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Autres : Chrono Trigger -
Les Assassins du Temps - Chapitres 1 et 2
Auteur :
Jikaelle
Genre :
Action/Aventure -
5 chapitres - Non finie
Date de parution : 2002
Les
Assassins du Temps
By
Jikaelle
Chapitre
1 :
Guardia
« Des cloches…J’entends…des
cloches… » Crono se retourna dans son lit. Il rêvait. Ou il cauchemardait
plutôt. Cette nuit-là, tel un présage, il fit une sorte de cauchemar. Il était
perdu, dans une espèce de vide, autour de lui, dans la dimension où il se
trouvait, des sortes de vagues déformaient l’air, telles des éclairs zébrant le
ciel. Il se retourna dans son lit. La cloche de Leene retentit dans son rêve,
son suivi par un vent hurlant sifflant dans ses oreilles, un chant étrange, le
crépitement d’un feu autour duquel des gens dansaient, des bruits de pas
métalliques, puis la sensation d’un froid extrême saisissant son corps. Il
courut pour échapper à tous ces sons et images, mais sa course fut stoppée par
une silhouette lumineuse d’une immense créature poussant un cri aigu et
puissant, sa lumière aveugla Crono mais il lui sembla distinguer que ce monstre
était comme sphérique et recouvert de piques sombres.
- CRO – NO ! ! ! !
- Ah ! !
L’appel de sa mère sortit Crono de son cauchemar. Ses yeux
étaient encore lourds et une migraine saisissait encore son front. Il essaya
mais ne réussit pas à se redresser dans son lit, ses muscles étaient encore
ankylosés.
- Mais tu vas te lever, oui ? Grosse limace !
Crono sourit. Sa mère se plaisait à le traiter de noms comme
ceux-ci : grosse larve, grosse palourde, gros phoque…Puis elle éclatait de rire,
telle une enfant. Lui et sa mère avaient une grande complicité.
- Ah là, là ! Ce fainéant, alors…Tu étais tellement excité
par la fête millénaire que tu n’as pas bien dormi, n’est-ce pas ?
La fête millénaire ! Crono sursauta, il se retourna sur le
dos. Sa mère s’approcha de la fenêtre et ouvrit les rideaux d’un grand coup sec.
Crono poussa un gémissement et se couvrit les yeux de la main. Elle ouvrit la
fenêtre et le vent marin envahit la chambre de Crono. Un son de cloche retentit.
- Ah, la cloche de Leene fait une si belle musique. Il paraît
que ceux qui écoutent l’Hymne de Guardia joué par la cloche de Leene auront des
vies heureuses et intéressantes ! J’espère que cela sera le cas pour toi, Crono…!
Crono, assit sur son lit, observait le regard pensif de sa
mère avant de lui répondre en riant :
- J’y compte bien !
Elle lui sourit et lui suggéra de s’habiller avant qu’elle
vienne le tirer elle-même du lit par la peau des fesses. Elle descendit les
escaliers de sa chambre et Crono fut rejoint par son petit chat roux. Il sortit
de son lit, s’appuya à la fenêtre et regarda le lâcher de ballons au square
Leene. Il sourit et pensa qu’il devait se dépêcher de se préparer pour aller à
la fête. Il s’habilla en vitesse et descendit les escaliers pour rejoindre sa
mère, affairée à préparer leur petit déjeuner. Il s’assit à la table, toujours
suivi de son petit chat qui miaulait derrière lui.
- Crono, donne donc à manger à cette petite boule de poils !
Tu vois bien qu’elle réclame !
- Hé ! Pourquoi moi ?
- Je suis occupée, et puis, c’est ton chat ! C’est toi qui en
a voulu un !
- Je l’ai trouvé alors qu’il était blessé ! Nuance !
- En attendant, il réclame toujours !
En soupirant, Crono saisit la nourriture pour son chat et la
versa dans l’assiette que l’animal s’empressa de vider.
- Eh Crono, tu sais la dernière ?
- Je sens que tu vas me la dire de suite…
- J’ai croisé Lara, ce matin, elle m’a dit que la princesse
avait encore fugué !
- La…princesse ?
- Oh, tu sais bien ! La princesse Nadia, de Guardia !
- Moi ça m’étonne pas, même si c’est dans un super château,
ça m’dirait rien de rester toute ma vie enfermé dans le même endroit…
- Aah, tu as le goût de l’aventure, toi, tu es comme ton
père…
Crono s’approcha de la table et avala vite le thé que sa mère
lui avait servi, habitué à la lueur triste dans les yeux de sa mère lorsqu’elle
prononçait les mots « ton père ». Puis il voulut se précipiter vers la porte
mais sa mère le rappela à l’ordre en le traitant de gros ver.
- Qu’est-ce qu’il a, le ver ?
- Sa mère lui rappelle que son amie…heu…Flûte, j’ai encore
oublié son nom !
- Lucca, maman, Lucca !
- C’est ça, Lucca, elle t’a invité à voir son invention,
n’oublie pas !
- Mais non, maman, allez, au revoir !
- Amuse-toi bien !
Il marcha dans les rues pavées de la ville de Guardia,
capitale du royaume portant le même nom. C’était une grande ville, propre,
rayonnante le jour, calme la nuit, où on respirait l’air pur apporté par la mer.
Au loin à l’ouest, juché sur les montagne, se dressait, majestueux, le grand
château de Guardia, digne et droit, imprenable. Pas même les démoniaques armées
de Magus n’avaient réussies à le faire trembler. D’ailleurs, depuis cette guerre
– terrible, il faut le dire, même après quatre siècles on en tremblait encore –
rien n’avait perturbé la tranquillité de Guardia. En contemplant le château, il
se demanda à quoi pouvait bien ressembler la princesse. Sûrement une de ces
princesses hautaines, capricieuses et prétentieuses, se croyant le nombril du
monde. Crono pensa que passer leur vie enfermées n’arrangeaient en rien ce
caractère détestable. Mais il songea que si elle avait voulu fuguer, elle était
sûrement différente des autres princesses…Arrêtant de penser, il se mit à courir
en direction du square Leene.
Il passa sous le porche et pénétra dans le square. Il y
retentissait des cris, des rires, et toutes sortes de musiques. Énergiquement,
il se prêta à plusieurs petites attractions, parla avec plusieurs de ses amis ou
achetait quelques petites babioles.
« Ah mince, pensa-t-il, c’est vrai qu’il faut que j’aille
voir Lucca, son show doit sûrement se trouver en haut ».
Il se dépêcha de courir vers le nord du square, ne voulant
pas être en retard. Il monta les escaliers et s’avança pour passer sous la
cloche de Leene, quand il fut renversé par quelqu’un si fort qu’il en tomba par
terre.
- Ouille ! Ça fait mal !
C’était une fille qui l’avait poussé. Une fille blonde coiffée avec une queue de
cheval et habillée de bleu. "Plutôt mignonne" pensa Crono. Elle aussi était
tombée, il s’avança vers elle pour la relever mais elle le fit toute seule à
l’aide d’un bond. Elle se tourna vers Crono pour lui parler mais, avec un air
surpris, elle tâta autour de son cou et poussa un cri.
- Mon pendentif ! ! ! Je l’ai perdu ! ! !
Son pendentif ? Alors qu’elle s’affairait à le chercher par terre, Crono marcha
vers le stand qui vendait des bonbons et ramassa le collier par terre. La chaîne
était composée de trois fils d’or tressés et, au centre, se trouvait une
magnifique pierre bleue cerclée d’or. Dominant sa fascination pour le bijou, il
s’avança vers la jeune fille et lui tendit le collier.
- C’est celui-là que tu cherches ?
- Oh ! ! Mon pendentif, merci, merci ! Tu comprends, il a une
énorme valeur sentimentale !
Elle passa le pendentif autour de son cou.
- Et une énorme valeur tout court à mon avis, pensa Crono.
- Dis donc, tu es drôlement gentil, toi !
- Hein ? Mais non, c’est normal…
- Hi, hi ! Hé, je me sens un peu perdue, ici, moi, ça te
dirait de me faire visiter un peu cette fête ?
- Euh, eh bien…
La jeune fille lui adressait un sourire tellement radieux
qu’il en oublia complètement le show de Lucca.
- C’est d’accord.
- Oh, merci ! ! Au fait, je m’appelle, hum…
Elle hésita un instant…
- Je m’appelle Marle !
- Moi c’est Crono.
- Crono ? Quel joli nom ! Allons-y Crono !
Il l’emmena visiter la fête. Ils se promenèrent un peu
partout et passèrent devant un stand d’armes, le forgeron Melchior les
interpella.
- Hé ! Jeunes gens ! Voulez-vous acheter quelque chose ?
Crono et Marle regardèrent les armes sur l’étalage quand
Melchior remarqua le pendentif que la jeune fille portait à son cou. Il sembla
le déstabiliser.
- Jeune demoiselle, que portez-vous là ?
- Hein ? Mon pendentif ?
- Puis-je…le voir un instant ?
- Bien sûr !
Marle tendit au vieil homme son collier. Il le regarda
gravement avant de lui rendre.
- Surtout prenez-en bien soin, jeune fille…
- Euh…Oui.
Ils s’éloignèrent du stand de Melchior et Crono dit à Marle
qu’une de ses amies présentait une de ses inventions et il invita Marle à venir
la voir. La jeune fille accepta avec enthousiasme. Ils montèrent tous les deux
au nord du square où Lucca présentait une sorte d’énorme téléporteur. Elle se
tenait devant, affairée aux réglages de son engin, ses grandes lunettes devant
ses yeux mauves, couleur qui était aussi celle de ses cheveux coupés au carré,
coiffés de son casque de cuir. Elle interpella Crono.
- Ah, te voilà Crono ! C’est une catastrophe, personne ne
veut essayer mon Télépod ! Oh ? Mais dis-moi, tu es bien accompagné, oh, oh,
oh ! Hum, dis-moi, je pense que si quelqu’un voulait bien essayer le Télépod,
d’autres se rendraient compte que c’est une brillante invention et qu’elle
marche ! C’est logique !
- Bon, en gros tu veux que je l’essaie !
- En gros c’est ça.
- C’est pas dangereux au moins ?
- Bien évidemment que non ! ! Il a été crée par moi tout de
même ! Allez, monte juste sur la plate forme de gauche !
- Vas-y Crono ! l’encouragea Marle, je te regarde !
Il monta dans la machine, qui ressemblait à une espèce de
cabine téléphonique, et attendit. Il voyait Lucca qui s’affairait aux
manipulations de sa machine et Marle qui le regardait avec un air amusé. Il
entendit comme un bourdonnement et une lumière l’enveloppa. En un éclair, et
sous l’œil médusé des spectateurs, il disparut et réapparut dans la machine de
droite.
- Fantastique ! s’écrièrent tous les gens.
Lucca esquissa un rictus de satisfaction. Marle rit très fort
et s’exclama :
- Génial ! ! ! Je veux l’essayer, moi aussi !
- Hein ? s’étonna Lucca, tu es sûre ?
- Oui, oui, allez ! Enclenchez la machine !
- Comme tu veux ! Je me demande bien où tu as pêché cette
fille, Crono ! Enfin…
Marle se plaça sur la plate-forme de gauche et Lucca
s’approcha de la console de commande.
- … Ne pars pas, hein, Crono ! Je reviens tout de suite !
Lucca appuya sur le bouton de démarrage. Le ronronnement de
la machine se fit entendre comme précédemment, mais cette fois-ci, il
s’éternisa.
- Lucca, que se passe-t-il ? lui demanda son père.
- Je…
Marle regarda autour d’elle, puis son pendentif.
- M…Mon pendentif ?
Crono constata que le pendentif de Marle se mettait à
diffuser une étrange lueur.
- Mais Lucca, que se passe-t-il, enfin ? répéta son père.
- Mais je sais pas ! ! On dirait que les compteurs
s’emballent ! ! !
Crono frémit ; le pendentif émettait une lumière de plus en
plus forte. Lucca donna un coup de pied dans la console de commande du Télépod.
- Il répond plus ! ! ! ! !
Tout à coup, du Télépod jaillit des éclairs. Du pendentif de
Marle sortit une lueur aveuglante. Au-dessus de la machine, et sous les yeux
ébahis des spectateurs, s’ouvrit comme une sorte de cercle noir, cercle qui
était ouvert et maintenu par les éclairs du Télépod. La lumière du pendentif
entoura Marle et l’entraîna tout droit dans le cercle noir.
- M…MARLE ! ! !
Crono se dirigea vers le corps de Marle qui était aspiré par
le cercle, mais c’était trop tard : il venait de se refermer.
Tout le monde constatait la disparition de la jeune fille
avec étonnement. Le père de Lucca chassa les spectateurs du lieu du show avant
de s’adresser à sa fille.
- Mais enfin, Lucca, où est-elle passée ? ! !
- Je…
Lucca, assise par terre à cause de l’explosion produite, se
releva et regarda le lieu où l’étrange disparition avait eue lieu. Elle
réfléchit et se tourna vers son père et Crono.
- Le fonctionnement du Télépod semble avoir été affecté par
son collier. Donc, logiquement, si on RÉ – affecte le Télépod avec ce même
collier on pourrait…
- Refaire apparaître le cercle pour y être absorbé, et
rejoindre Marle, c’est ça ?
Crono se dirigea vers le pendentif, laissé après la
disparition de la jeune fille, et le passa autour de son cou.
- Tu vas vraiment le faire, Crono ?
- Mais c’est dangereux ! Tu ne sais pas où tu vas atterrir !
Et qui te dit que tu vas réapparaître au même endroit qu’elle ? Si ça se trouve,
ce trou noir ne mène qu’à la mort ! …
Devant le regard décidé du garçon, Lucca se tut et partit
actionner le bouton de lancement de la machine.
- Prêt ?
- Prêt !
- Alors c’est parti !
Comme précédemment, une lueur jaillit du pendentif en même
temps que les éclairs et décharges électriques du Télépod. La lueur aveugla
Crono et il se trouva projeté dans le cercle noir. Lucca eut le temps de lui
crier :
- Bonne chance ! Je te rejoindrais quand j’aurais trouvé ce
qui ne va pas ! Fais de ton mieux !
Crono, encore conscient, regarda autour de lui et sentit son
corps aspiré par une immense force. Des distorsions et des éclairs en tous
genres transcendaient l’univers autour de lui. Une autre lumière l’éblouit.
- Crois-tu qu’il va réussir ?
- Je l’espère…
Le mot de l’auteur :
Hum, plus je le relis et plus je ne trouve pas ce chapitre terrible…Bah, c’est
le premier, forcément, j’essaie ! Je tâtonne pour l’instant…Mais ne vous y fiez
pas, ne jugez pas l’histoire au premier chapitre ! Vous allez voir, l’histoire
est plus captivante à partir du chapitre deux, à partir des changements
d’époque…
Chapitre
2 :
Guardia au passé
Crono tomba à terre. Il se
releva et regarda autour de lui. Il était dans un cercle herbeux entouré de
grands rochers recouverts d’arbustes. Il se demanda où il avait atterri. Il se
dirigeait vers un chemin quand il fut attaqué par des monstres : quatre lutins
bleus qui avaient l’air bien bêtes. Il dégaina son sabre de bois qui ne le
quittait jamais et attaqua un premier.
Après les avoir tous tués, il descendit la falaise où il se
trouvait, pour atteindre ce qu’il lui semblait être une ville, au loin. Il était
maintenant au pied de la falaise ; il regarda le paysage alentour. La ville qui
était devant lui était belle avec ses maisons à colombages. Mais cela
n’empêchait pas qu’elle paraissait triste et presque morte. Le ciel au-dessus
d’elle était gris et les rues désertes. Rien à voir avec sa ville. Guardia ?
Mais si ! Elle lui ressemble ! Cette ville-là est plus petite mais il n’empêche
qu’elles se ressemblent. Crono regarda à sa droite et aperçut, juché sur ses
éternelles montagnes, le château de Guardia.
Impossible, pensa-t-il. Mais la ressemblance avec Guardia était troublante. Les
maisons de la ville, le bord de mer, le continent de Truce au Sud de la ville,
et surtout le grand château. Mais où était-il ? Il se dirigea vers la ville pour
en savoir plus.
Il croyait vraiment avoir autour de lui la cité de Guardia.
Cette ville lui semblait si familière ! Sur son chemin, il croisa deux femmes
qui discutaient. Il surprit leur conversation :
– Je reviens du marché, dit la première, il n’y a vraiment
plus rien.
– Évidemment, lui répondit la seconde, maintenant que le pont
Zenan vient d’être détruit, les approvisionnements venant de Truce sont coupés,
et nos cultures sont ravagées, que veux-tu avoir !
– Maudite soit cette guerre ! Elle dure depuis maintenant 10
ans ! Il faut qu’elle finisse !
– Magus est trop puissant. Il ne cesse d’envoyer ses monstres
contre Guardia et contre Truce. Jusque-là ils ont réussi à résister mais jusqu’à
quand… ?
– Quand je pense que Jilia vient d’avoir son premier
enfant…Quel avenir aura-t-il si Guardia perd contre Magus ?
– Si Magus gagne, il sera le maître de Guardia et de Truce !
Le continent de Médina est déjà sous son contrôle, infesté de Mystiques. Si
jamais Guardia et Truce tombent, Magus n’aura de pitié pour personne, les
humains seront tous tués, et les Mystiques domineront.
– Oh, pourvu que ce jour maudit n’arrive jamais ! S’il ne
l’était pas déjà, je maudirais Magus mille fois !
Une pluie fine se mit à tomber. Magus ? Crono n’en croyait
pas ses oreilles. La Guerre contre Magus s’était terminée 400 ans auparavant !
Mais ce qu’il venait d’entendre était pourtant révélateur :
la guerre se déroulait !
Il pensa : « Serait-il possible que l’étrange cercle
déclenché par le Télépod… m’ait amené en l’an 600 ? ! Non, c’est impossible ! ».
Il aperçut, sur sa droite, l’auberge de Guardia. Il décida d’y entrer pour y
récolter quelques nouvelles pour savoir où et surtout quand il se trouvait.
L’auberge, même si elle était très animée, ne débordait pas
de joie. Tout le monde parlait des problèmes que devait surmonter leur pays en
ce moment ; la guerre contre Magus animait beaucoup les débats. Crono s’assit au
comptoir et tenta d’écouter les conversations. Il surprit celle de deux hommes
de forte carrure :
– Magus a prit le pont, maintenant ! Mais que font les armées
de Guardia !
– Les Chevaliers de la Table Carrée ont fait leur possible
pour défendre le pont, mais en vain…
– Leur possible, hin ! Tu parles ! ! Ces chevaliers ne sont
qu’un ramassis de trouillards ! Depuis que leur cher capitaine Cyrus a disparu,
ils sont tout juste bons à parader et à frimer dans leur armure !
– Pff, maintenant, une rumeur a été lancée : la légende du
Héros n’en est pas une ! Il paraît qu’il est venu sauver Guardia et tuer Magus !
Les gens aiment vraiment les ragots !
– Tu paries qu’elle a été lancée par le château, cette
rumeur ? Les chevaliers sont découragés et utilisent ce prétexte pour ne plus se
battre ! Peuh ! Quelle bande de mauviettes…!
Crono ne dit rien. En entendant le nom de Guardia, il était
de plus en plus persuadé qu’il avait remonté le temps…Ou peut-être rêvait-il ?
Bien réel, quand même, pour un rêve…Tout à coup, un homme moustachu et habillé
d’amples vêtements bruns vint s’asseoir à côté de lui et lui adressa la parole :
– Salut petit ! Je suis fauché ! Tu me payes un verre ? ?
– Euh…
– Allez, sois pas radin ! Et si tu me le payes, je te
raconterais une histoire intéressante !
– Va pour l’histoire…
Amusé, l’homme prit l’argent qu’avait sorti Crono et commanda
une boisson.
– Cidre ! Bon, tu sais que la reine avait disparue depuis un
mois…!
– Quoi ? !
– Tu ne le savais pas ? ! ! Mais d’où tu viens ? !
– (Euh, de Guardia, mais comme il semble qu’ici aussi c’est
Guardia, c’est justement ce que j’étais en train de me demander) Qu’est-ce qui
s’est passé ?
– Eh bien, il y a un mois, préoccupée par les affaires de la
Guerre, la Reine Leene est partie, comme toujours, prier à la Cathédrale. Mais
elle n’est pas revenue au château ! On l’a cherchée partout à la Cathédrale mais
personne ne l’a plus revue…
– Et donc ?
– Eh bien tu vas pas en croire tes oreilles : elle a été
retrouvée !
– Ah bon ? ! C’est génial ! Mais où était-elle ? ?
– Il paraît qu’elle est encore sous le choc et qu’elle ne l’a
pas révélée mais on l’a retrouvée dans le Canyon de Truce.
– Le Canyon de Truce ? Au nord de la ville ?
– Ouais !
Crono resta songeur. C’était de là où il venait ! Restant
plongé dans ses pensées, avec l’argent qu’il avait sur lui, il manga un petit
peu pour se remettre de ses émotions.
– Bon, je m’en vais ! Encore merci pour le verre !
– Euh, de rien…
– Si tu as besoin d’une nouvelle info tu peux compter sur
moi ! Je suis Toma l’aventurier ! Je recherche des trésors à travers le monde !
Quel est ton nom, petit ?
– Je…Crono !
– Crono ? C’est vraiment pas un nom d’ici ! Enfin, salut !
– Euh, attendez !
– Hum ? Oui, quoi ?
– Quel jour sommes-nous ?
– Le 13 novembre petit !
– (Je pourrais demander l’année mais je passerais pour un
imbécile…) Vous avez bien dit que je pouvais vous demander une info ?
– Bien sûr ! Que veux-tu ?
– Est-ce que vous savez si une jeune fille blonde est venue
par ici, récemment ?
– Une jeune fille blonde ? ? Ça se serait remarqué !
– Bon…Merci quand même…
L’homme sortit de l’auberge, laissant Crono seul à ses
pensées. Il se demandait comment il allait faire pour retrouver son amie. Pas en
restant ici, se dit-il. Il partit de l’auberge et se dirigea vers le Sud de
Guardia. Peut-être y trouverait-il des indices.
Un peu plus tard, Crono croisa un cavalier. Le garçon
l’interpella et lui demanda d’où il venait.
– Je viens du pont Zenan, petit !
– Il paraît qu’il a été pris ? ?
– Oui, depuis un mois, mais cette semaine, nous sommes
parvenus à faire reculer les armées de Magus !
– Le pont va donc être reprit par Guardia ?
– Pas sûr, les armées de monstres sont fortes, et nos soldats
moins nombreux ! Mais si nous nous battons bien, il n’y a aucune raison pour que
nous ne le reprenions pas.
– Et où allez-vous maintenant ?
– Je vais au château porter la bonne nouvelle qu’une lignée
de Nécromants a été abattue !
– Vous êtes un messager ? Dites-moi si vous savez si une
jeune fille blonde est passée par ici, récemment ?
– Une jeune fille blonde ? Non, je n’en sais rien, mais si tu
cherches une personne disparue, va à la Cathédrale, dans les bois ! On y priera
les dieux pour t’aider à la retrouver !
Sur ces mots, le cavalier éperonna son cheval et partit en
direction du château.
« La Cathédrale… ? Tant qu’à faire, allons-y ! Peut-être
sauront-ils quelque chose ! »
Crono ne croyait pas vraiment aux miracles, mais il se disait
que s’il était vraiment arrivé jusqu’en l’an 600, il serait prêt à croire à
n’importe quoi. Il faisait donc chemin pour la Cathédrale, il venait de
traverser les bois et se trouvait maintenant devant l’imposante entrée en bois
de l’église. Il la poussa et entra. Les nonnes, à l’intérieur, étaient en
prière. Il se dirigea vers celle qui semblait la plus gradée. Elle lui parla :
– Bénis sois-tu, noble voyageur. Qu’est-ce qui t’amène en ce
lieu sacré ?
– Bien le bonjour, ma sœur. Je suis à la recherche d’une de
mes amies qui a disparu. Pourriez-vous faire quelque chose pour elle ?
– Oh, période troublée et maudite. Une de tes amies a
disparu ? Comme c’est regrettable…Il n’y a que des malheurs à notre époque, même
la Reine a disparu…Hé ! Mais sois sans crainte, mon garçon, ne désespère pas. Si
tu portes la foi en ton cœur, tu pourras surmonter tous les dangers. Garde
espoir ! Il paraît que la Reine a été retrouvée, tu vois ! Et je suis même
certaine que la Guerre va s’arrêter !
– Comment pouvez-vous en être aussi sûre ?
– Je le sens, mon enfant, je le sens ! C’est indéniable ! La
victoire est proche !
– … ?
– Hé, c’est évident…on va gagner…!
– … Eh bien, ma sœur, je vous remercie de tous vos conseils…
– Oh, mais ce n’est rien mon enfant ! Je vais prier pour
toi !
– Merci ma sœur…
Crono se dirigea vers l’entrée de la Cathédrale. Arrivé à la
porte, une des nonnes lui parla d’une voix anxieuse:
– Méfie toi de la Sœur Supérieure…
– Pardon ?
– Elle est bizarre depuis un certain temps…Elle ne fait même
plus d’offrandes aux Dieux ! Je la soupçonne d’être maudite…
– Oui, j’avais remarqué une touche d’hypocrisie dans son
regard…
– Quoi qu’il en soit, si tu recherches quelqu’un, va au
château ! Ils sont débordés par les affaires de la Guerre, mais je ne pense
qu’ils t’aideront de bon cœur.
Suivant les conseils de la sœur, Crono partit pour le Château
de Guardia.
Il traversa la forêt en abattant les monstres qui se
trouvaient sur son chemin et arriva au château. Il traversa le pont de bois qui
y menait, et surpris de ne pas voir de gardes pour la surveiller, il poussa
l’immense porte en bois à doubles battants.
– J’ai trouvé ! ! ! ! ! ! ! !
Lucca, au nord du square Leene, cherchait depuis des heures
en compagnie de son père, l’explication de l’événement qui venait de se
produire.
– Tu…as trouvé, Lucca ? ! !
– Comment refaire apparaître le Portail, oui !
– Explique-toi !
– Le Portail a été ouvert à cause de l’énergie apportée par
le pendentif de Marle…
– Tu veux dire que si on apporte de l’énergie au Télépod, le
portail se rouvrira ? Mais on a déjà essayé tout à l’heure en mettant la
puissance au maximum !
– Ce qui a causé l’apparition du Portail, c’est la résonance
entre l’énergie dégagée par le pendentif et l’énergie de téléportation du
Télépod ! Il faut créer un objet qui puisse apporter de l’énergie et produire
cette égalité d’ondes en harmonie avec le Télépod ! Cet objet sera la clef qui
rouvrira le Portail…
Crono rentra dans le palais. Il fut aussitôt arrêté par des
soldats.
– Qui es-tu, toi ? ! ! D’où tu viens ? ! Tu es un sbire de
Magus ? !
Crono s’apprêtait à se défendre quand il vit une magnifique
jeune femme blonde en robe blanche apparaître en haut des escaliers qui lui
faisaient face.
– Arrêtez ça immédiatement ! lança-t-elle d’une voix
autoritaire.
– Oh ! ! Reine Leene…
Les soldats, lâchant Crono, s’agenouillèrent devant la jeune
femme.
– M…Marle ? balbutia Crono devant sa ressemblance
extraordinaire avec son amie. Cette fille était la Reine Leene ?
Elle reprit :
– Laissez-le tranquille et traitez le avec respect ! Il est
l’un de mes amis.
– B…Bien Reine Leene !
La Reine eut un sourire amusé et s’en retourna. Les soldats
s’adressèrent à Crono avec respect.
– Si tu es un ami de la Reine Leene, pardonne notre attitude
un peu agressive. Nous sommes sur les nerfs après toutes les attaques de Magus
sur notre château…Mais je t’en prie, prends la peine de visiter le Château de
Guardia ! Avance !
Crono monta les escaliers et se dirigea vers la porte en bois
qui menait à la salle du trône. Il y entra. La Reine ne s’y trouvait pas, mais
de nombreux ministres et conseillers s’y étaient réunis. Ils parlaient des
problèmes de Guardia
Le chancelier de Guardia prit la parole :
- Le pont est pris ! Que comptez-vous faire, maintenant ! ?
- Nous avons réussi à faire reculer les monstres ! Tout n’est
pas perdu ! lui répondit le capitaine des chevaliers.
- C’est ça ! Nous n’avons plus aucune chance contre Magus !
- Nous nous battrons jusqu’au bout !
- Eh bien je vous souhaite bien du plaisir !
- Chancelier, à vous entendre parler, j’ai parfois l’impression que vous êtes du
côté de Magus !
- C’est ça ! Bien sûr !
Le chancelier se retourna et sortit, furieux, de la salle du trône. Crono
s’approcha du Capitaine des Chevaliers pour le questionner :
- Que se passe-t-il ?
- Aah…Nous ne savons plus que faire…Magus est tellement puissant ! Je me demande
parfois si je ne devrais pas croire en cette légende du héros…
- Légende du Héros ?
- Cette vieille légende Guardianne narre l’histoire d’un Héros portant à son cou
la médaille du Héros, symbole de puissance, et possédant l’épée légendaire, le
Masamune. Il paraît qu’il apparaît lorsque le pays est en danger, mais qui
voudrait croire une telle légende ? Sûrement pas nous, les Chevaliers de la
Table Carrée ! Elle n’est que pour les commères ! Mais la guerre dure depuis
tellement longtemps que je me demande si on en verra le bout…Je perds peu à peu
l’espoir ! C’est sans compter avec l’état du chancelier…
- Qu’est-ce qu’il a, le chancelier ?
- Tout le monde l’a remarqué, ici, il est bizarre depuis quelque temps…Lui qui
avait toujours été pour Guardia, j’ai l’impression qu’il veut abandonner le pays
et le remettre entre les mains de Magus…
- Ce serait la fin de tout !
- Je sais, mais…Vous savez, tout le monde a perdu l’espoir ici, nous sommes tous
fatigués…Et sûrement que le chancelier est le plus fatigué d’entre nous.
- Ne perdez pas espoir ! Tout peut…Non, tout va s’arranger ! Je suis bien placé
pour le savoir !
- Pardon ?
- Euh !
Un soldat venant de la chambre de la reine interpella Crono.
- La Reine Leene vous attend dans sa chambre, Messire Crono
- Euh…Bien !
Le soldat invita Crono à le suivre. Il le conduit vers des escaliers de pierre
en colimaçon, éclairé par des torches. Ils les montèrent et arrivèrent dans un
couloir, où s’étendait un tapis mauve.
- La reine vous attend. Sa chambre est au bout du couloir.
- Je vous remercie…
Les femmes de chambre que croisa Crono furent étonnées de sa présence.
- C’est drôlement rare que la Reine reçoive quelqu’un…
- Tu l’as dit…Depuis 10 ans qu’elle est sur le trône, à 27 ans elle ne s’est
jamais mariée…
- Mais elle est toujours aussi belle…Elle a même l’air encore plus jeune depuis
qu’elle a été retrouvée !
Crono s’avança devant la belle porte de bois sculpté. Il hésita un instant ; sa
main tremblait. Puis il l’ouvrit. La reine se tenait debout devant sa fenêtre.
Elle se retourna et lui sourit. Comme elle était belle ! Sa ressemblance avec
Marle était troublante ! Habillée de cette belle robe royale, elle était
majestueuse et pourtant son visage espiègle contrastait tout à fait avec cette
apparence royale. Elle fit quelques pas vers Crono et lui parla :
- Je savais que tu viendrais…
Crono fut surpris. La reine se méprendrait-elle ?
- Hi, hi ! Pourquoi fais-tu cette tête-là ?
- M…Marle ?
- … Je ne sais pas pourquoi, mais tout le monde m’appelle Leene, ici !
Alors c’était bien Marle ! Crono se sentit transporté de joie : il l’avait
retrouvée !
– Tu sais Crono…Je…On se connaît que depuis…Enfin, depuis pas très
longtemps…Mais…J’avais l’impression…Que…tu viendrais quand même pour moi ! Hé,
hé, c’est pas très logique, mais…Je…J’ai comme l’impression…
Que…
Crono baissa les yeux.
– Moi aussi !
– Quoi ?
– J’ai comme l’impression…que notre destin est lié !
– Que…
Marle resta interloquée et fixa le jeune homme qui lui souriait.
– Oui…Oui ! C’est exactement ça !
Ils rirent ensemble.
– Je suis content de t’avoir retrouvée !
– Mais…Comment va-t-on retourner chez nous… ? Ne me dis pas qu’on va devoir
rester ici pour toujours ? !
Mon dieu ! Crono n’avait pas pensé à ce détail ! C’est vrai…Allait-il seulement
pouvoir rentrer chez lui ? Il pensait quand tout à coup, la pièce s’assombrit.
– C…Crono…Que…QUE SE PASSE-T-IL ? ?
Une étrange lueur entoura le corps tremblant de Marle, puis une lumière
puissante et aveuglante remplit la pièce. Crono entendit Marle pousser un cri de
frayeur, puis, dans un sifflement puissant et aigu, le corps de Marle disparut
subitement.
– …Marle ? balbutia Crono doucement.
Plus rien. La jeune fille avait bel et bien disparu. Que s’était-il passé ?
L’étrange cercle noir de la fête millénaire n’était même pas apparu !
Crono, choqué, sortit en titubant de la chambre. Il ne savait plus où il en
était. Tant de choses s’étaient passées ! Il ne savait même pas si ce qu’il
vivait était réel. Il avait l’impression de se trouver prisonnier d’un cauchemar
dont il ne pouvait se réveiller. Marle…Il se dirigea vers l’escalier et le
descendit. Comment allait-il faire pour la retrouver, cette fois ? Il n’avait
aucun indice. Rien. Mais que s’était-il passé ? Il voulait la retrouver, mais
que pouvait-il faire ?
Alors qu’il était encore perdu dans ses pensées, en proie à une forme de
désespoir, il arriva à la salle du trône, laissée vide par les ministres. La
tête basse, sans pouvoir penser à rien d’autre qu’à son amie, il entendit une
voix familière appeler son nom :
– Crono ! Enfin je te retrouve !
– Lu…Lucca, c’est toi ! !
Le mot de l’auteur :
Il est 23 h 49 et je commence mes notes ! Raaah, j’ai la tête en confiote ! Je
me demande ce qui m’a pris de m’attaquer à un projet comme celui-là ! ^^ !
Enfin, ça commence à prendre forme ! J’ai hâte d’arriver à la préhistoire, de
voir la bataille contre Magus, redécouvrir le royaume magique de Zeal, escalader
le Pic de la Mort ! Mais sauvons déjà la Reine ! ^^ ! Je suis désolée pour
mesdames et messieurs les puristes, mais pour donner une dimension plus
« roman », je vais changer des scènes, en rajouter, peut-être en supprimer,
modifier des détails… D’ailleurs, certains l’auront remarqué, dans mon histoire,
il n’y a pas de roi de Guardia en l’an 600 ! C’est normal, romantique comme je
suis (^^) j’ai pas pu m’empêcher de faire le mariage entre Leene et Glenn, sorry,
lol ! Ben oui, je pense que je vais faire par-ci par-là des scènes un peu plus
romantiques, surtout entre Marle et Crono…Nan, nan, revenez ! Ce sera pas que ça
l’histoire, hein ! Je fais pas dans les romans d’amour, moi ! Mais bon, je ne
pense pas que redécouvrir Chrono Trigger ainsi, plus détaillé, plus approfondi,
ne déplaira pas aux fans du jeu, même aux plus exigeants !
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