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Dino Crisis - Une
nuit en Enfer
Auteur : Double X
Minus
3 chapitres - Complet
Date de parution : 2003
Disclaimer : Tous les
lieux, monstres et personnages présents dans cette histoire ayant un rapport
avec Dino Crisis, sont la propriété exclusive de Capcom et de Virgin
Interactive. Le reste est la propriété intellectuelle de Double X Minus. Je
tiens également à préciser que ceci n’est qu’une fanfic, il se peut que certains
éléments de l’histoire concernant les dinosaures ne soient pas réalistes. Je
m’en excuse par avance…
Une dernière chose, je ne suis qu’une misérable fourmi qui ne cherche pas à
s’enrichir via ses œuvres… Enfin, le bla-bla habituel quoi !
Une Nuit en
Enfer
By Double X
Minus
Chapitre I :
Prélude à l’apocalypse
C'était l'heure de pointe
dans le petit restaurant du centre ville d’Edward City. Toutes les tables
étaient occupées, et la séance qui venait de s'achever dans le cinéma d’à côté
déversait encore son lot de clients.
Nora commençait à sentir la panique l'envahir. C'était son premier jour de
travail ici. Son badge de stagiaire pourtant bien visible sur son uniforme de
serveuse n'inclinait pas les gens à l'indulgence. Certains l'avaient même
traitée ouvertement de " bonne à rien " ne voyant visiblement pas à quel point
elle était débordée.
En dépit de tous ses efforts, la jeune femme accumulait les bourdes. La soirée
avait été un véritable cauchemar. Elle s'était trompée en rendant la monnaie,
avait renversé un soda sur un tailleur blanc et, pour couronner le tout, elle
avait complètement oublié une commande.
Nora commençait à croire que les clients avaient raison et qu'elle n'était bonne
à rien. Elle se demandait même sérieusement si elle n'allait pas perdre ce
travail, comme tous ceux qu’elle avait déjà perdus auparavant.
Une chose à la fois, se dit-elle en essayant de garder son calme. Il fallait
absolument qu'elle conserve cette place de serveuse. Elle avait désespérément
besoin d'un job et avait trop besoin d'argent pour se faire renvoyer à nouveau.
La jeune femme ne parvenait pas à surmonter le malaise qu'elle éprouvait depuis
le début de la soirée et qui venait peut-être de son uniforme trop serré ou de
la chaleur excessive.
Instinctivement, ses paupières se fermèrent. Nora rouvrit les yeux presque
aussitôt. Elle se passa une main sur le visage, comme pour chasser l’angoisse
qui rongeait ses traits. Ayant repris un peu d’assurance, elle glissa ensuite
deux verres sous la machine à soda et appuya sur le levier qui en commandait le
remplissage.
Sa supérieure, jetant un regard assassin, lui ordonna :
- Dépêchez-vous un peu mademoiselle Lerner !
Joanne, une belle fille aux cheveux bruns soigneusement noués en chignon, était
l’efficacité même. La jeune femme était persuadée qu’elle l’avait prise en
grippe.
- Vous traînez ! Ajouta Joanne. Vous retardez tout le service !
Nora rougit. Elle voulut s’excuser, mais sa supérieure ne lui en laissa pas
l’occasion. Abandonnant les sachets de chips qu’elle arrangeait sur un plateau,
elle revint à la charge :
- Où donc avez-vous la tête ma pauvre fille ? S’exclama-t-elle en désignant les
deux verres qu’elle venait de remplir. Les clients ont demandé des sodas géants,
pas des simples !
Sans oser affronter son regard, Nora se mit à remplir deux verres de la taille
requise.
Excédée, Joanne se détourna… pour soudain pivoter de nouveau vers la jeune
serveuse. Elle était devenue aussi pâle qu’un linge.
- Qu’est-ce que… que… bafouilla-t-elle en pointant du doigt les baies vitrées du
restaurant. Nora tourna la tête dans la direction qu’elle indiquait. Son cœur
manqua un battement.
Dehors, une explosion de
lumière blanche grossissait à l’horizon, dévorant à une vitesse fulgurante et
les uns après les autres, tous les bâtiments de la ville. Malgré la nuit tombée,
on y voyait comme en plein jour. L’intensité de ce halo lumineux était tellement
puissante que Nora en fut aveuglée. La jeune femme se protégea le visage avec le
bras. Un bourdonnement étrange résonnait dans l’air au fur et à mesure que la
chose se rapprochait.
Certains clients du restaurant se précipitèrent dans la rue pour fuir, d’autres
se cachèrent sous les tables, mais la grande majorité d’entre eux resta debout,
pétrifiée par l’horreur de cette soudaine apparition. Joanne se cacha derrière
le comptoir, entraînant Nora par le bras. La jeune femme se laissa guider sans
résistance. Elle savait pourtant pertinemment que si, comme elle le pensait,
elles avaient affaire à une bombe nucléaire, se cacher ne leur servirait à rien
car elles étaient déjà mortes.
Des gens criaient et pleuraient tout autour d’elles. Nora se boucha les oreilles
et ferma les yeux. Des larmes roulèrent sur ses joues. Bon sang, elle n’avait
que 19 ans. Elle était bien trop jeune pour trépasser. Il lui restait encore
tant de choses à faire, tellement à découvrir. C’était trop injuste. Elle ne
voulait pas mourir. Pas ici. Pas comme cela. C’était trop bête…
La lumière se fit plus vive encore lorsqu’elle frappa de plein fouet le
restaurant. Le sol et les murs du bâtiment se mirent à trembler. Toutes les
vitres se brisèrent d’un coup, déversant un millier d’éclats de verre aussi
coupant que des lames de rasoirs sur les malheureux clients aveuglés. Tout ne
fut plus qu’un chaos de cris et de pleurs.
C’en était trop pour la jeune femme. Épuisée par la violence de ses émotions,
elle sombra dans l’inconscience…
Chapitre II :
De l’inconscience à l’enfer
Nora cligna des yeux en
revenant à elle. La jeune femme massa son crâne endolori tout en combattant
l’horrible sentiment de nausée qui s’empara d’elle. Lorsque le vertige fut
passé, elle se redressa poussivement sur le sol en tentant de se remémorer les
derniers événements. Son cerveau brumeux refusa tout d’abord de fonctionner.
Puis la mémoire lui revint subitement.
Il y avait eu cette étrange lumière blanche qu’elle avait prise pour le
rayonnement d’une bombe H. La nuit qui s’était soudain transformée en jour. Les
gens paniqués qui se ruaient vers leurs voitures en hurlant. Le chaos et puis…
plus rien. C’était tous ce dont elle se rappelait. Ses souvenirs étaient encore
confus, mais qu’importe, elle était en vie. Et pour elle rien n’était plus
important.
Rassemblant ses forces, elle se dressa sur ses jambes en s’agrippant au
comptoir. Ce fut uniquement lorsqu’elle fut enfin debout, qu’elle se rendit
compte que l’établissement était plongé dans le noir. Qu’elle que fût l’origine
de la catastrophe, l’onde de choc qui en avait résulté avait fait sauter les
plombs du restaurant. Le bâtiment n’était plus éclairé désormais que par le
teint blafard de la lune. Nora se sentait perdue. Elle n’y voyait rien du tout.
Quelque part dans les ténèbres, un homme jura entre ses dents. Un peu plus loin,
une petite fille pleurait. En se concentrant davantage, la jeune femme entendit
de faibles gémissements. Il y en avait un peu partout autour d’elle, il y avait
sûrement des blessés. Le sang de la jeune femme ne fit qu’un tour. Elle devait
faire quelque chose pour aider ces gens. Oui, mais quoi ?
Comme par magie, un faisceau de lumière transperça soudain l’obscurité. Nora
baissa les yeux vers l’origine du miracle : Joanne. Sa collègue s’était emparée
d’une lampe torche posée sous le comptoir. Elle se redressa à son tour. Nora ne
pus voir clairement les traits de son visage, mais sa voix peu assurée lui
suffit à comprendre que celle-ci était aussi morte de trouille qu’elle ne
l’était elle-même. Au moins avait-elle cessée de pleurer...
- Qu’est-ce qui s’est passé ?
Nora plissa les yeux lorsque sa compagne braqua la torche électrique dans sa
direction, l’aveuglant momentanément. Ne sachant que répondre, elle haussa les
épaules :
- Je n’en ai aucune idée.
- Mon dieu… J’ai cru que c’était une…
Joanne ne termina pas sa phrase et déglutit bruyamment.
- Je crois qu’il y a des blessés, enchaîna Nora, nous devons les aider.
Voyant que Joanne ne réagissait pas, la serveuse lui prit la torche des mains et
dirigea l’objet vers la salle. Elle resta bouche bée devant l’ampleur des
dégâts.
Il n’y avait plus rien debout dans le restaurant. Les tables, les chaises, et
tous ceux qui s’y trouvés avaient été projetés sur le sol. Toutes les baies
vitrées du restaurant avaient explosées faisant énormément de blessés parmi les
clients. La plupart de ceux qui s’étaient relevés et dont les blessures
n’étaient que superficielles avaient entrepris de dégager à tâtons les quelques
corps inanimés qui étaient engloutis sous cet amas de meubles épars.
Il y avait des morceaux de verres et du sang un peu partout dans la pièce. La
jeune femme était pétrifiée par cette véritable vision d’horreur. Une voix
autoritaire la sortit de sa torpeur.
- Ramenez votre lampe par ici ! Qu’est-ce que vous attendez ? Remuez-vous !
Nora crue reconnaître la voix de l’homme qui avait juré tantôt. Abandonnant
Joanne à sa crise de tétanie passagère, elle se précipita vers l’inconnu.
Ce dernier était penché sur une femme qui avait un morceau de verre fiché en
travers du bras. Par chance, le corps étranger n’avait semble-t-il pas touché
l’artère. La malheureuse avait perdu très peu de sang. Elle était cependant en
état de choc.
L’homme arracha la torche des mains de Nora pour examiner la plaie.
- Ca n’a pas l’air trop moche, fit-t-il pour lui-même, elle s’en tirera.
Il tourna la tête vers le regard perdu dans le vague de la victime.
- Ne retirez surtout pas le morceau de verre, lui ordonna-t-il en essayant de la
rassurer, tout se passera bien si vous n’y touchez pas. C’est compris ?
La jeune femme fit un léger signe de tête. Sans plus attendre à son chevet, il
se dirigea vers un autre blessé. Nora le suivit inconsciemment.
- Il faut appeler du secours. Le téléphone marche encore ?
- Je n’en sais rien…
- Et bien vérifiez !
Nora fut un peu déstabilisée par le ton un peu agressif que l’homme avait
employé. Sa voix ne tremblait pas et il prenait les événements avec un sang
froid pour le moins étonnant.
Elle reprit la torche électrique et se faufila tant bien que mal jusqu’au
comptoir. Joanne n’y était plus. Rassemblant tout son courage, sa collègue avait
trouvé une seconde lampe, et s’était emparé d’une trousse de premiers soins pour
secourir d’autres blessés. Dans la salle, la petite fille ne pleurait plus.
Quelqu’un avait sans doute réussi à la calmer.
Mue par une énergie nouvelle, Nora saisit le combiné du téléphone et déchanta
aussitôt. Il n’y avait pas de tonalité. L’appareil était hors service.
- Merde…
Une autre idée lui vint en tête. Comment avait-elle était aussi stupide pour ne
pas y penser plus tôt ? Elle fourra sa main dans la poche de sa blouse pour y
récupérer son portable. Seconde désillusion. La batterie de son téléphone était
à plat.
- Le téléphone est mort !
Nora espérait que l’homme avait pu l’entendre malgré le brouhaha général. Elle
comprit que oui, lorsqu’elle l’entendit jurer de nouveau.
- Fait chier !
L’inconnu s’empara de son portable à son tour, mais la batterie de ce dernier
était vide. Cela lui sembla d’autant plus bizarre qu’il venait juste de la
recharger après avoir quitté son job. Agacé, il lança à la foule :
- Est-ce que quelqu’un a un portable qui fonctionne ?
Sa question resta sans réponse pendant de longues secondes. La plupart des gens
l’avaient ignorée pour continués à aider leurs proches. Les quelques rares
personnes qui avaient pris la peine de l’écouter et de vérifier répondirent
négativement. Nora le rejoignit avec la lampe. Une fois de plus, il la lui
arracha des mains tout en se relevant.
- Venez avec moi.
L’homme franchit d’un bond l’une des baies vitrées éventrées. Nora s’élança à sa
suite. Le souffle glacial du vent sur sa nuque, lui fit regretter presque
aussitôt son geste. L’inconnu se dirigea au petit trot vers le parking du
restaurant. Nora ne voyait que le faisceau de sa lampe à travers les ténèbres.
Mis à part le faible halo de la lune, il n’y avait aucune autre lumière dans la
ville. La coupure d’électricité devait être générale.
L’homme s’arrêta devant un pick-up de couleur sombre. La torche électrique
illumina pendant un court instant la portière avant du véhicule. Ce fut bref,
mais ce court laps de temps permis néanmoins à la jeune de femme de lire
l’inscription qui y était inscrite : SECURITE.
Elle comprenait maintenant la raison pour laquelle les gestes de l’inconnu
semblaient si assurés et pourquoi il faisait preuve d’un sang froid étonnant.
C’était un agent de sécurité. Il était certainement entraîné à gérer ce genre de
situation.
Des sirènes de police et de pompier hurlaient quelque part dans la nuit noire.
L’écho sourd d’une explosion se répercuta ensuite dans le lointain. Nora se
rendit compte seulement à cet instant de l’ampleur de la catastrophe. Elle
correspondait précisément à sa propre vision de l’apocalypse.
En se rapprochant de l’agent de sécurité, elle perçut une autre source de
lumière provenant de la rue. A deux cent mètres sur la droite, un immeuble était
en feu. Sans doute à cause d’une conduite de gaz qui avait explosée.
Soudain, une vague de cris s’éleva depuis l’autre côté de la rue. Mais ce
n’était pas des appels de secours. Cela ressemblait plus à des hurlements de
gens terrifiés. De véritables cris de terreur. L’homme arrêta de trifouiller
dans la boîte à gant de son véhicule et tendit l’oreille.
Un autre bruit se détachait par-dessus les cris d’épouvante. Une sorte de
martèlement de poing gigantesque qui frappait le sol avec une telle force, qu’il
en faisait trembler le désodorisant accroché au rétroviseur du pick-up. L’homme
mis la clé de contact et alluma le moteur de son engin. Les phares du véhicule
balayèrent l’obscurité, éclairant une scène pour le moins étrange. Des dizaines
de gens affolés, dont certains soutenaient des blessés fuyaient aussi vite
qu’ils le pouvaient.
Un jeune couple détala sur la gauche du pick-up, bousculant Nora au passage. Les
visages des tourtereaux étaient déformés par la peur. Ils étaient morts de
trouille.
- Qu’est-ce qui se passe, bon sang ?
Le martèlement sinistre se rapprochait à vitesse croissante. L’homme était
persuadé d’avoir déjà entendu se bruit étrange quelque part, mais ou ? Il se
figea lorsqu’une phrase lui revint en mémoire telle un boomerang : « c’est un
pas qui fait trembler la terre. » Cette formule était tirée d’un film de
Spielberg qu’il avait vu, il y a quelques années de cela à la télévision. Son
sang se figea. Non. Il devait se tromper, c’était impossible…
La créature apparut bientôt à la lueur des flammes de l’incendie. Elle devait
bien mesurer six mètres de hauteur. L’homme refusa tout d’abord de croire à ce
qu’il voyait. Mais quand la chose poussa un hurlement strident qui lui martela
les oreilles, il du se rendre à l’évidence. Il se trouvait en face d’un
Tyrannosaure. L’un des plus grands et des plus féroces carnivores n’ayant jamais
vécus sur terre.
- C’est quoi ce délire ?
Chapitre III :
Fast and Furious
La vie était franchement
bizarre. Si certaines personnes naissaient sous une bonne étoile et avaient
toujours la chance de leur côté, d’autres ne bénéficiaient pas de ce privilège
et faisaient preuve d’une déveine inouïe. Stan Windows commençait sincèrement à
croire qu’il faisait partie de cette seconde catégorie d’individus.
Cette fois, son seul crime avait été de s’arrêter à un restaurant en bordure de
route pour satisfaire une envie pressante. De ce geste malheureux, avait découlé
une véritable histoire de fous qui lui valait à présent de se retrouver ne
tête-à-tête avec un dinosaure vieux de 65 millions d’années. L’agent de sécurité
avait l’impression que le sort s’acharnait contre lui. A juste titre peut-être…
- Haaaaaaaaaaaaahhhhhh !!!
La fille hurla à pleins poumons en voyant l’animal se rapprochait d’eux à une
vitesse effrayante. Windows avait noté d’après le badge qui se trouvait sur sa
blouse que cette dernière se prénommait Nora. Il avait aussi remarqué qu’elle ne
portait pas d’alliance. Mais ce n’était pas réellement le moment idéal pour
jouer au jeu de la séduction. Ils devaient se tirer d’ici. Et ce le plus vite
possible.
- Montez !
Excité par les cris de la jeune femme, le Tyrannosaure augmenta son allure. Il
n’était plus qu’à une centaine de mètres à présent. Windows s’époumona à nouveau
:
- MONTEZ !
La jeune femme n’esquissa pas le moindre mouvement, elle était comme hypnotisait
par le monstre. Le T-rex n’était plus qu’à une cinquantaine de mètres.
Sans perdre le sang froid qui le caractérisait, l’agent de sécurité l’agrippa
par les aisselles et la hissa à l’intérieur du pick-up. Sans même attendre
qu’elle se soit calée sur le siège passager, il enclencha la première et appuya
sur le champignon. Les pneus crissèrent sur le bitume et la voiture démarra sur
les chapeaux de roues à l’instant même où la créature allait refermer ses
mâchoires sur elle.
Le pick-up s’élança à travers les ténèbres de la ville. Windows poussa un soupir
de soulagement.
- S’était moins une !
La fille avait un tant soit peu retrouver ses esprits.
- Qu’est-ce que vous faites ? Lança-t-elle avec des yeux affolés. Il faut
retourner au restaurant, on ne peut pas abandonner Joanne et les autres…
L’agent de sécurité s’apprêtait à répliquer quelque chose lorsque son regard se
posa sur le rétroviseur. Ce qu’il vit dans le petit miroir lui fit dresser les
cheveux sur la tête. Le dinosaure n’avait pas renonçai à son repas et s’était
lancé à leur poursuite. Il fondait sur eux avec une rapidité étonnante pour un
animal de cette stature. S’il n’augmentait pas l’allure, ils étaient foutus. A
moins que…
Windows ne savait plus exactement ou il avait lu ou entendu ça, mais il se
rappelait que les tyrannosaures chassaient grâce à d’étonnantes facultés
visuelles. Il était sans doutes attiré par les phares du véhicule. Mais éteindre
les feux d’une voiture en pleine nuit, dans une ville sans électricité,
équivalait tout bonnement à se coucher sur les rails lors du passage d’un train
: s’était suicidaire.
Alors que son cerveau fonctionnait à plein régime, le dinosaure donna un grand
coup de tête sur le côté du pick-up. Le véhicule se déporta dangereusement sur
la route, manquant de peu de se retourner. La fille enfouit son visage entre ses
mains puis elle fondit en larmes.
Le T-rex s’apprêta à revenir à la charge. Windows n’avait plus le choix. S’il
voulait s’en sortir, il n’avait pas d’autre alternative que de foncer.
- On va voir si ce fumier s’accroche encore à 90 !
Il écrasa la pédale d’accélérateur. La camionnette eue un soubresaut. Le moteur
vrombit de plus belle. Bientôt elle distança son poursuivant. L’agent de
sécurité le regardait perdre mètre après mètre avec satisfaction. Le dinosaure
poussa un cri de rage avant de stopper sa progression et de disparaître enfin
dans les ténèbres.
L’adrénaline quitta peu à peu les veines du conducteur au fur et à mesure qu’il
prenait conscience qu’il venait de remporter provisoirement la partie. Ils
étaient sauvés. Du moins pour l’instant.
- Je l’ai semé ce salaud ! Vous entendez, je l’ai semé !
Windows était tellement euphorique qu’il en oublia toutes les règles de
prudence. Il ne vit la moto couchée en travers de la route qu’au dernier moment.
Il donna un grand coup de volant pour tenter de l’éviter. Ce fut un geste
stupide. Les roues du pick-up se bloquèrent et le véhicule se retourna sur
l’asphalte, faisant plusieurs tours sur lui-même avant de stopper sa course
contre le mur d’une maison. Puis il y eut une terrible explosion…
Joanne courait à travers
les rues désertes de ce qui avait était, il y a encore quelques heures à peine,
l’un des quartiers commerçants les plus animés d’Edward City. Elle s’était
enfuie du restaurant après la première attaque des monstres, abandonnant à leurs
tristes sorts les blessés et leurs proches.
L’expression sur le visage de la jeune femme était celle d’un animal traqué. Sa
blouse de serveuse était sale et déchirée en plusieurs endroits. La
transpiration coulait le long de son dos. Elle pouvait à peine respirer, et ses
yeux étaient embués de larmes.
Mais la douleur l’importait peu, et elle continuait de courir aussi vite que ses
jambes fatiguées le pouvaient.
Soudain elle tomba violemment sur le sol. Elle avait trébuché sur le corps à
moitié dévoré d’un autre habitant de la ville. Elle resta un instant prostrée
sur l’asphalte à contempler le cadavre, cherchant en vain à reprendre sa
respiration. La jeune femme savait pertinemment qu’elle n’aurait pas la force de
se relever et de courir de nouveau. La chasse était finie.
Joanne obliqua le faisceau de sa lampe torche pour voir que la créature trapue
qui la poursuivait n’était plus qu’à quelques mètres d’elle. Elle ne pouvait
plus rien faire, si ce n’était attendre le coup de grâce en espérant que la mort
soie rapide.
Excité par l’odeur animale qui se dégageait de sa proie, le raptor bondit en
pleine course sur sa future victime, s’aidant de sa queue pour balancer en avant
ses deux puissantes pattes arrières prolongées par une série de griffes
impressionnantes.
La jeune femme voyait la mort fondre sur elle. Elle serra les dents tout en
priant mentalement pour son salut. Mais aucun miracle ne se produisit.
Le dinosaure la percuta de plein fouet, enfonçant profondément ses griffes dans
sa chair. Joanne se mit à hurler alors que le dinosaure la dévorait vivante.
Bientôt, ses cris ne furent plus qu’une plainte suraiguë lorsque la créature lui
arracha la gorge…
Epilogue
Les premières heures après
« l’accident » furent bien sombres. Et ce, pas seulement à cause du fait que la
ville était plongée dans le noir. Privés de moyens de communications, les
secours avaient eu du mal à s’organiser. L’arrivée subite et inexpliquée des
dinosaures avait encore compliqué davantage la tâche des sauveteurs.
Dans un premier temps, personne ne chercha à savoir ni pourquoi, ni comment, ces
monstres étaient apparus en ville. Les habitants étaient trop occupés à parer au
plus pressé. Il fallait sauver ce qui pouvait l’être encore. Les explications
viendraient plus tard.
Lorsque le jour se leva. Les survivants purent constater l’ampleur de la
catastrophe. Leur chère petite ville était en bien piteux état. Outre cette
vision désolante, ils remarquèrent également qu’une jungle tropicale encerclée
désormais la cité. La coupant de tout et de tous. Un mystère de plus que
personne ne songea à élucider sur le moment, car le danger était plus présent
que jamais.
Le jour n’avait pas chassé les sauriens, bien au contraire. Le nombre et la
diversité des créatures semblaient avoir augmenté au fur et à mesure que le
soleil s’élevait dans le ciel.
Le moral des rescapés était au plus bas. Mais ils avaient d’autre chose à faire
que de s’apitoyer sur leurs sorts. Ils devaient soigner les blessés. Se chercher
des abris sûrs. Combattre les dinosaures avec leurs faibles moyens. Et tenter de
communiquer avec l’extérieur.
Pour les 57935 survivants d’Edward City, le cauchemar ne faisait que commencer…
FIN
Notes de l’auteur :
J’espère que vous aurez autant pris de plaisir à lire cette fic que je n’en ai
eu à la faire. Comme vous l’aurez sans doute remarqué, le troisième chapitre a
était fortement inspiré par Jurassik park premier du nom. J’y ai aussi glissé
également une réplique de « Retour vers le futur 1 » que je vous laisse le soin
de trouver.
Pour le reste, rien à dire, si ce n’est que j’en ai chié pour les écrire. Je me
suis efforcé de retranscrire les émotions des persos et l’horreur dans laquelle
ils se retrouvent projetés avec autant de réalisme que possible, et je crois ne
m’en être pas trop mal sorti. Autre chose : j’ai appris après avoir terminé
cette fic, que les dinos sont arrivées à Edward City bien après l’accident. Mon
histoire ne tient donc pas la route si on veut respecter à la lettre le scénar
des gens de Capcom…
Si vous avez des questions des suggestions pour une prochaine fic ou autre,
n’hésitez pas à me les poser via mon mail.
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