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Dino Crisis - Narcissus Narcosis
Auteur : Double X Minus
1 chapitre - Complet
Date de parution : 2004


Disclamer : Tous les lieux, monstres et personnages présents dans cette histoire ayant un rapport avec Dino Crisis, sont la propriété exclusive de Capcom et de Virgin Interactive. Le reste est la propriété intellectuelle de Double X Minus.
Une dernière chose, je ne suis qu’une misérable fourmi qui ne cherche pas à s’enrichir via ses œuvres… Enfin, le bla-bla habituel quoi !


Narcissus Narcosis
By Double X Minus


Plus vite.
Facile à dire…
Voilà vingt minutes que je me traîne à travers la jungle en portant Junkie dans mes bras. La jeune fille n’a beau peser qu’une cinquantaine de kilogrammes, je n’en peux plus. Je suis à bout de souffle. Chaque pas m’est plus difficile encore que le précédent, mais je dois continuer à avancer, il le faut. Je ne dois pas renoncer. Je dois oublier les affreuses crampes qui me raidissent les muscles et faire abstraction de l’incommensurable fatigue qui me ronge le dos. Je ne peux pas me permettre de me reposer. La vie de Junkie en dépend.
A bout de force, je m’appuie contre le tronc d'un arbre centenaire pour tenter de reprendre haleine. Presque aussitôt, un cri monstrueux résonne au loin. Le dinosaure qui l'a poussé doit être énorme. Sa plainte se répercute à travers les arbres avec un écho effrayant. Avertissement sinistre, d'un prédateur prêt à bondir sur toutes les proies qui se présenteraient sous ses dents acérées.
Impossible de déterminer de quel côté il provient, ni de savoir à quelle distance le monstre se trouve. Je ne peux me permettre de rester ici plus longtemps. De toute façon, j’ai déjà bien assez perdu de temps comme cela. Je m'écarte donc du tronc et poursuis mon chemin en grimaçant sous l’effort. Ce n'est pas le moment de flancher, le complexe est tout proche maintenant.
Junkie pousse un petit gémissement. Je baisse les yeux vers son visage angélique. Son front est couvert de sueur, et sa bouche tremble légèrement. Malgré la douleur qu’elle doit ressentir, ses traits sont parfaitement calmes et immobiles... Mon regard se pose alors sur sa blessure. Un mince filet d’hémoglobine s’échappe de la plaie, là où la balle l’a atteinte, et coule lentement sur ma combinaison en cuir. Cette vision évoque malheureusement à merveille la vie qui est en train de quitter peu à peu le corps de mon amie. Vu l’état de mes vêtements et des siens, elle a déjà du perdre une grande quantité de sang.
Pris de panique, j’observe rapidement sa poitrine. A mon grand soulagement, celle-ci se soulève encore à intervalle régulier. Elle est toujours vivante, mais ne le restera certainement plus très longtemps. Il faut que j’accélère encore le mouvement même si je sais pertinemment que cela m’est impossible.
Junkie parait se blottir un peu plus contre moi, son corps mince se nichant contre ma poitrine. La serrant un peu plus dans mes bras, je presse le pas autant que faire se peut, prenant bien soin de ne pas me prendre les pieds dans une racine.
Moins d’une minute plus tard, j’aperçois à travers les arbres le haut mur d’enceinte de notre QG. Un large sourire se dessine sur mes lèvres. Le salut, enfin !

Je me dirige précipitamment vers la porte blindée qui garde l’entrée de notre domaine et appuie nerveusement sur le bouton qui en commande l’ouverture. Les portes son à peine entrouverte que je me faufile à l’intérieur. Sans même attendre qu’elles se soient complètement refermées derrière moi, je fonce vers le design futuriste du bâtiment principal.
Je gravis les marches du seuil avec une force que je ne pensais plus avoir, manquant par deux fois de tomber. Par chance, le système de sécurité n’a pas été remis en marche. Les lasers qui gardent d’ordinaire jalousement l’entrée de notre refuge sont désactivés me faisant gagner ainsi un temps précieux.
J’entre dans l’édifice en chancelant. Il n’y a personne pour m’aider dans le hall d’accueil. Je prends le couloir qui mène à l’infirmerie avec l’énergie du désespoir. Un croisement s’offre bientôt à moi. Je prends le passage de gauche et emprunte un autre corridor tout aussi désert que le précédent. Toujours pas de sauveur potentiel en vue. J’espère que les autres ne sont pas partis à notre recherche. Je vais avoir besoin de leur aide pour sauver Junkie.
Au détour d’un nouveau couloir, je croise enfin du secours. Ce dernier se présente sous la forme de deux de mes compagnons, une fille et un garçon. Au vu des armes et de l’équipement qu’ils transportent, ils s’apprêtaient sûrement à partir à notre recherche.
Il m’est impossible de déterminer leurs identités à cause des casques qui recouvrent intégralement leurs visages. Cependant, le médaillon que la fille porte autour du cou m’autorise à penser qu’il s’agit de Paula.
Voyant que je suis au bout du rouleau, le garçon se précipite sur moi pour m’aider à transporter mon sanglant fardeau jusqu’à l’infirmerie. Dans le même temps, Paula tourne les talons pour avertir les autres occupants des lieux.
Conjuguant nos efforts, nous faisons bientôt irruption dans la salle de soins et nous posons aussi délicatement que possible le corps meurtri de Junkie sur une table d’examen. Celle-ci gémit doucement. Sa plainte est si faible qu’il me semble l’avoir rêvée.
Paula nous rejoint. Elle est accompagnée d’une autre fille et de deux garçons. D’un seul geste, les nouveaux arrivants se précipitent vers nous pour former un cercle autour de la table sur laquelle se meurt notre camarade. Paula se penche sur Junkie et réalise avec horreur qu’elle ne respire plus. Sans plus attendre, elle se jette sur la console médicale.
Une image holographique du corps de la jeune fille apparaît au-dessus d’elle, mettant en évidence les défaillances de son organisme. L’ordinateur fait un rapide bilan de la situation. Ce dernier n’est pas très encourageant.

Arrêt des fonctions cardio-vasculaires et respiratoires.
Hémorragie importante au foie.
45% de plasma perdu.
Chance de survie : 10%

Mon visage devient blême. Serais-je arrivé trop tard ?
Paula elle, ne se pose pas de question. Ses doigts volent sur les touches de la console avec une précision chirurgicale. Elle ordonne aux instruments médicaux de réaliser une stimulation cardiaque tout en stoppant l’hémorragie.
La machine cerveau commandée parvient à arrêter les saignements sans problème, mais il en est autrement pour la reprise de ses fonctions vitales. L’image du cœur de Junkie bat une fois et s’immobilise de nouveau. Paula ordonne d’essayer encore mais obtient le même résultat négatif. Le cœur de Junkie ne veut toujours pas repartir.
Loin d’être découragée, Paula récidive une troisième puis une quatrième fois sans avoir malheureusement plus de succès que ses tentatives précédentes. L’image holographique vacille quelques secondes avant de disparaître. Un message funeste s’affiche alors en grosses lettres rouges sur le moniteur de la console :

Patiente décédée.

L’un des garçons donne un coup de pied rageur dans le vide. Les épaules des autres s’affaissent.
Tout est fini.
J’ai échoué.
Je déboucle la sangle de mon casque et retire mon heaume en tremblant. Je fixe un instant les yeux hagards, le sang qui recouvre mes vêtements et la table d’examen. Mon casque s’écrase alors au sol avec un bruit sourd. Je me dirige vers le corps de mon amie et prend sa main dans la mienne. Son visage semble toujours aussi paisible malgré la mort. Une larme solitaire roule sur ma joue. Je voudrais dire quelque chose, mais je n’y parviens pas. Aucun son ne veut sortir de ma satanée gorge. Si seulement je pouvais parler pour dire à voix haute ce que j’ai sur le cœur !
Persistant dans mon mutisme forcé, je ne peux m’empêcher d’éprouver un sentiment de culpabilité. Si j’avais été plus rapide ou si j’avais su faire les gestes adéquats, Junkie serait peut-être toujours vivante. Une foule d’émotions diverses se bouscule dans ma tête, m’enivrant de leurs puissances. Je prends la jeune fille dans mes bras et me mets à sangloter. Mes larmes glissent une à une sur ce visage qui ne sera plus jamais illuminais par ce joli sourire que j’appréciais tant.
Mes compagnons n’osent esquisser le moindre geste. Ils restent immobiles, têtes baissées. Peut-être pleurent-ils eux aussi derrière les visières teintées de leurs casques ?
Je relâche mon étreinte, me sentant tout à coup ridicule d’avoir exposer ainsi mes sentiments devant les autres. Tant et si bien que je fais ce qui me paraît la meilleure chose à faire sur le moment : fuir.
Je prends mes jambes à mon cou et quitte précipitamment l’infirmerie sans même savoir ou je vais. Tout ce que je veux s’est fuir. Fuir loin d’ici.
 

Depuis combien de temps suis-je ici ? Je n’en sais rien, probablement des heures puisque l’obscurité a envahi la jungle environnante. Je frisonne lorsqu’une brise légère vient me lécher la nuque. La nuit est plus que fraîche, peut-être vaut-il mieux que je rentre…
Je veux me redresser sur mes jambes, mais je n’y parviens pas. Mon esprit est trop envoûté par la beauté du paysage qui m’entoure pour me laisser le quitter aussi facilement. Finalement, j’abandonne l’idée de rejoindre le complexe et mes compagnons pour m’attarder encore un peu sur la rive.
Je m’étends de nouveau dans l’herbe grasse qui borde la rivière, et croise les bras derrière ma nuque. Les flots s’écoulent paisiblement à quelques mètres de moi. Leurs clapotis suffisent presque à me faire oublier tous les bruits inquiétants qui proviennent de la jungle.
Si je suis venu ici, ce n’est pas par hasard. Cet endroit était le préféré de Junkie. Une sorte de refuge ou elle venait se ressourcer pour oublier ses maux. Elle avait toujours aimé venir s’asseoir au bord de la rivière à la nuit tombée. Le spectacle de la lune se reflétant sur les eaux mouvantes semblait la fasciner. Je n’avais jamais compris les raisons qui la poussaient à venir ici. Mais peut-être n’y avait-il rien à comprendre. Peut-être n’était-elle simplement qu’une amoureuse de la nature…

Je suis bien incapable d’expliquer la différence exacte entre un souvenir et une réminiscence. Il me semble toutefois, qu’un souvenir est quelque chose que l’on essaie d’éveiller en soit consciemment, alors qu’une réminiscence surgit plus ou moins dans l’esprit sans prévenir. Je crois même, que pour ces dernières, il faut fournir davantage d’efforts psychiques avant de comprendre les véritables raisons qui les ont fait remonter à la surface de l’esprit. J’ai beau ne pas savoir quel nom donner à l’étrange phénomène qui s’insinue dans mon crâne, je sais en revanche que l’image de mon amie ne cesse de hanter mes pensées, par petits flashs successifs qui s'illuminent et s’éteignent dans ma tête aussi furtivement que des feux d’artifices un soir de fête.
Junkie…
Cette jeune fille était l’incarnation de la bonne humeur. Toujours souriante et disponible pour les autres même dans les moments difficiles. Elle respirait la joie de vivre et paraissait se nourrir des sourires qu’elle dispensait joyeusement autour d’elle. Elle était ma complice, ma confidente, ma meilleure amie… Maintenant elle n’est plus. Tout ça à cause d’un soldat stupide qui lui a tiré dessus parce qu’il pensait qu’elle voulait le tuer.
En réalité, Junkie n’avait jamais eut l’intention de lui faire du mal. Elle l’avait menacée de son arme uniquement pour protéger des bébés compsognathus que ce barbare prenait un malin plaisir à exterminer. Elle ne cherchait qu’à le mettre en fuite, et ne lui aurait jamais tiré dessus. Ce salaud en revanche ne s’est pas gêné pour le faire… Bon sang, si jamais je le retrouve, je jure de lui faire payer son crime !
Tout compte fait, Ox a raison. Les militaires de la zone sud ne sont qu’un ramassis de voyous qui ne cessent de faire le mal autour d’eux. Ils tuent les dinosaures sans une once de remord, s’approprient les ressources naturelles de la jungle qu’ils déboisent sans vergogne. Ces hommes croient probablement avoir des droits sur la flore et la faune qui les entoure, mais ils se trompent. La jungle et les animaux qui la peuplent ne sont pas et ne seront jamais à eux ! En tout cas, pas temps que l’un de nous sera en vie.

Une silhouette noire apparaît tout à coup au-dessus de moi et me tire de mes sombres pensées. Je fais une roulade sur le côté et braque mon arme vers cette ombre subite. A défaut d’un futur adversaire, je reconnais Paula. La jeune fille a beau avoir le visage dissimulé par son casque, le médaillon dont elle ne se sépare jamais trahit facilement son identité.
- Fe… Ferril ?
Sa voix mal assurée, déformée par l’émetteur de son casque, est froide et impersonnelle. Elle doit s’en être aperçue, puisqu’elle l’ôte aussitôt de sa tête.
Je baisse mon arme. Elle s’approche de moi et pose une main amicale sur mon épaule. Même si nous ne pouvons communiquer autrement que par des regards ou des gestes, nous n’avons aucun mal à nous comprendre. Je devine d’après son attitude qu’elle s’inquiète pour moi. Je secoue la tête pour lui faire comprendre que je vais bien, et tente de sourire malgré la boule que j’ai au fond de la gorge.
Elle me rend mon timide sourire, et glisse sa main dans la mienne. Elle m’invite ensuite à la suivre en me tirant par le bras. Je résiste tout d’abord, mais je réalise quelques secondes plus tard qu’elle n’a pas tord. Il est grand temps de rentrer. Je me laisse finalement guider sans résistance et ensemble, nous nous enfonçons dans la jungle pour rejoindre le QG…

FIN


Notes de l’auteur :
Voilà, encore une fic qui s’achève !
Je me dois de vous fournir quelques explications supplémentaires sur cette dernière. Tout d’abord, sachez que l’action se déroule quelques mois avant l’arrivée de l’équipe du T.R.A.T. L’histoire mets en place un des jeunes garçons du futur – un motards si vous préférez, Ferril (au passage ce prénom n’a pas été choisi au hasard puisqu’il s’agit de l’un des persos du jeu Extermination) et raconte l’événement qui va déclencher le changement de son caractère pacifiste.
Je m’explique, pour moi, le narrateur de la fic, Ferril, est l’un des deux garçons qui accompagnera plus tard Paula dans le jeu Dino Crisis 2. Il s’agit de celui qui meurt en dernier et qui tout au long de l’aventure cherche par tous les moyens à tuer Dylan et Regina. Cette fanfic tente d’expliquer pourquoi il est devenu aussi enragé vis à vis des autres humains prisonniers de cet espace-temps, en particulier des militaires. J’ai essayé de retranscrire les émotions du personnage principal avec plus de force en utilisant la première personne pour raconter mon récit. C’est la première fois que j’utilise cette méthode pour écrire une fic et je pense avoir fait le bon choix.
Comme d’habitude, si vous avez des questions des suggestions pour une prochaine fic ou autre, n’hésitez pas à me les poser via mon mail.