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Resident Evil - Question d'âge
Auteur : Golden Selphie
Genre : Romance (enfin presque !) - 1 chapitre - Complet
Date de parution : 2001


Notes :
Cette fanfiction a pour contexte Resident Evil 2, mais je pense que même si vous ne connaissez pas RE2, vous ne devriez pas avoir beaucoup de mal à tout comprendre.
Je sais, j’ai deux autres Fics en attente, mais je pouvais pas résister, j'avais vraiment envie d'écrire ça... J'espère que ça vous plaira !


Question d'âge
By Golden Selphie


    "Hey, Sherry ?"
    Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qu'elle a encore, Sherry ? Vous pouvez pas la laisser dormir pour une fois ?
    "Sherry ? On a un rendez-vous très important, ce matin... Alors ne m'oblige pas à utiliser les grands moyens pour te réveiller..."
    J'ouvre lentement les yeux et me retrouve nez à nez avec Leon. Son visage est tellement proche du mien que je peux sentir son haleine. D'ailleurs, elle ressemble beaucoup à l'odeur que dégage un bon chocolat chaud. Il a sûrement dû prendre son petit déjeuner avant de venir m'arracher des bras de Morphée.
    "Salut ! Bien dormi ?
    - Quelle heure il est... ?" demandé-je machinalement.
    Il regarde la montre posée sur ma table de nuit puis répond :
    "Huit heures et demie. En se dépêchant, on arrivera à temps, je pense."
    Il se lève et va s'appuyer contre le mur de ma chambre. Ok, ça me gênait assez d'être si proche de lui, mais je le regarde tout de même s'éloigner avec regret. Pourquoi ne pas rester accroupi à mon chevet, la tête au-dessus de la mienne ? C'était tellement... comment dire... mignon ?...
    Il sourit comme s'il avait entendu ce que je me disais. Quelquefois, j'ai vraiment l'impression que les gens autour de moi peuvent lire dans mes pensées, à la façon avec laquelle ils me regardent. C'est assez gênant, en fait.
    "Ben alors ? Tu te lèves ?..."
    Il fait quelques pas vers moi :
    "...Ou bien je te jette un seau d'eau dessus !"
    Je souris puis m'assois en me frottant les yeux, enfin je m'étire pour me réveiller complètement.
    "Allez, dépêche-toi Sherry, un bon petit déjeuner t'attend."
    Je hoche la tête puis enfile lentement mes pantoufles, avant de me lever et de me diriger vers la salle de bains.
    "J't'attends au salon !" me crie Leon.
     Je ferme la porte derrière moi puis me rue vers le miroir. Quand je vois mon visage dedans, c'est le choc, la honte. Ah, maintenant, je comprends pourquoi Leon souriait en me regardant...
    Mes cheveux, même s'ils sont courts, sont tout emmêlés et ressemblent aux perruques que portent les clowns !... Mais il y a pire : je suis aussi rouge qu'une tomate. Peut-être même plus... C'est que le fait d'être aussi proche de Leon, même pendant quelques secondes, m'a vraiment fait de l'effet... En fait, Leon à lui seul me fait de l'effet...
    C'est vrai, je dois l'admettre, il ne me laisse pas indifférente, loin de là. A chaque fois que mes yeux se posent sur lui, j'ai l'impression d'étouffer et je pousse involontairement un long soupir. Quand il me parle, je me sens toute nerveuse et je ne sais absolument pas quoi répondre. Alors il sourit. J'adore son sourire. Et puis j'adore ses cheveux, ils sentent bon le shampooing et j'ai tout le temps envie de les caresser, mais j'ose pas, de peur que Leon ne se mette à se poser des questions. J'adore aussi ses beaux yeux bleus, si bleus, si brillants, qu'ils me font penser à la couleur de la mer dans les dessins animés. En bref, il est beau tout entier, et je ne passe pas un jour sans l'aimer davantage.
    En tout cas, j'ai vraiment besoin d'une douche pour remettre mes cheveux en place.

******

    Je suis assise sur le sofa, à côté de Leon, habillée seulement d'un peignoir. En fait, je n'ai pas enfilé de vrais vêtements un peu par provocation, mais il n'a même pas l'air de remarquer. Il semble absorbé par le film qu'il est en train de regarder.
    "Tu bouffes pas Sherry ?" me demande-t-il sans même me regarder. "Tu veux que je te prépare aut'chose ?"
    Je jette un vague coup d'œil sur la table où est posé le p'tit déjeuner puis réponds :
    "Non merci, ça va comme ça."
    Je saisis un petit pain au chocolat et le mange sans entrain. Il y a une course-poursuite dans le film et un mec en profite pour tuer ses potes, pour une raison qui m'est inconnue.
    "C'est quoi ce film débile ?" demandé-je tout en mâchant.
    Leon se tourne vers moi et sourit.
    "Chais pas. C'est tout ce qu'il y a à la télé."
    Il m'observe quelques instants, sans doute parce que je fais de même, puis éteint la TV.
    "Je vais aller acheter quelque chose," m'annonce-t-il en se levant. "A mon retour, je te trouve prête, okay ?"
    Je souris. "Ok ! Pas de problèmes !"
    Il sourit aussi puis passe une main dans mes cheveux encore mouillés. Il prend les clés de sa voiture puis quitte la double-chambre d'hôtel qu'on occupe tous les deux depuis à peu près trois semaines. Avant de venir nous installer ici, on habitait dans un appartement, en Californie, mais à cause de son job, on a dû déménager. Mais en fait je m'en fiche d'avoir changé de ville, parce que tant que je suis avec lui, le reste ne m'intéresse pas. Mais quand même, je me demande souvent ce qu'il fait comme job, mais comme Leon n'a pas vraiment l'air d'avoir envie d'en parler, je me la ferme.

******

    "Où est-ce qu'on a rendez-vous avec Claire ?"
    On marche tous les deux le long du trottoir, main dans la main, ce qui me fait me sentir vraiment en sécurité.
    "Au Parc Aquatique. C'est pas très loin d'ici."
    "Le Parc Aquatique ?" répété-je, sceptique.
    "Ouais..." dit Leon en faisant un geste vague avec sa main libre. "C'est un grand bâtiment où il y a plein de choses sur la vie sous-marine : une bibliothèque, une salle de projection avec un tas de films, et même un aquarium géant."
    Il se tourne vers moi. "C'est là qu'on attendra Claire. Elle pense que ça serait cool de se retrouver devant des poissons..."
    Je serre très fort sa main, à la briser. "T'es pas d'accord avec elle ??
    - J'ai jamais dit ça !" proteste Leon. "Je plaisante, c'est tout... Mais c'est vrai que c'est fun, les aquariums...
    - Ca fait presque trois ans qu'on s'est plus revues, moi et elle... J'ai vraiment hâte d'arriver !"
    Je relâche un peu sa main. Il sourit puis acquiesce d'un signe de tête. "Moi aussi," répond-il.

******

    "C'est beau !!" m'écrié-je en pénétrant dans la salle de "l'aquarium géant". Je m'attendais à un vrai aquarium géant, où on pourrait plonger, mais c'est apparemment pas le cas. C'est juste que les murs ont été remplacés par des aquariums. Mais c'est joli quand même. Il fait sombre, et le peu de lumière nous éclairant provient de néons plongés dans l'eau, en compagnie de requins au look de bad boys.
    Leon regarde autour de nous puis constate : "Claire n'est pas encore là..."
    Je le fixe avec curiosité. Avec la pénombre et les reflets bleus de l'eau, il a l'air encore plus beau que d'habitude. Au fond de la salle, un couple admire un grand requin blanc, je crois. Ils se tiennent étroitement serrés l'un contre l'autre. C'est vrai que l'atmosphère est vraiment romantique, ici. Tellement romantique que j'ai des idées absurdes. Je sens que mes joues sont en train de devenir rouges, mais peu importe, il ne peut pas le remarquer.
    "On regarde les poissons en attendant Claire ?" propose gentiment Leon.
    J'acquiesce d'un petit signe de tête. Je suis trop nerveuse pour dire quoi que ce soit. Il se dirige vers l'aquarium du mur de gauche et se penche légèrement pour mieux voir, je pense. Ou peut-être pour pouvoir me parler à voix basse sans déranger les deux autres.
    Je le suis instinctivement et pose mes mains contre la vitre. Je regarde distraitement les poissons. Il y en a de toutes les espèces et de toutes les couleurs.
    "Cool, hein ?" commente Leon.
    Je tourne légèrement ma tête vers lui. Il est à peu près à mon niveau. J'ai encore envie de lui caresser les cheveux, mais cette fois, plus violemment que d'habitude. Et puis j'ai envie de faire autre chose en prime... J'en ai un peu honte.
    Le couple est dans mon champ de vision et je suis involontairement leurs mouvements. Ils font les cent pas le long du mur du fond en chuchotant, puis s'arrêtent pour observer les poissons multicolores virevolter dans l'eau. A un moment, le mec - un blond - tourne sa tête vers sa petite amie et, lentement, doucement, l'embrasse. Je les fixe encore une ou deux secondes, pendant lesquelles les idées se bousculent dans ma tête. Et brusquement, sans savoir ce que je fais, je me tourne complètement vers Leon et passe mes bras autour de son cou, le forçant ainsi à me faire face.
    Mon cœur bat si fort dans ma poitrine que je peux l'entendre à mes oreilles. Et maintenant, qu'est-ce que je fais ? Je ne peux plus faire demi-tour, je n'ai pas d'autre alternative, je DOIS le faire, MAINTENANT. Je ne sais pas combien de fois j'ai rêvé que je l'avais embrassé, et combien de fois j'ai eu envie de le faire, mais jamais, jamais je n'ai eu le culot d'essayer. Et là, maintenant que je suis si près du but... J'ai le trac, j'ai la frousse. Je suis une lâche, voilà tout.
    L'expression de Leon n'a pas changé, sauf qu'il ne sourit plus. Il doit sans doute se demander quelle mouche m'a piquée.
    Ca y est, arrête Sherry, lâche-le, laisse-le, sinon tu risques de le regretter pendant longtemps. Tu imagines ? Si tu l'embrasses, il va comprendre tout ton petit jeu, tout tes regards enflammés, toutes tes provocations, et là, tu peux être sûre qu'il ne voudra plus jamais avoir affaire à toi. Mieux vaut laisser les choses telles qu'elles, pas vrai ? Et - qui sait ? - peut-être qu'un jour, il te donnera une chance de conquérir son cœur.
    Je suis sur le point de le lâcher et de m'excuser, en inventant une histoire idiote pour me justifier, lorsque j'aperçois au fond les deux amoureux en train de se sourire,... heureux. Un sentiment d'injustice m'envahit aussitôt : pourquoi est-ce que je ne peux pas être heureuse, moi aussi ?? Parce que je suis folle d'un type qui a la vingtaine, alors que moi, j'ai même pas quinze ans ? Eh bien non ! J'ai autant le droit que n'importe qui de goûter ma part de bonheur; et le bonheur, pour moi, en ce moment, c'est d'embrasser Leon, et personne ne pourra m'en empêcher.
    Sans réfléchir plus longtemps, je saisis la nuque de Leon et presse furieusement mes lèvres contre les siennes. Elles sont douces, peut-être plus douces que dans mes rêves, et ont la saveur d'un bon chocolat chaud. Leon stoppe net sa respiration, mais ne fait pas un geste pour me repousser.
    Ca y est ! Je l'ai fait !!... Et maintenant quoi ? Est-ce que je dois aller plus loin, faire comme dans les films ?... L'embrasser à pleine bouche ?... Mon trac revient en force et j'ai peur d'abandonner. Allez, Sherry, tu vas pas laisser tomber alors que t'as plus rien à perdre... Courage !
    "Sh... Sherry ???"
    Je sursaute et lâche Leon puis me retourne. Claire est là, debout devant moi, les yeux ronds et la main devant la bouche. On peut pas dire que l'accueil que je lui ai réservé soit très chaleureux...
    "Euh... Je..." murmuré-je. Je suis trop confuse pour pouvoir dire autre chose. Mais merde, dis quelque chose, Sherry ! Je sais pas moi, n'importe quoi !
    J'aimerais être une petite souris pour pouvoir disparaître dans les entrailles de la Terre. Mais malheureusement, je suis pas une souris; je suis qu'une pauvre conne qui sait pas se contrôler.
    Je tourne ma tête vers Leon, parce que je ne peux plus supporter le regard consterné de Claire. Leon est bien droit maintenant; mais je ne l'ai jamais vu aussi étonné, aussi ahuri qu'aujourd'hui. J'ai honte de moi, mais tellement honte que j'ai envie de me suicider. Mais pourtant... je ne regrette rien, je suis presque fière de moi, d'ailleurs.

******

    On est retournés à l'hôtel, tous les trois. Sur le chemin, aucun de nous n'a ouvert la bouche; mais quand on a pénétré dans l'immeuble, je les ai entendus chuchoter derrière mon dos, des trucs du genre "qu'est-ce qui lui a pris", "ce n'est pas son genre". Je suis sûre qu'il va bien m'engueuler. Il va peut-être même me foutre dehors, m'envoyer dans un orphelinat. Au meilleur des cas, il me confiera à Claire. Mais il y a peu de chances qu'elle accepte de s'occuper d'une gosse aussi conne que moi.
    Ils m'ont fait entrer dans la chambre de Leon. Ils m'ont dit d'attendre et sont sortis pour décider de mon sort, je suppose. Ça fait à peine deux minutes que j'attends qu'ils rentrent tous les deux, calmes et sérieux. Trop calmes je trouve. Ils s'assoient à côté de moi sur le lit défait, Leon à ma gauche et Claire à ma droite. N'osant regarder aucun des deux dans les yeux, je me contente de fixer mes chaussures, des Nike blanches que Leon m'a offertes pour mon anniversaire.
    Comme personne n'a l'air de vouloir parler, je me tourne vers Claire. J'ai l'impression qu'elle est sur le point de dire quelque chose, mais je dois m'expliquer, me sortir d'affaire, quitte à inventer n'importe quoi :
    "Écoutez... Chuis vraiment désolée..."
    Je tourne la tête vers Leon.
    "C'est juste que... Chais pas... J'ai vu les deux autres qui s'embrassaient, et j'ai pété les plombs..."
    Je baisse les yeux puis continue :
    "Je suis vraiment désolée... Je voulais pas... Je sais vraiment pas ce qui m'a pris..."
    Merde, c'est vraiment débile ce que je suis en train de dire !... Ça y est, là c'est sûr, ils vont me détester, tous les deux, me traiter d'enfant vicieuse, et me foutre dans un orphelinat... Je vois le tableau d'ici... J'ai presque envie de chialer... Et puis zut, j'ai plus rien à perdre, plus rien du tout !
    J'éclate en sanglots et enfonce ma tête dans mes bras, croisés sur mes genoux. Je sens aussitôt des mains me tirer en arrière et j'entends Leon me dire :
    "Ne pleure pas Sherry... C'est pas grave... T'inquiètes pas..."
    Je me jette dans ses bras et le sers de toutes mes forces en pleurant plus fort qu'avant, même si entre ses bras, je ne me sens plus aussi abattue. Il me caresse les cheveux pour me calmer et essaie de me consoler : "Allez Sherry, c'est rien... Je ne t'en veux pas... Ça peut arriver à tout le monde..."
    Tu as raison Leon, ça peut arriver à tout le monde... de tomber amoureux.

FIN