ne savait où.
    "Je trouve rien," annonça le blond.
    Chris se pencha vers l'écran.
    " Hé... C'est C-H-R-I-S, pas C-R-I-S...
    - Ah."
    Le blond retapa son nom et prénom, mais le même message s'afficha : non trouvé.
    "Membre du STARS, hein ?!" Le blond pouffait de rire. "Mon cul, ouais !
    - Laisse-moi essayer.
    - Et puis quoi encore ? David, fais-le descendre en prison.
    - LAISSEZ-MOI ESSAYER !"
    Les policiers alentours s'immobilisèrent, observant la scène. L'un d'eux approcha.
    "Qu'est-ce qui se passe ?"
    Chris se tourna vers lui. C'était un homme de grande taille, musclé, brun avec des cheveux coupés carrés.
    Il le connaissait.
    "Mike !"
    L'homme se tourna vers lui, le dévisagea un instant avant de sourire.
    "Eh ! Chris ! Ça va ?"
    Le lieutenant Mike Bazel. Ils ne se connaissaient pas vraiment, mais enfin, Mike savait qui il était !
    "Ben comme tu vois, tes hommes refusent de croire que je fais partie du STARS et m'ont arrêté pour le meurtre de vingt-trois policiers.
    - Oh, excuse-les, ils sont nouveaux et un peu sous tension...
    - Vous le connaissez, chef ?" demanda le blond.
    "Samy, je te présente Chris Redfield, tireur d'élite de l'équipe d'intervention STARS."
    Les trois flics se regardèrent, troublés.
    "Bon, vous pouvez me détacher, maintenant ?"
    Le blond se dépêcha de lui retirer ses menottes. Chris lui tapa aussitôt l'épaule :
    "Tout le monde peut se tromper, tu disais..."
    Puis il s'installa devant l'ordinateur. Mike s'assit à ses côtés.
    "Tu cherches quelque chose ?
    - ...Y a un problème."
    Chris tapait frénétiquement des noms les uns après les autres.
    "La base de données a un problème... Tous les membres du STARS ont été effacés.
    - C'est pas vraiment étonnant, y a pas mal de bugs ces derniers temps à cause des coupures de courant. Au fait, Chris, où t'étais passé ? Ça fait pas mal de temps qu'on t'a plus vu.
    - Je passais de temps en temps, mais en civil... J'vais rentrer chez moi, j'ai des trucs à prendre," déclara-t-il en se levant.
    "Euh... Chris ?"
    Le jeune homme baissa les yeux vers un Mike gêné.
    "Désolé, mais... Tu dois rester ici jusqu'à la fin de l'autopsie des corps."
    L'expression de Chris changea du tout au tout.
    "Putain, ils étaient déjà morts ! Et c'est même pas moi qui les ai achevés !
    - C'est qui ?
    - ...Laisse tomber. Tu me croiras jamais.
    - Dis toujours."

 

    Melissa descendit de sa décapotable, un sac à bretelles noires à la main. Elle l'attacha à son dos avant de s'élancer vers le commissariat.
    A peine était-elle arrivée en ville que...
    Des flics, ouaaaiiis... Beaux gosses, noooon...
    "On aurait dit des zombies sortis d'un film d'horreur à deux balles."
    Le commissariat lui avait semblé le lieu le plus sûr de la ville, en tout cas l'un de ceux où l'on avait au moins les moyens de se défendre.
    Deux policiers étaient stationnés devant la grille grande ouverte. Melissa leur adressa un bonjour essoufflé puis se précipita sur la double porte d'entrée du commissariat.
    A l'intérieur, des flics allaient et venaient apparemment sans but. Certains jouaient le rôle de coursier, des dossiers pleins les bras, d'autres papotaient autour de donuts saupoudrés de sucre blanc.
    Melissa les observa, sceptique.
    "Ils ne savent rien de ce qui se passe dehors, ma parole !"

 

    "Tu vois que tu me crois pas !" Chris croisa les bras sur son débardeur blanc. La colère l'empêchait d'avoir froid.
    "Écoute, Chris... En tant que flic, je...
    - Tu as besoin de preuves. Les corps pourris des mecs que j'ai soi-disant tué te suffisent pas ?
    - Tu ne comprends pas...
    - C'est toi qui ne comprends pas ! Si on fait rien, la ville sera bientôt envahie de trucs prêts à tout pour te bouffer !
    - Chris, calme-toi !
    - Je fous le camp d'ici.
    - Chris... Chris !"

    Ignorant l'appel insistant de Mike, Chris marcha d'un pas décidé vers la sortie.
    "CHRIS ! Je vais être obligé de te suspendre !
    - T'es qui pour faire ça ? T'as aucune autorité sur moi ! Et y a même plus de capitaine du STARS !"
    Melissa suivit Chris de ses yeux ébène empli d'admiration et de...
    Non, pensa-t-elle en secouant la tête. C'est pas le moment...
    "CHRIS !" hurla Mike. "Si tu sors, je te ferai arrêter !"
    Chris s'immobilisa à deux pas de la porte d'entrée et se retourna vers le lieutenant Bazel.
    "Mike... Tu..."

    Il fut interrompu par un grognement sourd, affamé. Il se retourna vivement juste à temps pour voir l'un des policiers achever sa transformation tout en se jetant sur lui.
    Chris fit un pas en arrière, trébucha sur le premier escalier et tomba à la renverse. Son crâne se cogna violemment au sol marbré tandis que le zombie s'agenouillait sur lui, la bouche grande ouverte.
    "Argh... Merde !"
    Chris voyait à travers un brouillard dense les dents pourries se rapprocher de son cou, sentait ses bras retenus par des mains décharnées et pourtant à la poigne puissante. Il parvint toutefois à le repousser d'un violent coup de pied à l'estomac.
    L'ex-flic se releva aussitôt, ne laissant à Chris que le temps de s'asseoir par terre. Ce dernier cria :
    "Tuez-le, putain !"

    Chris essaya de se mettre debout en tournant le dos au zombie, mais celui-ci se laissa tomber de tout son poids sur lui. Chris était à présent à sa merci.
    Il plaqua le visage du jeune homme contre le sol avant se pencher sur son cou, ses dents prêtes à arracher un grand morceau de chair fraîche.
    "Lâche-moi, saleté !..."

    Personne ne vint l'aider. Il ne sut jamais pourquoi, mais ni Mike ni aucun des témoins ne vinrent l'aider.
    Chris se déroba au dernier moment. Le zombie parvint toutefois à le mordre à l'épaule.
    La douleur le submergea, mais il ne cria pas. De petites gouttes de sang glissèrent sur son épaule meurtrie.
    Je vais me transformer en zombie...?

    Le monstre essaya de réitérer son assaut mais Chris, usant de ses coudes, réussit à se dégager tant bien que mal. Il se releva prestement tandis que le zombie tentait de lui attraper la jambe.
    Le jeune flic blond était non loin, les yeux écarquillés. Chris se précipita vers lui et lui arracha son pistolet avant de retourner auprès de la créature.
    BLAM !
    La balle creusa un trou net au milieu du front du zombie. Mais le sang ne coula pas. Il avait déjà coagulé dans ses veines.
    Chris rendit son pistolet au blond d'un air sombre puis disparut silencieusement derrière la double porte menant à la salle d'attente.


Chapitre 3

    - 27 septembre. Nuit -
    - Sud de la ville -

    Carlos rechargea précipitamment son fusil d'assaut. Il ne leur restait plus que quelques chargeurs de M4, et vu la rapidité avec laquelle ils étaient utilités, ils n'allaient pas pouvoir tenir encore très longtemps...
    "Attendez qu'ils approchent encore," commanda Mikhaïl.
    Les zombies, une vingtaine, voire plus, marchaient lentement vers le groupe de mercenaires. Les civils qu'ils avaient sauvés s'étaient abrités derrière eux et, vu leur air mi-terrifié mi-confiant, se croyaient définitivement tirés d'affaire.
    Tu parles, songea Carlos. Une goutte de sueur glissa le long de sa joue.
    "Prêts ?..."
    Kaplan hocha la tête à l'attention de Carlos d'un air qu'il voulut rassurant. Ils étaient six en ce moment, planqués derrière deux voitures de police abandonnées.

    Le gémissement du zombie le plus proche, un adolescent, fut comme un signal.
    "Feu !"
    Carlos n'eut pas le temps d'ajuster correctement son viseur et ses premières balles furent perdues. Quant à ses collègues, ils tiraient sans répit sur les créatures qui s'immobilisaient un instant, criblées de balles, avant de s'effondrer.

    La troisième vague de zombies fut terrassée mais elle fut rapidement remplacée par une trentaine d'autres morts-vivants.
    "On y arrivera jamais !" s'exclama Carlos. "Il faudrait..."
    Un hurlement horrible coupa court à ses protestations. Un des civils était en train de se faire dévorer par un zombie.
    "Putain ! Ils arrivent par derrière !"
    Cinq ou six nouveaux zombies se jetèrent sur l'homme qui continua à crier jusqu'à ce que l'un d'entre eux lui eût déchiré les cordes vocales dans un épanchement de sang. Voulant l'aider, une femme, sûrement son épouse, tenta désespérément de se frayer un chemin vers lui avant de se faire attaquer par un mort-vivant.

    Certains civils, jusque là tétanisés par la peur, éclatèrent brusquement en sanglots ou en hurlements suraigus. D'autres, paniqués, essayèrent de fuir sans compter sur le fait que leur affolement ne faisait qu'accentuer l'agitation des zombies.
    "Arrêtez !" cria Mikhaïl. "Carlos ! Occupe-toi des civils !"
     Puis il recommença à tirer sur les zombies venant du nord.
    "Murphy ! Aide-moi !"
    Carlos et Murphy coururent vers le sud, tirant sur les zombies qui essayaient de s'en prendre aux civils qu'ils avaient eu tant de mal à sauver. Des clics répétés se firent tout à coup entendre.
    "Carlos ! J'ai plus de munitions pour le M4 !
    - Utilise ton Sigpro !"
    Carlos défonça le crâne d'un mort-vivant d'un coup de crosse puis, passant son fusil derrière son épaule, tenta d'exhorter les civils recroquevillés à se lever et à le suivre.
    "Carlos !!" appela Murphy tout en tirant sur les monstres. "Y a trop de zombies, j'vais pas pouvoir tenir !!"

    Le latino flanqua une gifle à l'une des survivantes avant de la forcer à se mettre debout, sans compter sur l'agressivité inouïe de la fille qui le griffa littéralement.
    "Pétasse !!
    - Carlos ! On fout le camp !"
    Carlos rejeta la fille et aida les civils sensés à se sortir du pétrin, sans remarquer la dangereuse proximité des zombies.

    "AAAAAAHH !!"
    Carlos tourna la tête. C'était Murphy, qu'une créature verte aux longues griffes acérées avait blessé à l'abdomen.
    Murphy s'écroula par terre. Carlos en profita pour vider son chargeur sur le monstre qui finit par s'effondrer avec un cri bestial.
    "Carlos ! On se replie !!" hurla Mikhaïl. La situation dégénérait en effet de façon critique.
    "Murphy..."
    Carlos essaya de réanimer son compagnon d'armes, sans succès. Finalement, il le porta sur son dos et suivit Mikhaïl et les autres, qui fuyaient par une ruelle à l'air peu sûr. C'était toujours mieux que de rester dans un centre-ville envahi de créatures cauchemardesques.

 

    Les mercenaires reprenaient leur souffle tout en rechargeant leurs armes, assis au milieu d'un escalier donnant sur une porte rouillée. Les gémissements des zombies retentissaient au loin.
    Bryan, le médecin de l'équipe, enroulait un bandage autour de l'abdomen de Murphy.
    "Il va s'en sortir ?" s'enquit Carlos.
    Bryan haussa les épaules.
    "La blessure est plutôt profonde, je peux rien garantir..."
    Carlos fixa le visage neutre du médecin avant de reporter son regard sur la pâleur de son coéquipier.
    "Il a perdu beaucoup de sang ?
    - Pas tant que ça, c'est sûrement le choc qui lui donne cet air de..."
    Mort-vivant.

    Carlos détourna les yeux et chercha Mikhaïl.
    "Mon lieutenant, on fait quoi maintenant ?"
    Mikhaïl leva les yeux de son Benelli :
    "On attend que Murphy se réveille puis on se dirige vers le tramway, au nord..."
    Un grognement inhumain s'éleva brusquement au milieu du silence soudain. Les soldats se saisirent aussitôt de leurs armes abandonnées un instant.
    "...C'était pas un zombie, ça...
    - Ta gueule !"
    Des bruits de pas pesants retentirent à quelques mètres. La chose était dans le même couloir que les mercenaires.
    "STARS..."
    Les soldats se plaquèrent au mur, leurs armes prêtes à entrer en action. Carlos risqua un coup d'oeil au coin du mur, mais il put tout juste apercevoir une masse énorme drapée dans un imper noir taché de sang avant d'être vivement tiré en arrière par Mikhaïl. Il ne put retenir une interjection :
    "Eh !!
    - STAAARS !!"

    Cette fois-ci, Mikhaïl n'empêcha pas Carlos de jeter un coup d'oeil. Le monstre était en train de les viser à l'aide d'un lance-roquette.
    "BAISSEZ-VOUS !!"
    La roquette explosa contre le mur en face d'eux, éjectant les mercenaires plusieurs mètres plus loin. Bryan eut le malheur de se retrouver par terre, face au colosse.
    "Mon Dieu..."
    Nemesis souleva avec une aisance déconcertante le médecin par le cou à l'aide de sa main immense, dont surgit une tentacule qui eut tôt fait de traverser le visage de Bryan.
   "Bordel, tirez-lui dessus !!"
    Le vacarme assourdissant des fusils d'assaut couvrit le grognement furieux du monstre. Les balles semblaient lui faire autant d'effet qu'une piqûre de moustique, mais les mercenaires tinrent bon.

    Nemesis s'élança brusquement vers les soldats, attrapa le premier par la gorge pour ensuite lui fracasser le crâne contre le mur. Les survivants reculèrent spontanément, paniqués par la rapidité et la puissance de la créature.
    "Poussez-vous !"
    Mikhaïl dégoupilla une grenade et la lança vers Nemesis sans remarquer que le monstre venait d'enrouler sa tentacule autour de la jambe de Kaplan et le tirait vers lui.
    "Kaplan !! Tire-toi de là !"
    Kaplan se releva précipitamment et tenta de s'échapper, mais Nemesis le fit tomber encore une fois.
    "Non !..."
    La grenade explosa. Le monstre paraissait à peine affecté, ses fringues légèrement roussies, tandis que Kaplan gisait par terre, un bras en moins.

    Le sang maculait à présent les murs du couloir. Ils n'étaient plus que deux, sans compter Murphy qui paraissait aller de plus en plus mal.
    "Murphy ! Allez, lève-toi !
    - Carlos... J'crois qu'je...
    - LÈVE-TOI !!
    - Carlos !" appela Mikhaïl. "La porte derrière !!"
    Nemesis leva son lance-roquette vers les fuyards et tira sans les toucher. Mikhaïl fut le premier à atteindre la porte et la tint ouverte pour laisser passer Carlos et Murphy, puis la referma.

    "Tu crois qu'il sait ouvrir les portes ?..."
    Carlos sentait contre son dos le coeur de Murphy battre au ralenti alors que le sien battait plus vite qu'il ne l'avait jamais fait.
    "Mikhaïl, je crois que Murphy a un problème.
    - Du genre ?"
    Carlos n'eut pas le temps de répondre. La porte explosa sous l'impact d'une roquette, cédant le passage à un Nemesis plus hargneux que jamais.
    "Murphy, je sais que t'en as pas envie, mais va falloir courir...
    - Carlos ! On se sépare !" lança Mikhaïl.
    "C'est pas une bonne idée..." remarqua Murphy.
    Nemesis coupa court à leur débat en tirant une nouvelle roquette qu'ils esquivèrent difficilement.
    "On se retrouve au tramway !" hurla Mikhaïl avant de disparaître.
    Carlos poussa Murphy dans une direction opposée à celle qu'il comptait prendre.
    "Cours !!"
    Murphy n'en fit rien, incapable de faire autre chose que de s'effondrer. Nemesis en profita pour se dresser en face de Carlos dont il s'approcha sans se presser.
    "Merde..." Le jeune latino recula lentement de quelques pas, rajustant ainsi la distance qui le séparait du colosse.

    Le monstre lança soudain son poing vers lui. Carlos l'esquiva aux dépens de son équilibre et se retrouva par terre, aux pieds de Nemesis dont le lance-roquette était pointé vers lui.
    "STAAARS...
    - AAAAAAH !!!"
    Carlos se retourna. Un type en gilet jaune et en pantalon camouflage hurlait de toutes ses forces tout en visant Nemesis à l'aide d'un vieux bazooka :
    "PRENDS CA, FILS DE PUTE !!!
    - Merde !"
    Carlos prit le risque de se relever et courut aussi vite qu'il put. En entendant l'explosion, il se jeta instinctivement derrière une porte ouverte qu'il referma aussitôt.

 

    Mikhaïl vagabondait à travers les rues de Raccoon City à la recherche du tramway. D'après le peu qu'il savait, le tram était censé se trouver au nord de la ville. Mais comment différencier le nord du sud en l'absence de tout repère, dans la nuit noire et sans âme qui vive pour vous renseigner...?
    Mikhaïl s'engagea dans une ruelle apparemment déserte, pointant son Benelli en face de lui afin d'éviter de se faire surprendre. Il déboucha sur un boulevard abandonné où des lampadaires éclairaient un bitume souillé de sang.
    Mikhaïl plissa les yeux. Il avait eu l'impression de voir quelque chose bouger dans le noir et d'entendre de légers bruits de pas.

    Il attendit un instant, saisi d'un doute. Puis, comme aucun grognement ne se faisait entendre, il avança prudemment dans la direction du bruit. Il aperçut bientôt dans l'ombre la silhouette d'un homme.
    "Qui est là ?"
    Rien ne bougea. Peut-être s'était-il trompé...
    "Jette ton arme."
    Le sang de Mikhaïl se glaça dans ses veines. Un canon froid était collé à sa tempe, prêt à laisser le passage à la balle qui lui ôterait la vie.
    "Jette ton arme, soldat."
    Il connaissait cette voix... Cet accent russe...
    Mikhaïl tourna lentement la tête vers sa droite. Il avait vu juste.
    "Nicholaï ?... Qu'est-ce que tu fous ?
    - Ah, Lieutenant. Ça fait plaisir de vous revoir.
    - Qu'est-ce que tu fais ?...
    - Rien. Et je ne ferais rien si tu lâches ton arme.
    - Mais qu...
    - Lâche ton arme."
    Nicholaï enfonça le canon de son Sigpro dans le cou de Mikhaïl. Celui-ci inspira profondément puis lâcha son Benelli qui tomba avec un bruit métallique. Nicholaï le ramassa sans baisser son pistolet.
    "Lève les bras."
    Mikhaïl obéit à contrecoeur. Il essayait de comprendre, en vain.
    "C'est quoi ton plan ?
    - Me débarrasser de tout ce qui me gène, d'abord... Ensuite..."

 

    Un coup de feu retentit non loin. Carlos leva la tête comme si cela lui permettrait d'en localiser l'origine, puis fit brusquement demi-tour, revenant dans le boulevard désert qu'il avait parcouru une minute plus tôt.
    Il s'arrêta net. Un homme lui tournait le dos, agenouillé au milieu de la chaussée. Un corps gisait à ses côtés.
    Carlos arma silencieusement son M4 puis marcha à pas de loup vers l'individu. Il arriva bientôt à un mètre de lui et put reconnaître l'homme écroulé.
    Mikhaïl... On lui avait tiré une balle dans la tête.
    Carlos remarqua que l'individu tenait un pistolet à bout de bras. Le doute n'était plus permis.
    "Pas un geste !"
    L'homme s'immobilisa instantanément.
    "Jette ton flingue, maintenant !"
    L'homme aux cheveux blonds sembla réfléchir un instant avant de lancer son pistolet un mètre plus loin, sur sa droite.
    "Lève-toi, lentement."
    Le blond obéit encore une fois, se levant en prenant bien soin de montrer à celui qui le tenait en joue que ses mains gantées de noir étaient vides. Ses yeux occupés à le vérifier, Carlos ne remarqua pas la jambe de l'homme qui, d'un geste fulgurant, lui fit perdre l'équilibre et le fit tomber à la renverse.

    Le M4 glissa sur le bitume. Carlos put tout juste esquisser un mouvement censé lui permettre de le récupérer que l'homme dégainait déjà un nouveau pistolet. Carlos reconnut l'emblème du STARS sur la crosse du Beretta braqué vers lui.
    "Pas un geste," railla l'homme d'une voix calme. "Et on se lève lentement."
    Carlos réfléchissait à toute allure. Ce mec allait le tuer, comme il avait tué Mikhaïl. Mais il avait une chance, infime certes, mais...
    Le jeune latino se leva sans entrain, resta un instant les bras ballants, faisant à peine face au blond aux lunettes solaires.
    "Les mains derrière la tête.
    - Ok... J'peux quand même poser une question ?"
    Aucune réaction.
    "...Pourquoi t'as descendu ce mec ?"
    Sans vraiment y penser, le blond tourna légèrement la tête vers le corps de Mikhaïl. Carlos en profita pour sortir son Sigpro de la gaine attachée à sa cuisse et de le pointer vers l'homme.
    "Alors ? Pourquoi tu l'as descendu, hein ?"
    Le blond fixa le flingue d'un air passablement agacé.
    "Lâche ça.
    - Toi d'abord."
    Carlos ne comprit rien en sentant une douleur fugace au poignet. La seconde d'après, son flingue rebondissait avec un bruit métallique sur la chaussée. Et il n'avait rien vu...
    "Mais qu...
    - Je n'ai pas tué ton coéquipier. Il était déjà mort quand je suis arrivé."
    L'homme rengaina calmement son flingue avant de continuer :
    "Et si j'avais voulu te tuer, je l'aurais déjà fait."
    Carlos n'osa pas bouger pendant un moment.
    "T'es pas un mec normal, toi..."
    Le blond sourit sans répondre.
    "Appelle-moi Wesker. Je suis venu chercher un certain Chris Redfield... Déjà entendu parler ?"
    Carlos haussa les épaules.
    "Non, désolé... Moi, c'est Carlos Oliveira. Je fais partie de l'UBCS.
    - Ah, je vois.
    - Tu vois quoi ?
    - Vous devez sauver les civils, c'est ça ?..."
    Wesker avait un air ironique que Carlos eut du mal à s'expliquer.
    "Euh... Ouais... Les nouvelles vont vite, ici...
    - Ramasse tes armes, on va au commissariat.
    - Ah non, je dois aller au tramway. Mon coéqui..."
    Carlos se tut. Mikhaïl était mort. Murphy l'était certainement aussi à l'heure qu'il était. Alors, le tramway...
    "Oui ?...
    - Non, rien," reprit Carlos. "On va au commissariat, ensuite on verra sur place.
    - Exact."

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